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 Papier salé
Auteur: François Besson 
Date:   02-09-2005 14:22

Bonjour

Une rapide recherche ne permet de retrouver qu'un fil sur le forum consacré au papier salé...

Est-ce une technique qui ne pose aucun problème?
Est-ce une technique totalement délaissée?

Si certains d'entre vous pratiquent cette technique, j'aimerais connaître leur opinion sur sa place parmi les autres procédés alternatifs;

D'avance merci

François


 
 Re: Papier salé
Auteur: marc bruhat 
Date:   02-09-2005 14:36

le bouquin référence a longtemps été celui-ci :

Cartier-Bresson, Anne, Les papiers salés: altération et restauration des premières photographies sur papier. Conservation et restauration du patrimoine photographique, Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris, Paris Audiovisuel: Paris, 1984

C'est un peu la base des premières images photographiques, du moins pour Fox Talbot ;))

Ce n'est pas un procédé très évolué, et il n'est pas évident à bien pratiquer. La composition des papiers et l'encollage peuvent poser de nombreux problèmes.

C'est en tout cas, je crois, une bonne entrée en matière pour commencer à peu de frais.

Les sites en anglais sont très nombreux. Le photographe français Martin Becka est maitre en la matière. Il fait également les négatifs papier en grand format.

Je serait intéressé quand vous aurez commencé.

marc bruhat


 
 Re: Papier salé
Auteur: Gaetan J. 
Date:   02-09-2005 14:48

Une ressource intéressante pour les procédés alternatifs


http://www.alternativephotography.com/process.html


 
 Re: Papier salé
Auteur: Andre 
Date:   02-09-2005 15:37

Il y a un mémoire d ethése de Nicolas LE GUERN sur le papier salé, (Louis Lumière). Par google je n'ai retrouvé que le versemnt à la bibliothèque de la SFP et par Photogramme.org le lien est mort pour moi.
Bonne recherche


 
 Re: Papier salé
Auteur: François Leterrier 
Date:   02-09-2005 15:42

Je pratique cette technique avec succès. Elle n'est pas bien difficile et donne de beaux résultats. Je vais préparer un texte en donnant les étapes essentielles dans les jours qui viennent. A bientôt.
François L


 
 Re: Papier salé
Auteur: Christophe (213.223.37.---)
Date:   02-09-2005 15:42

"Est-ce une technique qui ne pose aucun problème?"
ca n'existe pas... et meme si ca existait il faudrait creer des probleme pour ne pas s'ennuyer. ;o)))
"Est-ce une technique totalement délaissée?"
J'en ai fait un tout petit peu (genre 4 ou 5 essais) et j'ai trouve ca assez delicat a faire
avec surtout necessite de negatif avec un grand Dmax-Dmin.

Par contre, si tu es interesse, j'ai un certain nombre de papier dessus!
Sans oublier:
http://www.photo-helios.org/pages_techniques/psale.html
(et tu peux peut etre joindre Jean CLaude Pronier directement, je crois qu'il en a fait pas mal)

@+

Christophe


 
 Re: Papier salé
Auteur: François Besson 
Date:   02-09-2005 15:54

C'est pour l'instant une simple curiosité... Un projet parmi d'autres. J'attends de lire le texte de François Leterrier avant de me décider ("pas bien difficile" "donne de beaux résultats"; voilà qui me convient!)

François


 
 Re: Papier salé
Auteur: Christian Rousseaud 
Date:   02-09-2005 17:53


C'est vrai que ce n'est "pas très difficile" en théorie : on plonge le papier dans de l'eau salée, on sèche, on badigeonne au nitrate d'argent, on re - sèche, on expose aux UV, on lave et on clarifie.
Cependant, comme c'est souvent le cas dans les procédés du 19° siècle, il est assez facile d'obtenir un résultat, mais pour obtenir des résultats de qualité et surtout réguliers , c'est plus délicat et cela demande une longue pratique.

Ch Rousseaud


 
 Re: Papier salé
Auteur: André 
Date:   03-09-2005 11:23

Sinon j'ai retrouvé un début de piste sur un photographe que j'avais vu à Lyon. Mais sur le net la matière de ses tirages ne passe pas , il faut voir le rendu avec le tirage en main pour apprécier des nuances qui sont perdues par mon écran au moins.
http://pro.wanadoo.fr/galerie-vrais-reves/cochet.htm


 
 Re: Papier salé
Auteur: philou 
Date:   03-09-2005 13:16

Christophe,

Afin de découvrir cette technique du papier salé, je serais interressé par vos papier ci rapportant dont vous faites allusion.

