Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 13-12-2007 18:05
il me semble que Emmanuel à eut l'occasion de tester un " vieux " mais tous à fait honorable 100 mm sur un dos digital , et que le résultat est tout à fait à la hauteur de ce que l'on peut attendre d'une optique moderne ( allez, Emmanuel ... allez ,Emmanuel ... allez ... )
Bonjour à tous.
Il s'agissait d'un test sur mires avec un capteur venant d'Alsace ;-) dont la limite de résolution théorique au sens de l'échantillonnage est de 56 cycles/mm (deux pixels par période-limite, valeur calculée d'après le pas de grille du capteur)
Le test avaii pour but de voir les problèmes liés à la mise au point manuelle sur dépoli avec une petit chambre dont la focalisation est 100% manuelle, à l'ancienne, à la loupe.
L'idée étant de garder les habitudes de travail du 6x9 ou du 4x5 pouces sur film pour voir où çà commence à coincer avec un p'tit capteur de 39-45 comme on dit dans les livres d'histoire.
La mire est un clone de l'USAF bien connue qu'on peut télécharger gratos
http://www.takinami.com/yoshihiko/photo/lens_test/USAF.pdf
http://www.takinami.com/yoshihiko/photo/lens_test/pdml-procedure_c.html
et qui permet sans tricher d'atteindre les 60 cy/mm en l'imprimant simplement sur un papier plutôt ordinaire, avec une imprimante genre 600 ppp. De l'ordinaire également.
Il faudrait un mode d'impression plus performant pour monter à des lectures dans le genre 100 cy/mm avec le même fichier pdf de cette mire, et les grandissements genre 1:50 & focales courantes, ce n'était pas le but.
Ou bien alors mettre la mire très loin ce qui est possible aussi mais qui teste l'optique.. pour des objets lointains.
L'objectif de 100mm en question est un planar 2,8 de 100 de la série jadis fabriquée par Zeiss pour la baby-linhof 6x9. Celui que j'ai n'est pas « gravé Linhof » donc il vient directement d'Oberkochen sans détour par la Bavière.
Mazette ! Un 2,8 ! comme disait Louis Jouvet dans » Quai des Orfèvres »
Le test montre que sans prendre un temps fou, sans protocole spècial, sans auto-focus, donc comme en 4x5 sur film, donc sans tricher, on arrive à résoudre autour de 50 cy/mm avec ce planar conçu dans les années 1950.
C'est très en-dessous de ce que le test sur mire film/microscope donne pour le planar 2,8/80 du rollei, rappelons que sur de la T-max Chris Perez dépasse (quand le vent souffle dans le bon sens) les nonante cycles/mm, le tout sur cet horrible film 120 avec son papier qui gondole tellement affreusement que l'archevêque n'utilisait naguère que du 220.
Je soupçonne que cet objectif de la baby linhof c'est la version à l'échalle 100/80 du planar du rollei-bi, mais malgré la doc que J.L. Llech m'avait obligeamment passée un jour (qu'il en soit remercié) je n'ai pas encore trouvé le diagramme de la combinaison optique de ce planar là.
Je connais le diagramme du planar 3,5 de 135, il ressemble à celui du planar 3,5 de 75 du rollei-bi (et ressemble au diagramme du planar 3,5-100 Hasselblad) , ce planar 2,8 de 100 a une première lentille très bombée comme celui du rollei-bi à 5 lentilles ou comme celui des tous premiers planars 2,8-80 à 6 lentilles Hasselblad-1957, c'est tout ce que j'en sais.
Je m'égare. Bref.
De toutes façons, selon l'archevêque c'est un vieux tromblon.
L'examen fut fait simplement d'après le fichier numérique, on regarde sur un bon écran en zoomant numériquement ce qu'on arrive à lire. On est très loin des conditions du test traditionnel analogique sur film lu au microscope mais on est dans des conditions de travail de tous les jours, sans forcer, c'est une approche raisonnable.
La conclusion est qu'il n'y a pas avec cet objectif de difficulté particulière à faire la mise au point (çà serait malheureux avec un 2,8 !!) et que si le numérique fait la fine bouche devant ce planar, eh bien c'est au-delà des 50 cy/mm que ce bon capteur est plus ou moins capable de voir. Au-delà de la limite d'échantillonnage, je ne sais plus ce qui se passe, disons que c'est le retour à la Quatrième République, la bouteille à l'encre moirée, etc... donc on n'en parlera pas.
Le rendu général, les éventuelles franges colorées, etc, n'ont pas été testées.
Personnellement comme cet objectif sera utilisé sur film pendant encore pas mal de temps, je concède que le pousser dans ses retranchements chromatico-numériques sera pour plus tard. Rien ne presse.
L'optique en question était restée sur une étagère pendant des années avant d'atterrir chez un honorable vendeur français qui me l'a vendue.
La prochaine fois on testera un récent apo-sironar-S de 5,6 de 100mm de Münich, pas digital pour deux sous, un classique bien que très récent, qui couvre 75° (bien plus que le planar) sans doute l'une des meilleures optiques pour le 6x9 sur film, le dernier des apo-sironar S introduit au catalogue avant la Grande Révolution.
On verra bien. n'est ce pas Stéphane S.. ;-)
|
|