Auteur: TMG
Date: 04-06-2008 16:36
Hello,
La procédure de test n'est pas bonne, comme d'ailleurs toutes les procédures de test d’optiques que l'on peut voir sur Internet. N'en déplaise à quelqu'un en particulier qui se reconnaîtra, ces tests viennent du monde du cinéma :-))). Chaque camera, chaque objectif et le lot de pellicule sont testés avant le démarrage du tournage.
La procédure réelle de test des optiques est la suivante :
L’éclairage doit être parfaitement uniforme, lumière artificielle bien entendu, il n’est pas question d’avoir des variations. En quantité suffisante pour le diaphragme qu’il est prévu d’utilisé (en général la pleine ouverture ou une ouverture de moins).
On place les mires sur un mur bien plan, perso j'utilise les mires de la CST, pourquoi aller chercher ailleurs ce que l'on a chez soi ? Elles sont très bien en plus ! Il en faut plusieurs pour couvrir le champs image. Avec des mires 50X, on place la camera (le plan du film) à 50 fois la focal, pour un 50mm c’est 2 mètres 50. Il est indispensable que le plan du film soit parallèle au plan des mires. C’est assez simple à faire en utilisant un petit miroir rond placé au centre du tableau de mires, vous placerez votre caméra/appareil photo de façon à centrer l'objectif dans le miroir en regardant dans le viseur de la caméra ou de l'appareil photo. A partir du moment ou vous voyez l’image de votre objectif au centre du miroir, vous êtes plan.
Ensuite, il vous faut un petit morceau de papier millimétré, vous en découpez une bande que vous placez au niveau de la gravure des distances sur la bague de mise au point de votre optique, juste derrière la gravure pour pouvoir continuer à la lire quand même.
Si votre optique est un 50mm et que vous avez des mires 50X vous placez donc votre appareil (attention : le plan du film) à 2.50 mètres et vous réglez votre objectif à 2.50 mètres. Vous indiquez sur l’ardoise placé à un endroit sur le tableau de mire la distance de réglage de l’optique et le diaphragme utilisé (pleine ouverture de préférence, quitte à faire un autre essais à une ouverture de travail, souvent f/2.8 ou F4 sur les plateaux ciné, quelques fois moins).
Vous allez ensuite faire 3 ou 4 repères à 1 mm d’intervalle devant et derrière la marque 2.50m sur votre optique, vous placerez ces repères sur le papier millimétré, par exemple –1 ; -2 ; -3 dans le sens de moins de 2.50m et +1 ; +2 + 3 dans le sens de plus de 2.50m.
Vous faites une prise de vue pour chaque repère en indiquant bien sur l’ardoise la position de la bague de mise au point à chaque fois.
Vous faites développer dans un labo sérieux ou vous le faites vous même si vous savez et que vous êtes constant.
Vous regarder les résultats au microscope, il n’est pas utile (c’est même contre productif) d’avoir un trop fort grossissement, disons entre 20 et 40X.
Vous repérez sur chaque image du tableau de mires, celles qui donnent le meilleur résultat en terme de définition, il faut pouvoir compter (il faut réellement les compter, pas seulement les regarder) toutes les barres d’un jeux sur au moins deux directions (les mires CST ont 4 jeux de 4 barres sur chaque niveau, orientées dans des directions différentes, chaque barre ou trait est séparé d’un espace équivalent, chaque niveau, avec des jeux de traits de plus en plus petits, porte en regard un numéro, plus les traits sont petits, plus le chiffre est élevé, ce sont les fameuses paires de traits/mm, voir ici un exemple de ces mires. Si le meilleur résultat est obtenu avec la position 2.50m c’est bon, vous pouvez passer à autre chose de plus intéressant. Si ce n’est pas le cas, il va falloir soit recaler l’optique, soit refaire une gravure de point (je vous dis tout de suite qu’il sera plus simple de recaler l’optique ;-)).
Les résultats que donne le site pointé sont aléatoire, il y a peu de chance, en effet, que les optiques utilisées soit toutes absolument calées précisément sur le tirage mécanique de cet appareil photo.
Pourquoi procéder ainsi me direz vous, il suffit de faire le point à l’œil et tout est bon ! Et bien non, il se peut que le tirage entre le dépoli et le plan du film ne soit pas rigoureusement le même, dans ce cas, vous faites un point sur dépoli qui ne sera pas exactement transposé sur le film et vous accuserez ensuite vos optiques ce qui n’est pas très gentil. Vous pouvez également avoir du mal à faire le point à cause d’un dépoli peu lumineux ou d’un problème de vue, ceci sera donc une source d’erreurs. Je vais en faire bondir quelques un (bon, d’accord, au moins un !) mais, sur un plateau ciné (un vrai, pas un d’opérette) on fait le cadre à l’œil mais le point au décamètre (systématiquement), si celui-ci (le point) bouge en même temps que les acteurs, on découpe l’action pendant les essais pour prendre des repères.
Si votre but n’est que de vérifier que votre point est bon (même à l’œil), utilisez simplement ce qu’on appelle un « chemin de mires », j’ai vu que quelqu’un avait fait quelque chose dans le genre récemment sur ce site. Il suffit de placer un papier journal sur une porte entrouverte ou quelque chose qui y ressemble de façon à avoir un angle léger formé entre le plan film et le plan « mires », tracez un repère au centre de votre journal, placez l’appareil (toujours le plan du film) à la distance prévue du repère (prenez un décamètre, vous vérifierez le point à l’œil ensuite). Avec cette méthode vous verrez très facilement si le point est placé selon la prévision ou pas en regardant le résultat sur le film.
En procédant ainsi, vous saurez exactement ce que valent vos optiques, personnellement ça m’a amusé un temps mais, depuis, (je ne devrais pas le dire ici !) j’ai bien compris que ce n’est pas la définition d’une image qui en fait sa qualité.
TMG
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