Philippe le néophyte


 
 Re: Papier salé
Auteur: ALAIN BVdS 
Date:   03-09-2005 19:52

Le plus compliqué , c'est de bien étaler le nitrate d'argent , le produit est incolore donc quasiment invisible .
La première fois j'ai étalé le produit , après insolation , il manquait du produit sur les côtés , j'ai donc étalé en faisant bien atention aux bords , après traitement ,c'est au centre qu'il manquait du produit ...

A plus

Alain


 
 Re: Papier salé
Auteur: marinoel 
Date:   03-09-2005 20:08

Le plus "simple" pour éviter ce genre de chose, je trouve, est de plier sa feuille "en cuvette" et de la laisser flotter sur la solution de nitrate d'argent, en veillant bien sûr à ne pas avoir de bulles... Mais c'est comme disait cristian rousseaud, pour tous ces procédés, le coup de main vient avec la pratique intensive...
Marinoel


 
 Re: Papier salé
Auteur: Christophe 
Date:   03-09-2005 21:08

... sinon on passe rapidement du papier salé au papier sale... ;o)))

@+

Christophe


 
 Re: Papier salé
Auteur: François L 
Date:   04-09-2005 11:48

Voici le document promis sur le paier salé.
Amicalement
François L

PAPIER SALÉ
François LETERRIER (septembre 2005)

RAPPEL HISTORIQUE

L'acquisition d'images sur papier et leur stabilisation a été obtenue pour la première fois par Talbot en Angleterre. La date exacte ne semble pas connue avec précision (à un an près) car Talbot ne fait allusion à sa première réussite que dans une correspondance associée à la prise de son brevet en 1839. Ce serait le plus probablement en 1834. Il n'est d'ailleurs pas certain qu'il ait réussi à fixer ces premières images. Certains disent que cette découverte aurait eu lieu pendant sa lune de miel…

C'est l'aboutissement de plusieurs siècles d'observations et de tentatives restées infructueuses pour fixer des images obtenues par l'emploi de sels d'argent. On connaissait depuis longtemps le noircissement du nitrate et du chlorure d'argent à la lumière. Ce dernier était appelé "lune cornée". Il a été longtemps utilisé pour noircir les cheveux et les barbes grisonnantes.
On pense que le physicien français Jacques Charles réussit à obtenir vers 1780 des portraits "à la silhouette" sur du papier imprégné d'un sel d'argent. Ce procédé a été pratiqué et décrit par l'Anglais Thomas Wedgwood en 1802. Mais aucun de ces précurseurs n'a réussi à les fixer.
Un certain Wattles vivant dans l'Indiana aux Etats-Unis réussit à obtenir des images à la "camera oscura" en 1828 avec un papier au chlorure d'argent (peut-être avec aussi de l'iodure). Il réussit une fixation au moins partielle par l'emploi d'une solution concentrée de soude. Il s'agit peut-être tout simplement de chlorure de sodium, l'interprétation des termes de chimie utilisés à cette époque pouvant être sujette à caution. (Cf Snelling 1849).

Il est indispensable de rappeler la découverte faite par le chimiste anglais Sir John Herschel en 1819 de la solubilisation des sels d'argent par l'hyposulfite de soude. Mais il n'a publié cette découverte qu'en 1839.
Cette année 1839 est décidément l'année essentielle dans l'histoire de la photographie. Daguerre et Arago font don à l'humanité de la découverte du daguerréotype, dont l'usage se répandit très rapidement.
C'est la même année que Fox Talbot, en Angleterre, prit un brevet pour l'emploi du procédé "calotype" du grec (calos, beau et typein : reproduire) procédé négatif sur papier à l'iodure d'argent, dont les tirages se faisaient sur papier salé.
Ce procédé mit du temps à s'imposer. Il y a à cela deux raisons principales. La première, pratique, est que Talbot faisait payer cher le droit d'utiliser son procédé. La seconde, plus subjective, est qu'il paraissait compliqué de passer par l'étape d'un négatif. Il semblait plus naturel d'obtenir directement un positif. A la lecture des anciens traités, on constate que beaucoup d'inventeurs se sont ingéniés à obtenir directement des positifs avec le papier aux sels d'argent.
Dès 1839, Hippolyte Bayard publie un tel procédé. Le papier "salé", au chlorure d'argent est noirci au soleil puis imprégné d'iodure de potassium avant d'être à nouveau exposé.
C'est aussi en 1839, que Mungo Ponton découvre la sensibilité à la lumière d'un papier imprégné de bichromate de potassium, mais cela nous entraînerait vers une longue digression.
A partir de 1847, grâce à Blanquart-Evrard à Lille, le calotype et le papier salé deviennent d'utilisation courante. On lui doit en effet l'idée de cirer le papier de prise de vue, ce qui augmentait sa sensibilité à la lumière et, le rendant presque transparent, accroissait considérablement la qualité des tirages positifs. C'est à partir de cette date que l'art photographique prit son essor avec Blanquart-Evrard lui-même, Le Gray, Humbert de Molard, Hippolyte Bayard, Maxime du Camp, Le Secq, pour ne citer, avec un certain chauvinisme, que des Français…

