Auteur: E. Bigler
Date: 13-03-2003 14:08
Quelques éléments pour nourrir le dossier.
Si Rollei dès 1950 demande à Schneider et Zeiss
de proposer quelque chose de meilleur que le Tessar à 4 lentilles,
c'est qu'avec les techniques de 1950, verres, tables de log, films, papiers, loupes de contrôle et microscopes
on savait qu'il était possible de faire mieux.
L'obsession de Braunschweig de faire améliorer
constamment les optiques du 'flex a conduit aux dernières séries de planar 3,5/75 à 6 lentilles, suivis de très
près dans le temps par le xenotar 3,5/75 à 6 lentilles.
La question de la datation du 'flex de Michel Guigue
a tout son sens dans la mesure où le xenotar 75 à 6 lentilles
doit être meilleur que le 5 lentilles, lui même --en principe--
meilleur que le tessar-xenar. D'autre part en 1957 Zeiss introduit un nouveau tessar pour le R-T recalculé, aux performances améliorées par rapport au tessar de Robert Doisneau. De quand date-donc ce yashinon ? la concurrence entre marques et le défi posé par la qualité allemande aux constructeurs japonais est un aiguillon qui explique parfaitement, replacé dans son contexte chronologique, qu'un yashinon de 80 soit une optique de très haut niveau.
Meilleur donc, mais selon quel critère.
Clairement il s'agissait dans l'histoire du Rollei d'améliorer la performance en piqué à pleine ouverture
par rapport au tessar-xenar. Si vous n'ouvrez jamais plus que f/8, gardez donc votre quatre lentilles. Achetez un 'flex xenotar aussi, si cela vous plaît.
Un point important concerne le choix entre un 75 et un 80 en distance focale
peut-être pas si anodin que cela. On peut s'attendre à ce qu'un tessar ou un clone en 80 à 3,5
soit un poil meilleur dans les angles du format 56x56 qu'un tessar de 75. En bord de champ, même les meilleures optiques trouvent leurs limites, la conception d'une optique photographique est un compromis entre le piqué au centre et l'homogénéité sur le champ.
D'autre part, Michel G. qui a soigneusement consigné
toutes les données de son test mais qui ne les a pas
publiées ici avant son verdict définitif afin ne pas fatiguer le lecteur,
sait parfaitement qu'on s'attend à une meilleure performance en pl/mm
aux diaphs de 3,5, 4 et 5,6 pour un xenotar, mais que dès qu'on va fermer à f/8-f/11
la différence entre les deux optiques va s'estomper
jusqu'à être nivelée par le bas à f/22 (diffraction oblige).
Reste la question de la lumière diffuse, et donc du contraste apparent à l'oeil nu
qui est décorrélée de la limite de résolution en pl/mm.
Les courbes de FTM sont toujours normalisées
à 100% pour les aplats de fréquence nulle et à la fréquence de coupure, on est loin des fréquences 20 et 40 pl/mm qui comptent dans le rendu des détails plaisants à l'oeil.
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