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 Optiques télécentriques
Auteur: nicom76 
Date:   31-08-2008 21:47

Les optiques télécentriques, courament utilisées en Industrie et en labo pour des travaux de métrologie et de reconnaissance optique, presentent l'avantage, entre autres, de ne pas presenter d'erreur de perspective .
Ce type d'optique existe-t'il en moyen ou grand format ?


 
 Re: Optiques télécentriques
Auteur: Henri Gaud 
Date:   31-08-2008 21:58

Pour les questions de perspective on parle plutôt d'optiques orthoscopique ou de photographie orthoscopique, pour ma part télécentrique évoque un cheminement type douche des rayons qui forme d'image vers les récepteurs dans les systèmes optiques rétrofocus, mais je ne suis pas scientifique.

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 Re: Optiques télécentriques
Auteur: nicom76 
Date:   31-08-2008 22:42

Les optiques télécentriques on la particularité d'obtenir l'acquisition d'images sans erreur de perspective et par conséquent sans erreur de paralaxe et avec une totale absence de distortion . Le rapport de grossissement de l'objet est indépendant de la distance de prise de vue et il ne subit aucune modification géometrique quelle que soit sa position dans le champ.
Ces optiques sont très couramment utilisées en métrologie 2D et 3D et en photogrammetrie sur des caméras vidéo industrielles à petits capteurs en monture C ou CS .
Utilisées aussi sur des Sat. pour les acquisitions et mesures géophysiques.
Quand à la conception au calcul et au fonctionnement pratique de ces optiques ... Les lumières d'E. Bigler seront necessaires ...


 
 Re: Optiques télécentriques
Auteur: nicom76 
Date:   31-08-2008 23:00

Un document expliquant d'une manière simple le fonctionnement des optiques Télécentriques :
http://www.optotelecentric.com/telecentric.php


 
 Re: Optiques télécentriques
Auteur: Laurent C 
Date:   01-09-2008 03:11

Si j'ai bien compris le fonctionnement en regardant les dessins, le champs couvert est fixe et égal au diamètre de la lentille avant. En photographie, je vois mal le domaine d'utilisation en dehors de la macro et de l'illustration technique.

En tous cas merci pour cet ajout imprévu à ma culture technique.

Mais il me vient une question qui va m'agacer : que peut-on dire de l'angle de champ de ce genre d'optique ? Peut-on dire qu'il est de zéro degré ?


 
 Re: Optiques télécentriques
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   01-09-2008 12:12

Bonjour !

Je ne connais pas d'optiques télécentriques prévues pour couvrir le grand format, disons du genre 10x10 cm. Je ne me prononce pas sur l'existence ou la non-existence d'optiques télécentriques couvrant un moyen format du genre 5x5 cm.

Concernant le fonctionnement de ces optiques, je préférerais ne pas parler d'erreur de parallaxe, j'évoquerais plutôt le rendu particulier des images hors du plan de netteté.

Dans une optique de chambre quasi symétrique, les pupilles (images de l'iris par les blocs optiques avant et arrière) sont situées dans les plans principaux ou très près, le rendu de perspective et le rendu des objets flous rappelle un peu celui d'un sténopé en perspective centrale classique, donc le grandissement de l'image floue varie en fonction de la défocalisation, suivant un tracé de rayons classique.

Dans une optique télécentrique, pour celles dont la pupille de sortie est renvoyée très loin devant (en principe : à l'infini), le grandissement des images floues est très proche du grandissement de l'image nette.
Ce type d'optique est donc indispensable dans un projecteur de profils classique pour la mesure & comparaison des pièces avec un gabarit directement sur l'écran dépoli, ou dans sa version moderne avec détection d'image électronique et affichage sur ordinateur.

L'exemple typique est la mesure du diamètre d'un perçage.
Si on rate la mise au point, dans une optique quasi symétrique le diamètre de l'arête éclairée est affectée d'un facteur de grandissement mal connu, il y a erreur sur la mesure dans l'image dès qu'il y a erreur de mise au point. Avec une optique télécentrique les petites erreurs de mise au point sont sans conséquences sur la mesure du diamètre de cette arête. Un autre exemple est la visualisation de quatre colonnes cylindriques placées aux quatre coins d 'un carré : avec une optique quasi-symétrfique, l'image détectée avec les défocalisations en profondeur sur ces colonnes donne quatre patates impossibles à mesurer, avec un télécentrique on voit quatre cercles bien ronds.

