Auteur: Jean DESMAISON
Date: 29-04-2005 18:27
Il se passe forcément quelquechose entre le paysage et soi.
Il me semble que c'est d'abord une émotion esthétique, un mouvement, des courbes, une couleur, une lumière.
L'envie de cadrer s'impose d'elle-même sans réflexion (je parle pour moi). Il y a entre moi et cette décision un matelas de non-dit, de non-compris, de pas-conscient.
Juste le plaisir de faire une image. Sur le moment. Comme ça. L'instinct.
C'est après, quand le tirage est là, sur le bureau, au mur ou dans un classeur que tout ce que trimballe cette image de paysage sort peu à peu. Par exhalaisons successives, l'image me livre lentement sa génétique, sa raison d'exister, ses contenus secrets, et surtout pourquoi je l'ai faite, moi.
Avec le Grand Format que je découvre maintenant, je pense que cette démarche va s'inverser, ne serait-ce que par la lenteur de la prise de vue, propice à la réflexion et à la relation personnelle au site avant déclenchement.
Et tant que les images des autres me rendront malades à force de beauté, cette beauté qui n'est que la conséquence aveuglante de cette relation forte photographe/paysage, je vais travailler aussi dur la technique que l'analyse de mes rapports intimes avec ce bout de planête qui m'a scotché debout jusqu'à l'acte du déclenchement.
Est-ce là le secret des images réussies?
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