Auteur: Henri Peyre
Date: 02-10-2006 08:10
Assez d'accord !
Pour les peintres, il n'y a jamais eu de problème concernant l'existence locale de la couleur : on peut déclarer par le pinceau que l'objet est bleu, de son vrai bleu à lui, même à contre-jour. A priori, le peintre est affranchi de la notion de dynamique.
En réalité, l'expérience du peintre réaliste lui prouve qu'il est obligé de "refabriquer" la dynamique et ses limites pour exprimer une notion de contre-jour par exemple.
Autrement dit, pour la compréhension de l'image, il apparaît que la notion d'effet entre les couleurs est plus pertinente que la notion de rendu local exact de la couleur de l'objet.
En cherchant absolument le rendu local on peut se tromper de recherche en matière de réalisme : on peut perdre en effet le rendu plus général qui témoigne d'une relation entre les couleurs locales des objets.
Les impressionnistes l'avaient bien compris. Mais il y eu d'autres peintres qui déclarèrent le rendu local plus important que tout le reste, comme Sérusier. La démarche conduisit à une vision symboliste pour certains, à la jubilation du ton pur pour d'autres (les fauves).
C'est probablement ce débat qui traîne ici 150 ans après, rendu vivant par une photographie qui imite de plus en plus la peinture par les possibilités d'y intervenir !
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