À signaler que dans la métrologie dimensionnelle optique sans contact, le choix de l'éclairage est critique dès qu'on veut être très précis. Il y a un type d'éclairage intéressant (installé ici sur notre dernière machine de chez Werth) qui est la couronne de diodes focalisant leur faisceau mais couronne de diodes pointant dans toutes les directions, ce qui est une espèce de compromis entre un éclairage très dirigé et un éclairage très diffus qui peut intéresser les photographes en macro.

La difficulté de concevoir des optiques télécentriques couvrant le grand format peut s'expliquer assez facilement.
Imaginez dans une optique télécentrique à pupille de sortie loin vers l'avant que vous fermez le diaph au maximum, pour que le format de 10x10 cm soit couvert il faut une lentille de sortie d'au moins 10 cm de diamètre.

Pour concevoir le tracé de rayons c'est très simple, prenez une lentille mince convergente de grand diamètre, oubliez toutes ses aberrations, tenez vous en au tracé derayon des livres élémentaires, et mettez le diaphragme proche du foyer objet, disons à un quart de poil derrière le foyer objet.

Vous verrez comment on peut dans le tracé de principe avoir à la fois un grand angualaire mais dont les rayons en sortie sont presque parallèles à l'axe optique !! Un truc impossible, qu'on pense ne pas pouvoir exister parce qu'on est soumis depuis l'enfance à la dictature de la lentille mince diaphragmée en son centre, ou à la dictature de l'objectif de chambre quasi symétrique ;-);-)

Les optiques de chambre quasi symétriques que nous utilisons, même le 90 XL ouvrant à 5,6 de chez Schneider avec ses énoooooooormes lentilles en entrée et en sortie, n'est pas aussi gros que le format qu'il couvre ! La plupart des optiques en forme de diabolo ont un diamètre de lentilles très, très inférieur au format couvert ; les optiques genre apo ronar, l'archétype de l'optique symétrique, sont minuscules par rapport au cercle image qu'elles couvrent.

Il y a un autre problème très épineux qui est résolu élégamment par les optiques quasi symétriques, c'est la compensation du chromatisme transversal. Lorsque la pupille de sortie est dans les plans principaux, on peut montrer que s'il y a un résidu de chromatisme longitudinal (les focales ne sont pas les mêmes suivant les couleurs) et en supposant pour simplifier que les plans principaux sont les mêmes pour toutes les couleurs, un petit tracé élémentaire montre que si l'optique est focalisée sur le vert, le rouge et le bleu défocalisés envoient en fait leurs taches floues bien centrées sur le point vert focalisé sur le détecteur. Floues, des images des couleurs aberrantes sont affectées du même grandissement que l'image verte, nette. Parce que les images défocalisés sont formées par une projection géométrique gouvernée par la position de la pupille de sortie plus la position du point de focalisation.

On peut considérer qu'une optique télécentrique à pupille de sortie très loin vers l'avant est le cas limite d'un rétrofocus à très grand grandissement pupillaire. Le problème de l'affaiblissement de la luminosité de l'image en cos^4 theta ne se pose plus du tout, l'angle theta à prendre en compte se réfère à la pupille de sortie, cet angle est très petit, son cosinus vaut 100% partout dans l'image. On n'a plus à s'embêter avec une lentille de Fresnel pour homogénéiser la luminosité de l'image dans les coins, mais la lentille de sortie de l'objectif télécentrique doit être aussi grosse que le format couvert !!

Voilà ce qu'on peut dire en très peu de mots sur un cas particulier d'optique télécentrique, celle qui dérive du rétrofocus en poussant le bouchon très loin, mais il en existe d'autres, il me semble qu'il peut même exister des optiques doublement télécentriques avec les deux pupilles rejetées à l'infini.

Concernant les appareils de mesure optique sans contact, il existe certains appareils équipés d'une optique zoom télécentrique, mais cela reste assez peu courant, la plupart du temps même en 2008 on a affaire à des focales fixes.




 
 Re: Optiques télécentriques
Auteur: nicom76 
Date:   01-09-2008 15:57

Bonjour !
Merci pour toutes ces informations qui complètent et relativisent un peu les notices commerciales des constructeurs. Et que dire de la définition et surtout de la profondeur de champ qui semblerai nettement plus importante qu'une optique traditionnelle à champ couvert et rapport de grandissement èqivalents ?
Certains fabricants proposent ces optiques pour les capteurs 1" et en monture M42, baionette K. ou Nikon.


 
 Re: Optiques télécentriques
Auteur: jeanba3000 
Date:   01-09-2008 16:02

J'ai ouï dire qu'Olympus sur sa gamme d'optiques pour ses reflex en monture 4/3 utilisait également des formules optiques télécentriques, dont je ne saisissais pas du tout la signification. Maintenant leur conception diffère peut-être du cas général ?
Merci pour les précisions, même si ça reste un peu abscon pour moi.


