Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 05-10-2005 09:38
Concernant les rapports entre ce forum et les pratiquants du sténopé, ils sont constants et cordiaux depuis le début.
Nous avons comme contributeurs réguliers plusieurs sténopistes éminents, nous connaissons personnellement un certain nombre de menbres du groupe hélios, nous avons toujours fourni toute l'information nécessaire à ceux qui demandaient des infos sur le sténopé.
J'ai eu le bonheur d'assister à une conférence de Jean Daubas lors d'un stage-sténopé qu'il animait à l'École des Beaux Arts à Besançon. La question du faible nombre de pixels de l'image sténopé fut évacuée d'entrée de jeu par J.D. car effectivement, à deux ordres de grandeur en-dessous de ce que peut donner une optique modeste (visant un objet plat, cependant), il n'y a pas à épiloguer cent-sept ans.
Ensuite J.D. passa à ce qui est absolument fascinant dans la pratique du sténopé, c'est à dire les aspects d'histoire de l'art (si la camera obscura remonte à l'antiquité, le sténopé photographique est postérieur à l'utilisation d'une optique), les aspects de liberté absolue dans le choix & la fabrications « maison » de l'appareil. Sur ce point, les contraintes que s'imposent les utilisateurs de chambres grand format apparaissent très rigides. Les sténopistes, pour les chambristes, sont donc un aiguillon parfaitement libertaire qui nous oblige à revoir sans cesse l'intérêt de ces contraintes librement acceptées.
Mais dans un monde où l'idée de se fabriquer soi-même son petit auto-tout plastique et silicium est aussi impensable que de se fabriquer son transistor-à-trois-pattes soi-même en achetant du silicium, de l'indium ou autres matières à la pharmacie Cartou du coin, les sténopistes nous montrent la voie dans le fait de pouvoir construire entièrement : et l'appareil et même la surface sensible si on le souhaite.
Il y a un autre aspect que je trouve intéressant mais qui pour l'instant ne m'attire pas, c'est l'esthétique très particulière des images sténopé où le flou est parfaitement homogène de quelques décimètres à l'infini. On est dans une règle du jeu qui est parfaitement à l'opposé de ce que donne une optique, où au contraire, comme le dit Henri Gaud, un beau flou sert d'écrin à la netteté la plus parfaite mise sur le sujet principal.
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