Auteur: fabrice
Date: 13-04-2006 12:22
....suite donc :-)))
Le gain en transmission est donc important.....il faut aussi considérer que dans une optique non traitée chaque petite partie réfléchie se réfléchie à nouveau lorsqu'elle rencontre une autre surface et ce reflet est dirigée vers l'image...et la somme de toute ces réflexions secondaires finissent par former un voile plus ou moins uniforme au niveau de l'image affectant le contraste de l'image. Dans la réalité les choses sont compliqués et on peut avoir la malchance qu'une réflexion secondaire soit focalisée dans le plan de l'image avec pour conséquence une image parasite de petite dimension....cela m'est arrivé une fois :-))) dans un système assez complexe avec de nombreux éléments nous avions décidé de ne pas traité une surface très cambrée (proche de la demi-sphère) pour des raisons de réalisation de traitement (hue je vais pas me lancer dans une explication à ce sujet :-)))...la (ma :-))) malchance fut que la réflexion parasite provoqué par cette surface se retrouve par réflexion secondaire et par traversé des éléments suivant à peu près au point dans le plan image!!! Cela formait un parasite lumineux bien visible :-(((...on a finalement traité monocouche la surface (c'est surtout le multicouche qui posait problème sur la surface).
Donc Jean effectivement on peut considérer que d'un point de vue parasite, la première surface d'un objectif n'a pas d'effet....par contre on perd de la lumière...c'est certes peu!!! Par contre si tu mets un filtre devant l'objectif, la première surface de l'objectif devient troisième surface du système :-)))....faut y penser....ce n'est donc pas un luxe de traiter la première surface, surtout qu'il y a de forte chance que ce soit fait en même temps que d'autre lentille du système. Un autre intérêt du traitement c'est sur le coté protection de la surface. Certains verres d'optique sont fragiles et peuvent avec le temps (ça peut être quelques jours!!!) s'oxyder au contact de l'air et de l'humidité ambiante, les couches d'un anti reflet composées d’éléments stables et quasi inaltérables permettent "d'isoler" la surface des agressions extérieures.
Pour la tente de l'anti reflet, 2 cas de figure, l'anti reflet monocouche et le multicouche.
Ca va vous paraître peut être bizarre mais pour faire de l'anti reflet monocouche on ne dispose que d'un matériau stable et durable, le fluorure de magnésium (MgF2) d'indice de réfraction 1.38. Car un antireflet monocouche c'est un truc très simple. Cela consiste en une couche d'épaisseur optique 1/4 de longueur d'onde. L'indice de réfraction idéal de la couche vaut la racine carrée de l'indice du verre de la surface à traiter. Pour du verre courant d'indice 1.5, cela signifie qu'il faudrait un matériau transparent d'indice 1.22.....il y a la cryolithe (1.25 d'indice je crois) mais elle est soluble dans l'eau :-))...il faut donc trouver un matériau de bas indice qui soit solide et il n'y a guère que le MgF2. La conséquence de l'indice pas adapté joue sur l'efficacité du traitement antireflet. Si on disposait du bon indice et que sur un verre on déposait une couche d'épaisseur (épaisseur optique) 1/4 de longueur d'onde, à cette longueur d'onde la réflexion résiduelle serait nulle...de part et d'autre de cette longueur d'onde on aurait une réflexion résiduelle d'autant plus importante qu'on s'éloigne de la longueur d'onde de détermination de l'épaisseur. Le fait de ne pas disposer du bon indice de couche fait que la réflexion résiduelle à la longueur d'onde de calcul n'est pas nulle. On remarquera que pour une surface de verre d'indice 1.5 si l'indice de la couche idéal vaut 1.22, pour un verre d'indice 1.8 l'indice de couche idéal est de 1.34. Ainsi un anti reflet monocouche en MgF2 est d'autant plus efficace que le verre traité est d'indice le plus élevé.
La teinte visible de l'anti reflet est donc variable selon l'indice du verre traité. Si on centre l'anti reflet sur le milieu du spectre visible, à savoir dans le vert-jaune, on aura des résidus d'autant plus importants qu'ils seront éloignés du vert -jaune donc vers le rouge et le bleu. Si maintenant l'anti reflet est fait sur un verre d'indice 1.5, centré sur le vert jaune on sait que le MgF2 ne va pas permettre l'extinction totale du reflet verre jaune: on aura donc du bleu mêlé au rouge mêlé à du vert jaune....on obtient des teintes plus ou moins roses...mais c'est assez compliqué, la courbe de réflexion en fonction de la longueur d'onde est plus pentue du coté bleu que du coté rouge ce qui signifie qu'il y a plus de bleu réfléchi que de rouge et l'anti reflet en fonction du centrage peut présenter une teinte finalement à dominante bleue. Par contre dans le cas d'un verre d'indice 1.8 par exemple, l'extinction du vert-jaune est quasi complète et il ne reste plus que les résidus bleu et rouge avec toujours une dominante bleue...l'anti reflet apparaît alors pourpre, c'est la fameuse "teinte sensible" dont Emmanuel a parlé.
Dans le cas du traitement multicouche, plus trop de problème on fait un peu ce que l'on veut. On dispose d'autres matériaux pour les couches et on arrive à créer des anti reflets plus efficaces et ce sur un spectre plus large. Néanmoins il y a des fluctuations dans les résidus et en fonction de la longueur d'onde de fluctuation l'anti reflet peut apparaître pourpre, violet, et même vert....une fluctuation de 0.5% de vert suffit à faire du vert le dominant visible si le reste est en dessous des 0.5%, surtout si l'on associe à cela la grande sensibilité de l’œil au vert. Néanmoins les réflexions résiduelles sont quasiment tjs plus importantes du coté bleu violet au point de dépasser grandement en intensité ce que le verre non traité réfléchirait!!!
A noter qu'il est difficile de réaliser 2 traitements identiques....les épaisseurs de couches peuvent varier et les indices des couches également. Par exemple on maîtrise les indices en les oxydant à l'aide de micro fuite d'oxygène dans les cloches à vide et ces conditions sont difficilement reproductibles d'une opération à une autre!! Il y a d'autres paramètres qui font que deux même traitements peuvent s'avérer légèrement différents. Bon on arrive tout de même à des choses reproductibles en essayant de reproduire les même opérations dans les même conditions quelquefois en employant de grand moyens genre spectroscopie de masse pour vérifier au sein de la cloche à vide en quelle quantité sont les différents gaz de façon à vérifier que l'on va procéder à un traitement dans les mêmes conditions qu'un précédent traitement!!! C'est vous dire la complexité des opérations.....je vous passe le coût des équipements :-)))
Voilà, j'ai du oublier plein de choses et il y a de quoi écrire un bouquin :-))...le traitement n'est pas ma spécialité d'autres expliqueraient cela bien mieux.
Arsenic, avoir un anti reflet qui donnerait des résidus plats est peut être possible mais c'est très certainement stupide: Ton œil est capable de voir du 380 nm et dans un objectif on peut trouver un verre qui bloque ce 380nm!! De plus le moindre résidu même de 0.25% donnerait une teinte dominante...et je ne parle pas du fait qu'un anti reflet est valable pour UNE incidence de rayon lumineux: lorsque l'incidence varie l'efficacité varie également. Avoir des antireflets qui procurent des transmissions de 99.5% par surface est amplement suffisant (80% de transmission pour 45 surfaces!!!!!! les verres absorberaient plus :-)))
Emmanuel, tes anti reflets des années 50 qui sont jaunâtres sont peut être des anti reflets chimiques fait par oxydation des surfaces.
Regardez pas les fautes et autres boulettes :-)))
fab
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