 
 Re: Optiques télécentriques
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   01-09-2008 18:58

J'ai ouï dire qu'Olympus sur sa gamme d'optiques pour ses reflex en monture 4/3 utilisait également des formules optiques télécentriques, dont je ne saisissais pas du tout la signification.

Je commence par la réponse la plus courte : oui, parfaitement, chez Olympus, les ingénieurs savent ce qu'ils font, et ils le font bien. Hélas, ce sont les commerciaux qui prétendent parler à leur place aux utilisateurs. Il y a donc eu à ce sujet une communication, à mes yeux, calamiteuse en Amérique du Nord avec des diagrammes de tracés de rayons les plus loufoques qui soient.

En réalité, dans la perspective d'être obligés d'utiliser des capteurs à micro-lentilles qui n'aiment pas les rayons inclinés, les ingénieurs ont ressorti de leurs cartons ce qu'ils avaient appris des optiques télécentriques et ils ont prévu que des optiques rétrofocus à grand rapport pupillaire puissent un jour être montées. De ces optiques émergent des rayons les moins inclinés possibles, même en grand angulaire, en principe (du moins lorsque le diaphragme est assez fermé !), mais la lentille de sortie de l'objectif doit alors couvrir le format, d'où le diamètre surdimensionné de la baïonnette pour un tout petit capteur 4 fois plus petit en surface et 2 fois plus petit en diamètre qu'un 24x36 des familles.


Et que dire de la définition et surtout de la profondeur de champ qui semblerai nettement plus importante qu'une optique traditionnelle à champ couvert et rapport de grandissement èquivalents ?

Pour la définition, disons je ne vois pas bien ce qu'il pourrait y avoir de supérieur dans une optique télécentrique, la définition est limitée ultimement par l'angle sous lequel on voit la pupille de sortie depuis un point de l'image. Si on prend le modèle de la lentille mince avec diaphragme au centre ou diaphragme au foyer objet pour la rendre télécentrique, l'angle sous lequel on voit la pupille de sortie est le même dans les deux cas. Donc c'est le même effet de diffraction. C'est un peu plus difficile à voir dans une optique épaisse, mais je pense qu'on retombe sur ses pieds avec la période de coupure égale à N.lambda N étant le nombre d'ouverture (à mettre sur la liste de choses à préciser un jour ;-)

Concernant la profondeur de champ, euh.. là encore, on est déformé par des années de pratique de la profondeur de champ avec des optiques quasi symétriques. Si les optiques voient leur grandissement pupillaire (appelons-le g_p comme Galerie-Photo) s'envoler vers des sphères vraiment hautes (par exemple un g_p de 2x à 3x çà reste du petit boulot de rétrofocus ordinaire ;-)), il faut reprendre le pb de la profondeur de champ en tenant compte de ce que les pupilles ne sont plus placées là où l'on croit.
Mais à mon avis, pas de miracle, une image floue restera floue, si on raisonne en profondeur de foyer, il n'y a rien qui change, vraiment rien.

Si on reprend le modèle de la lentille diaphragmée soit en son centre (classique) soit diaphragmée près du foyer objet (télécentrique) on voit que l'ouverture du cône de rayons autour du point de focalisation est le même dans les deux cas, pour un objet éloigné. En revanche dans le télécentrique, comme la pupille de sortie est renvoyée loin devant, déplacer l'optique ne change rien. Donc dans un télécentrique la profondeur de foyer est insensible au réglage de distance. Alors que dans un classique la profondeur de foyer dépend du nombre d'ouverture effectif N_eff = N(1+G) qui bouge avec le rapport de grandissement G et donc le tirage at la distance à l'objet.

Mais il ne me semble pas que la tolérance de placement du film nécessaire à atteindre une performance donnée change fondamentalement à diaphgramge donné entre un classique et un télécentrique.

