Auteur: pgip
Date: 26-02-2009 15:51
Bonjour,
On peut voir sur le site http://www.virusphoto.com/16439-5-logiciels-gratuits-pour-la-photo-hdr.html des résultats de HDRI (Hight Dynamique Range Image : image avec une grande plage dynamique). Pour mémoire, à partir d’un support très stable, on prend plusieurs vues en changeant les conditions d’exposition, vues que l’on assemble ensuite sur l’ordinateur. Ainsi toutes les zones contiennent de l’information et sont vues nettes.
En vision humaine de plein air et en balayant l’espace, si l’œil met systématiquement au point, le cerveau doit intègrer une vue nette.
Les optiques présentant le bokeh discret donnant une illusion de profondeur – sur un paysage par exemple - existent en petit mais aussi en moyen et grand format et correspondent, semble-t-il, à des optiques de conception plutôt ancienne. Sans vouloir être exhaustif, ce sont plutôt de courtes distances focales, on peut citer : Biogon 38mm f/4.5 en 4.5x6 et 6x6, Apo Grandagon 35 mm f/4.5 en 6x9, Super Angulon 58mm f/5.6, Distagon 50 mm f/4 en 6x6. L’effet a également été mentionné sur Apo Sironar S et Sironar N où les focales ne sont pas précisées (cf M. Johnson, bokeh rating; http://www.lulu.com)
On peut se poser la question de savoir quelles aberrations résiduelles sont alors présentes.
Limitons nous aux aberrations principales. Référons nous à l’exposé d’Emmanuel à l’Ecole de Fontfroide 2006. Pour permettre au bokeh d’exister, il faut éliminer les défauts de l’optique donnant l’image d’un point autre que circulaire : astigmatisme et coma (sphéricité hors d’axe), ajoutons y la sphéricité sur l’axe optique – si c’est raisonnable ?-.
Restent la courbure de champ (dans le cas le plus simple, l’image d’un plan est pratiquement une calotte sphérique), la distorsion, la chromaticité et la diffraction. Supposons les trois dernières négligeables.
La courbure de champ résiduelle ferait que, en supposant une mise au point à mi distance, les plans à l’infini et mi distance sont relativement nets. Si les plans latéraux, en se rapprochant de l’observateur, se rapprochent également des bords de l’image, ils seront également nets. On constate d’ailleurs cette disposition des objets sur les images « 3D «.
Prenons un objectif dont on dispose des données. Elle est notée 10/10 en bokeh par M. Johnson, il s’agit d’un Summicron M de 35 mm f/2, le dernier modèle non asphérique (diaphragme à 10 lamelles). Parmi des optiques Leitz (cf, par exemple, http://www.oldlens.com), c’est l’objectif qui présente le minimum d’astigmatisme ainsi que le minimum d’aberration de sphéricité à partir de f/5.6. Cependant, l’expérience montre que cette optique reste moyenne à f/2, la version f/1.4 asphérique restant tout à fait exploitable à pleine ouverture.
Comment vérifier simplement la présence prépondérante de la courbure de champ (projection d’une diapo sous verre à l’emplacement du film ?) ?
De plus, on peut noter que sur les optiques déjà mentionnées, les courbes FTM radiales et tangentielles à basse résolution (5-10-20 paires de lignes par mm) sont en général très proches mais chutent lorsque l’on s’éloigne du centre de l’image, ce qui dénote une bonne correction de l’astigmatisme, mais la présence d’un résidu d’aberrations.
D’après M. Johnson, pour exister, le bokeh devrait correspondre aux conditions de prises de vue suivantes : diaphragme plutôt fermé, mise au point à mi distance, fond peu structuré et peu éloigné.
Pourrait-on en déduire que la présence d’un résidu d’aberration reste nécessaire pour donner l’illusion 3 dimensions sur les images et que ce résidu soit majoritairement de la courbure de champ?
Par exemple, en petit format et 35 mm de focale, il se trouve que cette illusion 3D est pratiquement absente sur les objectifs de dernière génération où des corrections très substantielles ont été obtenues aux grandes ouvertures. Cela voudrait-il dire qu’en comparant deux objectifs, l’un à bokeh, l’autre de conception récente, le passage du net au flou serait plus marqué dans le dernier cas ?
Paul Girard
Photographe amateur
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