Auteur: Marc Genevrier
Date: 05-09-2005 10:22
Je ne peux parler que de la question 2), celle des amateurs. Je crois que la façon dont on vit son besoin de photographie varie avec l'âge, le développement personnel, l'environnement, son rapport au monde et à la société, etc. A 20 ans, je n'avais rien d'autre à penser que mon avenir, je ressentais un besoin compulsif de faire des images. A cet âge, on a facilement une vision un peu monolithique de la vie : on ne pense plus qu'à une chose, on a une angoisse folle de louper son existence. Aujourd'hui, à 40 ans, un travail, trois enfants, encore quelques peintures à refaire dans la maison, il y a aussi un autre rapport à la vie, une maturité qui vient lentement, peut-être. La paternité, ça change des choses... J'ai toujours envie et besoin de photographier, mais c'est moins impérieux. Le rythme change, les années comptent moins, bizarrement. Ça me rappelle une phrase de Lavilliers : "j'ai atteint l'âge limite, celui que j'avais inscrit à 15 ans dans mon journal..." Ben oui, cet âge atteint, je vois les choses autrement, l'urgence diminue : ce que je ne ferai pas cette année, je le ferai l'année prochaine, je ne serai pas bien différent, plus occupé, moins inspiré, etc.
Concrètement, je photographie peu depuis plusieurs années. Mais quand je photographie, c'est intensément, en essayant de faire les choses bien. Je m'oriente par exemple vers trois ou quatre week-end ou escapades de trois-quatre jours par an, sans femme ni enfants, uniquement pour la photo. Je crois que ça me suffirait parfaitement. Et ayant profité à fond pendant ces quelques périodes intenses , les images faites trop rapidement un dimanche après-midi pendant la promenade familiale n'ont plus la même saveur, elles ressemblent un peu trop à du travail bâclé, donc je m'en passe aisément (si ce n'est pour alimenter l'album des enfants...).
Marc
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