Très rapidement d'autres perfectionnements apparurent, le papier albuminé tout d'abord (1847 Blanquart-Evrard), assurant la finesse des détails, puis le papier gélatiné. Le collodion (1849, Le Gray) puis bien plus tard la gélatine (Maddox 1872) permirent d'effectuer des instantanés et le papier salé fut supplanté par le papier au charbon (Fargier 1860) puis par les papiers gélatinés, d'un emploi plus facile et plus régulier. Le tirage des épreuves positives sur papier salé est donc tombé en désuétude depuis bien longtemps. Il est pourtant d'une grande simplicité. Mais de beaux résultats ne peuvent être obtenus qu'à la suite d'un virage avec un métal précieux en particulier l'or, ce qui rend ce procédé relativement coûteux. Certes, les procédés au platine ou au palladium sont au moins aussi onéreux, mais les résultats obtenus quant à la gamme des valeurs et à la profondeur des noirs sont supérieurs à ceux du papier salé.

Il serait peut-être intéressant de reprendre quelques expériences pour améliorer ce procédé à condition de ne pas en augmenter trop la complexité.

Bibliographie :
E. de VALICOURT : Nouveau manuel complet de photographie sur métal, sur papier et sur verre. Paris 1862. Fac-similé publié chez Léonce Laget en 1977.

Y. CHRIST et M. BOVIS : 150 ans de photographie française avec l'histoire des anciens procédés. Publications Photo-revue 1978.

H. H. SNELLING : History and Practice of the Art of Photography publié par G.P. Putnam à New York en 1849. (fac similé disponible sur internet)


EN PRATIQUE :

Il existe de très nombreuses recettes. J'ai suivi de près celle de Wynn White (on trouve son document en interrogeant Google soit à son nom soit à salt paper, je n'ai pas noté l'adresse du site).

1ère étape : imprégnation du papier au pinceau avec une solution de sel de table (iodé) à 2 grammes pour 100 ml d'eau distillée. Séchage immédiat au sèche cheveux à chaud.

2ème étape : Imprégnation au pinceau (un autre ou le précédent soigneusement rincé à l'eau distillée) de cette feuille salée avec une solution de nitrate d'argent (12 g) et d'acide citrique (6 g) dans 100 ml d'eau distillée. L'imprégnation doit être rapide et régulière, ce n'est pas difficile. Séchage immédiat comme ci-dessus.

Cela se fait à la lumière d'une lampe à incandescence de 40 w à 1 mètre environ. Le chlorure d'argent formé n'est sensible qu'aux ultraviolets.

3e étape : Exposition du négatif par contact. La source de lumière est soit une lampe à UV de type lampe à bronzer ou tout autre lampe professionnelle plus puissante, soit une boîte à lumière à tubes fluorescents UV (du type de celles utilisées pour fabriquer des circuits imprimés), soit le soleil. Elle est environ le double de celle pratiquée avec les procédés aux sels de fer. Si on utilise un chassis-presse à volet mobile, on peut suivre la venue de l'image. Il faut qu'elle paraisse plus sombre que ce que l'on souhaite, car elle va s'éclaircir pendant le traitement. Elle est à cette étape d'un brun rouge superbe. Mais il faut la fixer, sinon elle noircirait complètement à la lumière du jour.

