Auteur: PdF
Date: 10-02-2007 16:35
Permettez-moi d'apporter quelques nuances à ces propos désabusés.
Qu'un appareil numérique souffre d'une obsolescence accelérée vis-à-vis d'un "équivalent" argentiques, c'est une évidence. Comparons, par exemple, un Nikon D2 avec un antique F2. C'est comme comparer votre Ferrari avec un tracteur agricole.
Concernant le prix des dos numériques, il faut admettre que c'est plutôt lourd. Mais au seul regard du prix d'achat des films et des frais de labo d'un professionnel de la prise de vue de studio, il est amorti en deux années de travail. Et je ne parle pas des frais de déplacements pour foncer au labo dans les délais, ni des multiples aller-retours pour corriger une image en place sur le plateau, attendant sa sanction finale. Et j'oubliais encore les Polaroïd, dont plusieurs boîtes périmées encombrent mon frigo.
L'usage du dos numérique m'a permis d'améliorer considérablement la qualité de mon travail, car il me permet de me concentrer sur les aspects les plus importants (ou considérés comme tels) en délaissant les autres. Et surtout de me dégager de nombreuses poussées d'adrénaline peu propices au maintien d'une belle et bonne santé.
Le dos numérique est probablement aujourd'hui à la photo numérique en général ce qu'étaient un Hasselblad ou une Sinar P2 voici quelques années: des matériels d'exception, d'un usage particulier, et utilisés exclusivement par les professionnels (à quelques exception notables près...).
Le dos que j'utilise actuellement est mon second. Non que le premier ait été rendu inutilisable par une quelconque action sournoise qui le rendait hors d'usage après une durée soigneusement élaborée par son concepteur suisse, mais simplement parce que j'avais besoin de performances supérieures en terme de poids d'image.
Lorsque j'entend parler de "clientèle de masse" de la part des amateurs chez Hasselblad ou Rollei, je me marre un tout petit peu. Les afficionados de ces produits qui les utilisent pour autre chose que pour gagner leur pain ne sont pas très importants en terme quantitatif. Ce qui ne les rend pas moins sympathiques. La marginalité est une valeur par elle-même.
PdF
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