Pour traduire çà en profondeur de champ c'est un peu plus compliqué donc à tout hasard j'affiche ici les formules générales ; pour une fois on va utiliser les notations des formules de Newton pour simplifier l'écriture, les distances à l'objet sont donc mesurées par rapport au foyer objet, je les note "s" (au lieu de sigma dans les cours français classiques)

s1 = distance proche de netteté acceptable mesurée par rapport au foyer objet F ; s1 = p1-f
s2 = distance proche de netteté acceptable mesurée par rapport au foyer objet F ; s2 = p2-f
s = distance de mise au point nominale

H l'hyperfocale définie comme d'habitude H = f^2/(N.c)
f = focale, N = nombre d'ouverture classique à l'infini, c = cercle de confusion acceptable

g_p est le grandissement pupillaire, c'est une caractéristique de l'objectif, il est fixe si l'optique n'est pas un zoom. Pour une lentille mince diaphgramée en son centre ou pour une optique quasi symétrique, g_p=1. Pour un télécentrique vrai, g_p est infini (pupille de sortie à l'infini) ou vaut zéro (pupille d'entrée à l'infini). Pour la lentille diaphragmée au foyer objet le g_p est infini donc 1/g_p est nul. (au passage vu comme çà je ne vois pas encore bien comment une optique peut être doublement télécentrique avec les deux pupilles à l'infini, mais bon, infini sur infini pour un rapport de diamètres de pupilles çà peut donner ce qu'on veut...)

on a, tous calculs faits (je passe les détails..) :

s1/s = (H-f/g_p)/(H+s)
s2/s = (-H-f/g_p)/(-H+s) = (H+f/g_p)/(H-s)

Pour un télécentrique avec g_p infini, les formules deviennent,

s1/s = (H)/(H+s)
s2/s = (-H)/(-H+s) = (H)/(H-s)

ce qui peut se simplifier :

1/s1 = 1/s + 1/H
1/s2 = 1/s - 1/H

Formules valables à toutes distances s !

C'est dire exactement les formules de profondeur de champ simplifiées de la photo classique à grande distance si on néglige la focale f devant la grande distance s ~= p = s+f !
Donc si les fabricants prétendent qu'un télécentrique a plus de PdC, à grande distance, la réponse est, si mon calcul ets juste : non c'est pareil.
Reste à voir en macro ou bien au rapport 1:1 on a s=f (..j'abrège pour ne pas fatiguer le lecteur)..)
on trouve s2-s1 = 2Nc . H/(H-Nc)
En photo classique, l'hyperfocale H est en général nettement plus grande que Nc (N=22, c=90 microns)donc dans ces conditions on trouve une profondeur de champ totale s2-s1 de 2Nc comme d'hab' en 2f-2f !!

Donc sauf erreur de ma part, je n'ai pas encore trouvé quel gain en PdC un télécentrique peut apporter... (mais je peux me tromper.)




 
 Re: Optiques télécentriques
Auteur: nicom76 
Date:   01-09-2008 21:48

Pour le "cas Olympus" je crois effectivement que l'on peu parler d'une sorte de derive marketting un tantinet obscurantiste ... Leurs optiques semblent , jusqu'à preuve du contraire, purement traditionnelles, c.à d. entocentriques.
E. Bigler, votre demo. est, comme à l'habitude, parfaitement cohérente ! (mais j'avoue avoir été contraint de rebucher mes très vieux cours de taupe, rayon physique, subdivision optique géometrique)
Reste à tester le truc en réel avec par exemple une optique en 42 ou K. de 40 à 60 mm de champ, couvrant les capteurs 1" avec une distance de MAP de lordre de 200-400 mm .
J'ai fais une demande de démo à plusieur fournisseurs ... Wait and test !


 
 Re: Optiques télécentriques
Auteur: Dan Fromm 
Date:   04-09-2008 22:13

Voici http://cgi.ebay.com/Vintage-Telecentric-1-6-8-F-12-in-Lens_W0QQitemZ320295028974QQihZ011QQcategoryZ101642QQssPageNameZWDVWQQrdZ1QQcmdZViewItem un objectif "Telecentric" pour 4x5. Fabrique, je crois, par Ross.

Telecentrique etait un "trade name" d'un objectif telephoto de Ross. La pupille de sortie du Telecentric n'est pas renvoyée très loin devant, elle est très loin a l'arrière.


 
 Re: Optiques télécentriques
Auteur: Jean-Claude Launey 
Date:   05-09-2008 04:53

Dans le cas Olympus ce sont des formules rétrofocus poussées qui augmentent la distance de la pupille de sortie au récepteur et par conséquent les rayons arrivent moins inclinés sur celui-ci.

JCL


 
 Re: Optiques télécentriques
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   05-09-2008 10:56

Voici... un objectif "Telecentric" pour 4x5. Fabriqué, je crois, par Ross.

Merci Dan ! Et qui couvre le 4x5 pouces !
Et pas cher en plus ;-)

De même que Frigidaire(TM) Mobylette(TM) ou Rétrofocus(TM) étaient (et sont sans doute encore) des marques déposées, nous sommes heureux d'apprendre qu'il en est de même pour le terme Télécentrique(TM) ! ;-)



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