Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 02-04-2007 10:22
David, pour répondre à ta question sur la profondeur de champ (PdC) il y a plusieurs voies possibles qui peuvent se dérouler en parallèle en s'épaulant.
1/ la voie purement expérimentale qui demande d'agrandir à la même surface des images prises avec des appareils, des objectifs différents et d'examiner ces tirages côte à côte.
Çà fait beaucoup de boulot si on ne précise pas, par exemple, que les images sont prises du même point de vue donc avec le même rendu de perspective. Ensuite rien n'interdit de tester du même point de vue toute une batterie de focales et de formats. Il faudrait donc donner une condition sur l'angle de vue ou quelque chose comme cela
2/à l'opposé et qui ne coûte rien il y a l'approche du petit modèle connu au moins depuis les années trente du siècle dernier mais qu'on peut réactualiser comme le fait Jeff Conrad en mélangeant avec ce qu'on sait des effets de diffraction
http://www.largeformatphotography.info/articles/IntroToDoF.pdf (encore assez simpleà lire)
http://www.largeformatphotography.info/articles/DoFinDepth.pdf (du costaud)
Si on admet la validité du petit modèle classique de la détermination du cercle de confusion, si on admet qu'il n'y a aucun traitement numérique qui modifie l'image avant usage par le tireur, alors tout tient dans deux formules
- la formule de l'hyperfocale usuelle classique H = f*f/(N*c)
H = hyperfocale ususelle classique mesurée depuis le foyer objet F,
l' hyperfocale réelle = H+f mesurée depuis le plan principal H,
N = nombre d'ouverture, f= focale
"c" =diamètre du cercle de confusion.
- la formule des limites de PdC , limitée ici aux optiques quasi-symétriques tient en une ligne (illisible certes, mais si compacte !)
1/p_{12}= 1/p +- 1/H (1-f/p)
Cette dernière formule nous dit que, si on croit le modèle et si on ne vas pas chipoter pour les télés ou les rétrofocus, lorsque l'hyperfocale usuelle classique H est déterminée, tout est déterminé, même en macro
Donc on dira que la PdC est la même entre deux prises de vue prises du même point de vue si sur le tirage final les zônes de netteté acceptables p_1 et p_2 du côté de l'objet sont les mêmes au sens de ces formules ; comme on est au même point de vue il suffit que les deux hyperfocales soient les mêmes. On voit déjà que dans ces comparaisons la question du placement de l'appareil est primordiale, sinon on fait varier d'autres paramètres.
Donc pour guider le travail expérimental on va pour commencer faire une hypothèse restrictive supplémentaire, çàd on change de format mais on garde une focale égale à la diagonale du format et on ne passe pas selon sa fantaisie d'un format panoramique d'allongement 3 à un carré. Du moins dans un premier temps, c'est pour partir sur quelque chose où ne va pas se noyer tout de suite ;-)
Sous réserve de toutes les restrictions précédentes, alors la manivelle du petit mécanisme théorique se déroule de façon amusante mais implacable. Autrement dit si les conclusions semblent irrecevables, il faut abandonner l'une des hypothèses de départ au remettre, pourquoi pas, le modèle en cause à la base.
Donc tournons la manivelle comme dans un film de Méliès.
Afin que le tirage final soit examiné avec le même critère de netteté, il est légitime d'être plus exigeant sur le coefficien "c" du cercle de confusion lorsque le format est plus petit ; nous prendrons donc la fameuse règle du D/1720 qui correspond à 2 minutes d'arc : c=D/1720. où D est la diagonal de l'image et on prendra D=F pour simplfier, focale normale, donc c=f/1720
L'hyperfocale "universelle" valable sous ces conditions avec le "c" universel sera donc pour les focales normales :
H = 1720 f /N
Donc on voit que pour que l'hyperfocale soit la même il suffit de maintenir le rapport f/N constant. Ce qui est amusant c'est que par définition de N on a N = f/a où "a" est le diamlère de pupille d'entrée de l'objectif.
Là où les choses se gâtent c'est que David G. veut absolument utiliser son 360 à 5,6 !!
Mais nous n'en sommes pas encore là.
On arrive donc, toujours en tournant la manivelle et sans remettre en cause le modèle, à la formule simplissime universelle :
H = 1720 a
où "a" est le diamètre de pupille d'entrée.
exemple simple. Soit une optique de 360 à pleine ouverture à f/5,6
Sa pupille d'entre est joufflue, elle fait un diamètre de 64 mm.
Donc pour les petits formats il siffit de tarvailer avec une pupilel d'entrée de 64 mm de diamètre. Très dur !!
On obtiendra le même H, toujorus avec les hypoithèses : en rendant le cercle de confusion de plus en plus petit en fonction du format selon la loi f/1720 ; et sous réserve qu'on ait les mêmes angles de vue il suffit en principe de garder le rapport f/N constant
Donc
Soit un 360 pour du 20x25 ouvert à 5,6 David G. fait cela facilement sauf avec l'apo ronar qui n'ouvre qu'à f/9
avec un 180 en 4x5 (94x120 mm) ? ouvert à 2,8 cà n'existe pas couramment
avec un 90 en 57 x 60 mm ? ouvert à 1,4 çà n'existe pas couramment
avec un 45 mm en 28x30mm ? le format n'existe pas on s'en fiche, mais à devrait ouvrir à f/0,7, très dur !!
Donc c'est parfaitement possible en changeant de format ;-) mais pas en petit format ; il suffit en revanche de passer au 40x50cm toujours avec le "c" en f/1720 avec un 720 mm de focale ouvrant à f/11. Facile : un apo ronar de banc à l'ancienne !!
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Après cette longue discussion, rien n'empêche l'approche expérimentale.
Mais attention aux points suivants : y a-t-il traitement numérique dans l'appareil avant livraison du fichier image ? avant d'accuser le modèle, ai-je bien mis à l'échelle mon cercle de confusion donc mon critère de netteté final sur l'agrandissement, etc...
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