4ème étape : traitement :
4-1 : lavage : à l'eau courante pendant au moins cinq minute en agitant. L'eau est initialement laiteuse, car le reste de nitrate d'argent soluble qui part du papier réagit avec les traces d'ions chlore de l'eau du robinet. Il est sans doute préférable d'utiliser, au moins pour le premier rinçage, de l'eau déminéralisée.
4-2 : fixage : il faut enlever le chlorure d'argent qui n'a pas réagi avec la lumière dans un bain à 10 % d'hyposulfite de sodium (100 grammes par litre, auquel on ajoute 2 grammes de bicarbonate de sodium) . Ce fixage dure environ cinq minutes en agitant de temps en temps).
4-3 : passage dans un bain de clarification, par exemple acide citrique à 2% (une ou deux minutes
4-4 : lavage abondant à l'eau : c'est l'étape la plus importante pour assurer une bonne stabilité. Ce lavage doit durer environ une heure, le mieux est de renouveler l'eau de la cuvette 6 fois (10 mn chaque fois).
A ce stade l'image est pâlotte et assez décevante.
4-5 : virage : le meilleur est le virage à l'or. Celui vendu par Téténal convient très bien. La durée dépend de l'âge du bain. C'est de l'ordre de une à trois minutes. L'épreuve se renforce et acquiert sa beauté finale. Il est suivi d'un court rinçage et l'épreuve est mise à sécher (comme un mouchoir).
Il existe d'autres virages (platine, palladium), je ne les ai pas pratiqués, ils donnent en principe des tons chauds.

Le négatif doit avoir une large gamme des densités (de 0 à 1,4 au moins, comme pour le platine).
Si le contraste est trop faible, on l'augmente en ajoutant du dichromate de potassium à la solution de sel, par exemple 0,2 ml d'une solution de dichromate à 2 % dans 3,8 ml de solution salée. On peut augmenter cette dose (par exemple 0,4 ml pour 3,6 ml de solution finale), la durée d'exposition s'allonge.

Certains diront que je n'ai pas parlé de la préparation du papier.
Avec le Bergger Cot, elle est inutile, cela simplifie considérablement le travail car le gélatinage est une opération très fastidieuse.

J'ai utilisé aussi du papier Fabriano 300 g d'une très belle texture. Mais avec ce papier, les solutions pénètrent profondément, ce qui provoque des irrégularités.
J'ai ajouté 10 % de blanc d'œuf frais à la solution de chlorure de sodium. La feuille a été séchée à plat au four électrique (celui qui permet de cuire les rôtis) à 100 °C pendant 10 minutes. Le nitrate d'argent a été badigeonné ensuite puis séchage au sèche cheveux et la suite comme ci-dessus. L'imprégnation est très régulière.

C'est un très bon procédé qui ne nécessite aucun produit difficile à se procurer et qui donne de beaux effets, différents de ceux des procédés fer-argent ou fer-platine ou palladium. La gamme des demi teintes est très riche.


 
 Re: Papier salé
Auteur: daniel bouzard 
Date:   04-09-2005 11:55

Merci François pour cette description très précise.

Daniel


 
 Re: Papier salé
Auteur: bruhat 
Date:   04-09-2005 12:18

Bravo Gaetan pour le choix du site "alternative... ", il est très complet. C'est un bel outil.

Malgré tout, attention au traitement final! Un beau résultat peut être gâché par un mauvais traitement.

Au premier rinçage, avant le fixage, l'argent ne doit pas trop pénétrer les fibres du papier.

Le problème d'élimination des TR est le même qu'en procédé actuel noir et blanc.
La dissolution des argenti-thiosulfates après le fixage doit être particulièrement soigné.

Pour la conservation, le virage à l'or PH7 a fait ses preuves (ex tirages de Louis-Alphonse Davanne en parfait état avec indications de traitement)

Sinon, pourquoi ne pas essayer le Sistan d'Agfa?

marc B.


 
 Re: Papier salé
Auteur: daniel bouzard 
Date:   04-09-2005 13:28

Je rappelle que le Sistan est une solution de sulfocyanure d'ammonium. Le virage à l'or formule de Namias contient 25g de sulfocyanure d'ammonium par litre mais il faut laver après le virage alors que pour que le Sistan soit efficace il ne faut surtout pas laver après traitement

Daniel


 
 Re: Papier salé
Auteur: bruhat 
Date:   04-09-2005 14:14

Dac Daniel,

Malheureusement agfa ne nous donne pas d'indication précises sur la totalité des produits qui composent ce produit ni sur le titrage.

