Auteur: samuel gerard
Date: 27-11-2007 21:14
@Marc : La culpabilité est liée au passé, à ce qu'on n'a pa pu (voulu) faire. La responsabilisation est liée au présent, à l'action, comme par exemple expérimenter des solutions nouvelles ou réfléchir à un mode de vie différent. Quand on est dans une démarche de responsabilisation (chacun à son niveau, nul n'est meilleur juge que soi en la matière), on fait beaucoup plus la part des choses, et on culpabilise beaucoup moins. Cela ne signifie pas que l'on se satisfasse d'acheter des produits locaux ou du papier recyclé ou autre, cela veut dire que l'on est "en train" de faire ce qu'il faut pour que cela change, à son rythme et selon ses possibilités. Je suis moi-même loin d'être exemplaire partout, mais je persévère, un peu par-ci et par là, et j'avance, en refusant de regarder uniquement le chemin qui me reste à faire ou en m'autosatisfaisant du chement déjà parcouru.
@ Zoran : Bon, voilà une discussion qui s'avance :-) ! Je voudrais déjà dire que je me suis sans doute mal fait comprendre : il ne s'agit pas de théorie "new age", je suis athée au possible et allergique à la plupart des "machins" ésotérique. Il faut comprendre mes propos dans le sens "cyrulnicien" (un des grands pontes aujourd'hui enrecherche éthologique"), dont les théories se confondent plus ou moins avec celles liée aux neurosciences depuis des années.
Et réellement, il apparait que la pensée n'est pas l'unique niveau de conscience d'un être vivant (j'aurais dû tout de suite employer le terme niveau, moins connoté il est vrai).
Ensuite le lien avec l'art contemporain, et plus généralement avec l'art tout court : c'est bien sûr une analyse personnelle, qui découle de mes discussions avec les auteurs les plus divers, et de ma propre expérience personnelle, et qui curieusement déborde complétement du champs des disciplines dites artistiques. c'est même plus une définition qu'une analyse, et bien entendu tout le monde peut ne pas être d'accord, mais je dirais que toute démarche véritablement artistique va quelque part puiser au delà de la pensée (peut-être en est-il de même de l'intuition d'ailleur, il suffit pour s'en convaince de lire les témoignages de physiciens comme Bohm). D'ailleurs, on aboutit pas à une oeuvre uniquement en réfléchissant (même si la pensée peut-être parfaitement nécessaire).
Ceci fait la transition avec le fait de "trop penser". D'abord, ce n'est pas "mal" ou "bien" ,ces notions n'ont rien à voir dans cette histoire ;-). Ensuite, la réponse est déjà dans la la question si on la formule ainsi . La question reformulée plus pertinente peut-être pourrait être "peut-on trop penser". Et là, amha, oui, bien sûr. Attention, le terrain est glissant : un certain Nicolas S. suivi de près par une certaine Christine L. ne se sont pas génés pour dire que l'on pensait trop en France. Mais il s'agit d'un jugement de valeur absolument absurde quand il concerne une population.
Ce que je voulais exprimé est tout différent : il arrive, dans une journée quelconque et pour n'importe quel individu, que cet individu pense trop, ce qui signifie qu'il laisse uniquement le soin a des réflexes cognitifs de s'occuper de lui sur le moment. Nous le sentons tous, ce moment d'overdose, où l'on bloque, ou l'on avance pas, où l'on est débordé par des réflexions bavares s'enchaînant sans queue ni tête. On peut rétablir la situation en pensant "mieux" (autre terrain glissant :-)), par exemple en faisant de la philosophie, ou en lâchant un peu prise (tout matheux sait ça).
Mais me direz-vous, quel rapport finalement avec l'art contemporain. J'y viens : je crois percevoir -car c'est à ce niveau que j'analyse-, que beaucoup de travaux sont l'exact reflet de ce désordre de pensée (qui je le rappelle nous concerne tous bien souvent, surtout en ces temps d'overdose d'informations) et que beucoup d'artistes mettent en scène uniquement ce désordre. En regardant nombre de toiles par exemple j'ai l'impression personnelle et désagréable d'être dans le crâne de personnes au oment où elles se posent plein de question et naviguent cahotiquement dans leurs désordre intérieur. Un philosophe nous livrerait-il ses brouillons ? Non, ils lui sont intime, c'est "sa soupe". Pourquoi tant d'artistes nous livrent alors leur "soupe" mal digérée ?
Mais Zoran, peut-être est-ce une question d'interprétation: pour vous, ces artiste n'ont peut-être pas encore assez réfléchi, pour moi, ils ne trouverons la solution qu'en arrêtant un peu de réfléchir, si tant est que l'art ne se limite pas à des processus de logique réflexive.
Photographe de paysages
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