Auteur: nicolas.R
Date: 22-04-2005 21:44
Bonsoir Major,
Votre évocation du destin m'invite à vous faire part d'une petite pensée de mon philosophe préféré. Ici pas de prosélytisme outré, (sinon Messieurs les modérateurs peuvent couper :-))
Mais moi qui ne boit jamais, sans être un rabat-joie, loin de là, la résilience effective, je la trouve là, dans ces écrits...
Bonne soirée,
Nicolas
" La plupart des gens refusent certaines choses faciles, superficielles; certains vont loin dans leur refus, et il y a ceux qui refusent totalement. le refus de certaines choses est relativement simple, l'église et ses dieux, l'autorité et le pouvoir de ceux qui la détiennent, l'homme politique et ses habitudes etc...On peut aller assez loin dans le refus des choses qui semblent avoir de l'importance telles que les relations mondaines, les absurdités de la société, la conception de la beauté telle qu'elle est établie par les critiques et ceux qui prétendent au savoir. On peut toutes les écarter et demeurer seul, non dans le sens du fait d'une compréhension et, par la suite d'un éloignement naturel, sans aucun sentiment de supériorité. Ce sont choses mortes, l'on n'a plus à y revenir. Mais aller jusqu'au bout du refus est une toute autre affaire; l'essence du refus est la liberté dans la solitude. Peu s'aventurent aussi loin, écartant out refuge, toute formule, toute idée, tout symbole, pour être nus, sans brûlure, et lucides.
Mais combien ce refus est n'écessaire; refuser sans rien rechercher, sans l'amertume de l'expérience, ni l'espoir du savoir. Refuser et rester seul, sans lendemain, sans avenir. Le bouleversement du refus est nudité. il est essentiel de se tenir seul, sans engagement aucun dans le mouvement de l'action, de l'expérience, car cela seul libère la conscience des entraves du temps. Toute forme d'influence est comprise et refusée, ne laissant point la pensée passer dans le temps. Le refus du temps est l'essence de l'intemporalité.
Refuser le savoir, l'expérience, le connu, c'est inviter l'inconnu. Le refus est explosif; il n'est point affaire intellectuelle, idéation, dont le cerveau puisse jouer. Dans l'acte même du refus réside l'énergie, l'énergie de la compréhension, et celle-ci n'est pas docile, on ne peut l'apprivoiser par la peur et la commodité. le refus est destructeur; inconscient des conséquences, n'étant pas réaction, il n'est donc pas l'opposé de l'affirmation. Affirmer une chose ou son contraire c'est poursuivre la réaction, et la réaction n'est pas le refus. Le refus ne comporte pas de choix et n'est donc pas le résultat du conflit. Le choix est conflit et le conflit est immaturité. Le refus c'est de voir la vérité comme telle, le faux comme tel et la vérité dans le faux. c'est un acte et non une idée. Le refus total de la pensée, de l'idée et du mot, mène à la liberté à l'égard du connu; avec le refus total de la sensation, de l'émotion et du sentiment, survient l'amour. l'amour dépasse et surpasse la pensée et le sentiment.
Le refus total du connu est l'essence de la liberté.
Eveillé tôt ce matin, plusieurs heures avant l'aurore, la méditation dépassait les réactions de la pensée; elle était comme une flèche lancée dans l'inconnaissable et la pensée ne pouvait la suivre. L'aurore vint illuminer le ciel, et quant le soleil toucha les plus hauts sommets, vint cette immensité dont la pureté est au-delà du soleil et des montagnes......"
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