Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 24-10-2008 10:02
Je confirme en tous points ce que dit Georges Giralt (que je salue au passage) et les copains ci-dessus.
Les résultats les plus gratifiants, au début, sont ceux obtenus d'après des diapos qu'on a bien sélectionnées :
- pas trop de contraste de lumière mais autant de contraste de couleur qu'on veut, au contraire, le ciba excelle dans les belles plages de couleur saturées ;
- pas de grosse dominante colorée visible, çà se corrige mais çà peut entraîner le tireur dans des essais de plusieurs heures si on fait çà à la main et au pifomètre !
Moyennant quoi on arrive assez vite au résultat.
Ensuite on peut raffiner et passer au stade supérieur, en particulier le masque des hautes lumières. Ce que je n'avais jamais fait. Je m'étais contenté de prendre acte que certaines diapos n'étaient pas tirables de cette façon.
Pour une pochette de papier donnée et un film diapo donné, il faut trouver le bon filtrage.
Les densités colorées nécessaires au filtrage sont assez faibles, donc un jeu de filtres gélatine suffit a priori.
Autrefois le filtrage de base était indiqué sur chaque pochette pour les films diapos les plus courants...
Néanmoins il reste les variations de température de couleur de la lampe. Donc a priori je ferais plus confiance à une tête couleur qu'à une bonne vieille lampe opale derrière ses condenseurs....
Une fois que c'est fait, il n'y a plus que les corrections de temps de pose à trouver. Pour çà je faisais un bout d'essai avec 4 temps de poses différents sur une même feuille.
En parallèle (j'étais dans un club bien équipé) je repérais une indication d'éclairement sur le plateau en brouillant l'image avec une diffusant blanc sous l'objectif. La mesure n'a aucune valeur absolue, mais une fois le bon temps de pose déterminé pour une diapo donnée et un rapport d'agrandissement donné, les temps d'exposition des tirages suivants tombaient pratiquement toujours juste moyennant une petit règle de trois sur les temps de pose à partir de l'indication de la cellule + brouilleur. Çà marchait parce que j'avais des diapos assez peu contrastées, avec des diapos contrastées on retombe dans le problème classique de déterminer quel est le bon tempe de pose lors d'une prise de vue, le temps de pose moyen de l'image brouillée est alors une mauvaise indication, et il y en a plusieurs temps possibles selon qu'on privilégie ou qu'on sacrifie telle ou telle partie de l'image.
Parmi les soucis du tirage positif-positif en Ciba/Ilfo-chrome, il y a les poussières sur la diapo qui apparaissent noires sur le tirage. La surface du papier a la réputation d'être très délicate et la repique classique du noir et blanc avec un p'tit coup de crayon ou un p'tit coup de pinceau sur les poussières blanche dans les ciels devient très difficile. Personnellement je n'ai jamais essayé de retoucher un tirage Ciba/ilfo-chrome.
Cela se pratiquait chez les pros, c'était une forme d'art ;-)
Parmi les techniques du N&B valables en tirage positif-positif, il y a le masquage sélectif manuel de certaines parties de l'image, p.ex. faire ressortir du modelé dans un ciel sans passer par un masque des hautes lumières en baladant un carton au bout d'un fil de fer, c'est assez délicat mais pas plus qu'en N&B !!
En résumé :
- diapo avec de belles couleurs mais pas trop de contraste de lumière,
- un coup de diffuseur + cellule sur le plateau pour recaler ses poses d'un coup à l'autre,
... çà marche très vite !
Autre points techniques : dans le club où j'étais il y avait une lanterne sodium professionnelle. Une grande plaque de bois protégeait le plateau de l'agrandisseur de la lumière directe de la lampe sodium. En éclairage sodium très indirect je sortais ma feuille de la pochette et j'exposais sans éteindre la lanterne (en principe une lanterne sodium redémarre très difficilement, voire pas du tout si elle n'est pas froide), je n'ai jamais eu de problème de voile... du moins visible à mon niveau.
Aujourd'hui il existe des lampes à diodes électro-luminescentes qui réalisent, dit-on, la même fonction que le sodium, à savoir mettre une lumière qui ne voile pas le papier couleur et qui permet une manipulation confortable pour l'opérateur. Je garderais bien entendu la grande plaque de bois verticale en bord de l'agrandisseur pour que le plateau ne soit éclairé qu'en indirect.
Les diodes peuvent être éteintes et rallumées à volonté, on peut donc mettre une bascule sur l'agrandisseur qui coupe les diodes pendant que l'agrandisseur s'allume, un truc classique des lanternes inactiniques classiques en N&B.
Je développais dans une Jobo rotative classique. J'avais un chiffon propre pour bien sécher la cuve après lavage avant de charger la feuille suivante.
Le plus frustrant du Ciba c'est l'attente des processus de développement en cuve, là on ne peut rien toucher, le procédé est fixé et il faut respecter strictement les paramètres, on ne fait rien d'autre qu'aider le robot à bosser, en vidant la cuve et en la rechargeant, ce n'est pas aussi marrant que de regarder se développer une image N&B !!
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