Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 04-11-2008 10:34
Bonjour
Merci pour les précisions.
Donc le problème que vous posez est celui du raccordement de petites images bord à bord pour créer une grande image.
C'est un travail qui passionne un grand nombre de photographes, en particulier les vues panoramiques de paysage sont très appréciées, c'est quelque chose qui plaît au public amateur de vues de montagne. Ce sont des vues qui se vendent assez bien, si on veut parler en termes de marché et de production commerciale.
Ce travail de raccordement, autrefois pénible et très limité d'après des tirages classiques, devient une espèce de jeu fascinant à partir d'images numériques.
D'où un foisonnement d'accessoires, de logiciels, de livres consacrés au sujet sans compter toutes les discussions Internet !
J'ai deux exemples de pratiques de terrain à proposer pour illustrer la variété d'images possibles en paysage :
- un de mes amis, constructeur et pilote d'avions ultra-légers, pratique la prise de vues aériennes par raccordement d'images avec un boîtier reflex numériques demi format.
Il prend ses photos tout en pilotant, je ne suis pas certain qu'il pose l'appareil sur un support quelconque, le raccordement des images se fait informatiquement. Le résultat est saisissant, puisqu'il peut reconstituer des images à la fois avec un grand angle de champ et une qualité qu'il ne serait pas facile d'atteindre même avec un appareil de grand format
- lors des rencontres amicales organisées par Michel Guigue à Vienne, j'ai pu discuter avec un photographe professionnel récemment retraité qui nous a montré des vues de paysage (en particulier, en montagne en haute altitude) faites par raccordement d'images à partir d'une prise de vue sur reflex numérique demi format. Là encore je ne pense pas qu'on puisse faire mieux avec une chambre. Jusqu'à 15 images (3 bandes en vertical sur 5 segments en horizontal) sont raccordées dans ce que j'ai vu. Bien entendu sur le tirage final aucun raccord n'est visible.
Dans les deux cas c'est du paysage à l'infini, la plupart du temps sans premier plan, donc dans la plupart des cas les questions relatives au effets de parallaxe sont mises hors course, cela évite de se poser la question de la rotation de l'appareil autour de la pupille d'entrée de l'objectif.
Néanmoins certaines images présentées par le photographe de Vienne montrent des prairies en premier plan, très vraisemblablement la rotation de l'appareil a été faite comme il faut, mais pour une vue à l'infini, on s'en moque totalement.
Reste que si le résultat peut être parfait, c'est beaucoup de temps de travail devant l'ordinateur. D'abord beaucoup de temps pour apprendre à manier un logiciel de raccordement, et beaucoup de temps pour monter les images jusqu'à la perfection.
Si l'angle de champ global du raccordement ne dépasse pas 70° - 80° (c'est à dire en diagonale le champ angulaire total d'un 28mm en 24x36, du 65mm en 6x9, d'un 90-100 en 4x5 pouces) pratiquement il n'y a pas à se poser de questions de corrections géométriques ; dans ces conditions on utilise une focale plus longue que la normale et on synthétise un grand angle de champ, mais pour une image finale avec beaucoup de pixels.
Pas exemple mon ami pilote qui aime aussi les sorties en montagne fait ses panoramiques de montagne avec son reflex demi format en cadrant en vertical et en raccordant des images horizontalement par rotation.
Pour le cadrage vertical il s'est fabriqué un support en forme de L pour tenir l'appareil facilement, c'est l'un des accessoires quon peut acheter chez différents fournisseurs.
Il met de niveau soigneusement, ce n'est pas le plus difficile, puis il enregistre une seule bande mais avec de nombreuses images en étant généreux sur le chevauchement ! Plus de film à payer, donc pas de raison de ratiociner ! Je pense qu'il bloque l'exposition sur une valeur moyenne pour éviter des variations de luminosité au cours de la rotation, mais là encore le problème de raccordement de luminosités différentes est censé être pris en compte automatiquement par certains logiciels.
Quand les angles de champ dépassent 90°, tout dépend des premiers plans et de la présence ou non d'éléments géométriques rectilignes reconnaissables dans le champ. Pour une vue de paysage on s'en moque là encore, le panoramique de montagne s'accommode sans soucis et sans corrections géométriques de dépasser les 180° !
Mais dès qu'il y a des bâtiments et des premiers plans de formes reconnaissables, la question de la correction se pose, les logiciels de raccordement sérieux traitent ce problème de correction mais on monte alors d'un cran dans la difficulté de l'exercice.
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