La piste à suivre sur l'effet produit, comme l'a suggéré JP Gandolfo dernièrement sur ce forum, est peut-être sur la possibilité d'une espèce de substrat protecteur composé en surface à partir d'un Thiocyanate potassium à très faible dosage.

Ce qui indique qu'il faut peut-être se calmer sur les lavages excessifs... Mais laissons ce sujet pour un autre thème, car nous sommes sur "papier salé".

Il s'agirait d'une protection à une éventuelle oxydation, non pas à une sulfuration.
Surtout que sur le site "alternative...", il préconise un lavage en claies d'une heure.
C'est un véritable décapage!

J’indique cette direction potentiellement intéressante, me semble-t-il, compte tenu de la très faible couche d'argent d'un papier salé.


 
 Re: Papier salé
Auteur: romain 
Date:   04-09-2005 20:57

Le meilleur moyen d'imprégner la couche du papier de nitrate d'argent (papier salé) ou la couche d'albumine (papier albuminé) est la flottaison. Comme cela se pratiquait. La répartition du nitrate sera uniforme. Il faut juste faire attention à ce que aucune bulle ne se forme lorsque l'on pose la feuille de papier sur le bain de nitrate.

Pour le sel, j’aime moins le sel de cuisine ; il peut parfois y avoir des impuretés qui vous créent des taches. Partez du produit vendu par un labo : chlorure de sodium ou chlorure d’ammonium.

François,
Merci pour ce résumé complet. Il me semblait que la proposition de cirer le papier calotype pour la prise de vue provenait de Le Gray (1850) avec son papier ciré sec ? Pouvez-vous m’indiquer le texte de Blanquart-Evrard en 1847 où il fait allusion à cette nouvelle préparation ?


Romain.


 
 Re: Papier salé
Auteur: rafa 
Date:   05-09-2005 12:40

La flotaison à quand même plusieurs soucis: Outre le gachis (grand bain qui se dégrade rapidement), c'est un procedé tres vite salissant (c'est peu de le dire). La méthode du pinceau me semble une fois acquise + adaptée.

Quelqu'un a t'il éssayé avec des inter-négatifs d'imprimante ?


 
 Re: Papier salé
Auteur: François LETERRIER 
Date:   05-09-2005 14:57

Le meilleur moyen d'imprégner la couche du papier de nitrate d'argent (papier salé) ou la couche d'albumine (papier albuminé) est la flottaison. Comme cela se pratiquait. La répartition du nitrate sera uniforme. Il faut juste faire attention à ce que aucune bulle ne se forme lorsque l'on pose la feuille de papier sur le bain de nitrate.

La flottation consomme beaucoup de nitrate d'argent et n'est pas aussi régulière qu'on ne le pense. Mon expérience de l'imprégnation au pinceau m'indique que c'est beaucoup plus rapide, très régulier et que l'on risque beaucoup moins de maculer le labo de taches brunes d'argent difficiles à faire disparaître.

Pour le sel, j’aime moins le sel de cuisine ; il peut parfois y avoir des impuretés qui vous créent des taches. Partez du produit vendu par un labo : chlorure de sodium ou chlorure d’ammonium.
Dans le sel de table iodé, il y a environ un pour mille d'iodures qui semblent bien augmenter la sensibilité du papier (ce serait à mesurer avec précision).

Il me semblait que la proposition de cirer le papier calotype pour la prise de vue provenait de Le Gray (1850) avec son papier ciré sec ? Pouvez-vous m’indiquer le texte de Blanquart-Evrard en 1847 où il fait allusion à cette nouvelle préparation ?
J'ai en effet trop résumé le texte : C'est en effet le Gray qui mit au point le papier ciré sec en 1850 ou 1851.

Blanquart-Evrard eut connaissance des travaux de Fox Talbot dès 1841 par un des élèves de Talbot qui vendait des produits chimiques à Lille. Il ne publia le procédé en France qu'en 1847 mais je ne sais pas où.
En 1850 il présenta à l'Académie des Sciences (le 27 mai) le procédé à l'albumine salée sur papier.

