Auteur: robert colognoli
Date: 29-05-2005 18:30
Merci à tous ceux qui ont apporté un commentaire le mois dernier.
Ce mois-ci, quelques réflexions sur le cadrage et la composition.
Henri Van Lier.
Philosophie de la photographie.
Les cahiers de la photographie – Hors série.
ACCP – 1983.
ISSN : 0294-4081
« Il faut bien voir qu’il y a deux cadres, très différents d’effet, dans la photographie :
a) un cadre-limite, qui appartient à toute photo du seul fait que ses bords sont droits et à angle droit ;
b) un cadre-index ou cadrage, qui éventuellement montre du doigt, indique, signalise, certaines parties de l’empreinte, donc certains indices particuliers… Tous les manieurs d’appareil photographique connaissent l’exercice suivant : on applique l’œil au viseur, on fait lentement bouger celui-ci au hasard sur l’environnement, d’abord généralement sans que rien ne se passe, mais bientôt tout à coup et tout d’un coup, sans qu’aucun mouvement supplémentaire ne promette mieux, cela se tend, se courbe, s’infléchit, se tisse de compatibilités d’incompatibles. »
Pour Lee Friedlander, c’est encore plus frappant. Cité par Arnaud Claass dans le livre – L’image décentrée, un journal, septembre 1999 – mai 2001.
Yellow now, 2003.
ISBN 2-87340-172-9
« Trouver soudain son cadrage, c’est comme être traversé par un projectile ».
Citation relevée dans le livre de Jacques Damez, « Hans Hartung Photographe », où il est question de photographies prises depuis l’intérieur d’une automobile par Hans Hartung à New York en 1968.
L’auteur commente une planche contact sur laquelle Hans Hartung est intervenu pour marquer une « vue » faite à partir de trois clichés successifs.
« Hans Hartung Photographe - La légende d’une œuvre »
Jacques Damez.
La lettre volée – Collection Palimpsestes
Bibliothèque Royale de Belgique
3 Trimestre 2003 – ISBN 2-87317-221-5
« Sur une planche-contact agrandie, on trouve une suite constituée de trois clichés successifs : le tracé noté au crayon gras jaune réunit trois photogrammes coupant par le milieu, à la verticale, une première image à gauche, celle du centre restant entière et la troisième étant également coupée par un trait jaune, toujours vertical, dans le premier tiers à droite de l’image. Cet ensemble est pris de l’intérieur d’une voiture dont le capot est coupé par la base du cadrage, ce qui évoque une vision déjà cadrée par le pare-brise et donc une mise en abîme du viseur de l’appareil. Hartung souligne ainsi le fait même de la visée photographique et de sa mise à distance, il nous met en situation de voir par son regard et non pas et non pas de nous montrer ce qu’il voit.»
Cadrage dans le viseur d’une scène déjà cadrée par le pare-brise de l’automobile puis nouveau "recadrage" sur la planche contact faisant jouer trois clichés successifs !
Interview de Brassaï par Pierre Descargues dans Point de vue. Images du monde. 17 mai 1963.
In : Brassaï – notes et propos sur la photographie. Exposition du musée national d’art moderne/centre de création industrielle présentée au Centre Pompidou du 19 avril au 26 juin 2000. Album de l’exposition. Editions du Centre Pompidou.
« On ne compose pas une photo par esthétisme. C’est un sens qu’on a ou qu’on n’a pas. Certains endroits d’une surface sont frappants, d’autres non. Sur le bord d’une photo, il faut parfois enlever trois millimètres et la photo devient bonne. Son expression a gagné en force. Si on n’enlève pas ces trois millimètres, elle restera morte, c’est instinctif ! C’est peut-être pour cela que la photo n’est pas une science mais si elle n’est pas une science que peut-elle donc être ? »
Lisez aussi un fil récent intitulé : « Le carré », où une question a été posée sur la composition en format carré.
Quelles réflexions à propos de ces points de vues ?
Comment voyez vous ça dans le viseur ou sur le dépoli?
Ne me dites pas qu'il y en a trop;-)
RC.
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