Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 15-11-2006 10:42
Je pense qu'il vaut mieux utiliser un terme précis et bien défini, ce terme fût-il scientifique, plutôt que chacun dans son coin bâtisse sa propre terminologie.
Certes le terme de nutation est utilisé en mécanique céleste, en mécanique rationnelle, disciplines austères s'il en est mais qui ont le mérite de définir leurs concepts de la façon la moins ambiguê possible.
Ceci étant posé, pour ce qui est de la nutation des chambres photograpiques, l'expérience (de pensée) suivante suffit à expliquer le problème, comment on s'en affranchit et surtout, pourquoi on n'a guère à s'en soucier en photo de paysage.
Imaginons qu'on veuille faire un décentrement indirect en penchant le rail vers le haut et en redressant les cadres pour qu'ils soient verticaux. C'est ce qui vient à l'esprit lorsqu'on ne connaît que les appareils dépourvu de mouvement, on pointe, et ensuite comme on a les mouvements, on redresse. Ce n'est pas forcément la bonne approche, mais c'est un autre débat.
Sur une chambre munie uniquement de bascules à l'axe comme le kit Bender par exemple, lorsque le rail est penché et que vous redressez la planchette porte-objectif et le porte film, vous vous retrouvez dans une situation où l'axe vertical de rotation pour l'autre bascule n'est plus vertical. Donc si on se contente d'un décentrement indirect sans combiner avec une autre bascule, tout va bien on n'a rien vu.
Mais si on veut combiner avec une bascule arrière dans l'autre axe, l'axe de cette bascule n'étant plus vertical, on tord le cadre de façon que les verticales de l'objet ne sont plus parallèes au bord du dépoli. c'est l'une des manifestations les plus simples de la nutation. cela embête, dit-on, les photographes de studio. Si on tord le cadre avant, là c'est le scheipflug de netteté qui bricole, c'est encore plus dur lorsuqu'on se sait plus exactement autour de quoi on tourne !!
On prend maintenant une chambre avec bascules à la base.
On pointe vers le haut, on redresse les cades mais cette fois c'est à la base, l'axe de rotation de l'autre bascule se retrouve vertical, et si l'ont veut combiner cette deuxième bascule, les verticales de l'objet resteront parallèles avec les bords du dépoli, l'axe de rotation restant parallèle au bord du dépoli dans ce cas.
Donc vive les bascules à la base... sauf qu'elles défont la mise au point très rapidement !!
Si les angles de bascule son faibles, ces effets sont faibles et en paysage on les verra rarement. Ouf ! on peut donc ressortir le kit Bender, tant pis pour la nutation.
En studio si on se rappelle les cours de René Bouillot sur la prise de vue d'une chaussure de femme pour un catalogue soigné, et si dans l'image, pour corser le tout, il y a en plus des boîtes bien rectangulaires dont on veut garder les verticales verticales et bien parallèles on s'aperçoit qu'on peut tourner en rond un bon moment avant d'avoir le bon point de vue ; la bonne netteté et le cadrage corrects ; en particuiler garder les verticales des boites parallèles aux côtés du dépoli après avoir bricolé pour que les proportions de la chaussure soient « correctes » et conformes aux voeux du client qui est dans le dos en train de râler que le photographe travaille trop lentement ;-)
Si la chambre utilisée présente de la nutation... mieux vaut ne pas avoir le client dans le dos et prendre son temps !!
On peut aussi arguer qu'on ne se sert jamais du décentrement indirect !
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