Un certain H.L. (il n'est pas identifié), publia le 18 mai 1831 dans "The Athenaeum", le procédé suivant :
"laver une feuille de papier avec un mélange à parties égales d'albumine et d'eau puis avec une solution de nitrate d'argent. Laisser sécher, exposer et fixer dans une solution d'iodure de potassium. Aucun chlorure n'est ajouté à l'albumine. Les images seraient plus contrastées qu'avec le papier salé classique.

Je viens de découvrir cette information dans :
http:albumen.stanford.edu/library/monographs/reilly/chap4.html

Dès que je pourrai, je vais essayer.

Blanquart –Evrard semble avoir utilisé surtout le papier salé par développement, beaucoup plus sensible à la lumière et plus rapide à traiter. L'image est plus contrastée et ne nécessiterait pas le virage aux métaux précieux.
Jean-Claude Pronier m'en a donné la recette, mais je n'ai pas ce texte avec moi à Paris. Je ne l'ai pas encore expérimentée. De mémoire, il me semble que le développement se fait à l'acide gallique.

François L


 
 Re: Papier salé
Auteur: romain 
Date:   05-09-2005 16:50

merci François,

il est certain que la flotaison consomme plus de produit mais l'impregnation est très uniforme en tout cas c'est parfaitement régulier au niveau des ciels aucune différence de densité n'est visible.

Quel type de pinceau utilisez-vous (mousse, acrylique...)?

Dans le sel de table iodé, il y a environ un pour mille d'iodures qui semblent bien augmenter la sensibilité du papier (ce serait à mesurer avec précision).

Je ne parlais pas de sensibilité (vous pouvez rajouter du brome si vous voulez avoir des images encore plus rapidement mais dans ce cas là ça n’est plus du papier salé !) mais du problème d'impureté. Je préfère utilisé des produits dont la pureté est meilleure pour éviter tout risque de tache ou point noir.

Blanquart-Evrard eut connaissance des travaux de Fox Talbot dès 1841 par un des élèves de Talbot qui vendait des produits chimiques à Lille. Il ne publia le procédé en France qu'en 1847 mais je ne sais pas où.
En 1850 il présenta à l'Académie des Sciences (le 27 mai) le procédé à l'albumine salée sur papier.

En fait Blanquart Evrard adresse deux notes à l'académie des sciences (26 septembre et 21 novembre 1846). La date de 1847 que vous avez trouvée correspond à la publication de son premier ouvrage dans lequel sont compilés ces notes des CRAS (comptes rendus hebdo de l’académie des Sciences).

Auriez-vous le texte de H.L. de l’athaenum et savez-vous si cette revue est consultable en ligne?
Les images seraient plus contrastées qu'avec le papier salé classique.
C'est très intéressant!! je n'ai jamais trouvé mention de ce type d'information! Pourriez-vous m'indiquer la source de cette observation?

romain


 
 Re: Papier salé
Auteur: François LETERRIER 
Date:   05-09-2005 17:30

Romain,

Merci en retour pour toutes ces précisions.

J'utilise un pinceau acrylique très souple que je rince très soigneusement après chaque utilisation. L'acrylique est très hydrophobe et ne s'imprègne pas des produits présents dans les solutions.

L' information concernant le contraste des images avec l'albumine non salée se trouve sur le site dont j'ai donné l'adresse. C'est pourquoi je l'ai mise au conditionnel. C'est là qu'est citée cette revue du 19e siècle. Peut-être faut-il demander à l'Université de Stanford ?

François L


 
 Re: Papier salé
Auteur: romain 
Date:   05-09-2005 17:38

Ok pour stanford. C'est James Reilly qui a parlé la première fois de ce mystérieux H.L. dans un bouquin très intéressant que tout amateur de papier salé et albuminé apprécierait: the albumen salted paper book

mais le procédé de BE dont vous parlez possède des teintes noir neutres qui sont différentes de la tonalité pourpre violette des papiers salés.

bon je dois filer

romain


 
 Re: Papier salé
Auteur: François LETERRIER 
Date:   06-09-2005 12:06

C'est James Reilly qui a parlé la première fois de ce mystérieux H.L. dans un bouquin très intéressant que tout amateur de papier salé et albuminé apprécierait: the albumen salted paper book
C'est justement ce livre qui en libre accès sur le site que j'ai indiqué. Il est en effet très intéressant. mais il ne donne pas de piste pour retouver H.L. !

François L




 
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