Auteur: guillaume p
Date: 25-03-2005 17:21
Je veux bien me risquer à un commentaire…
Je suis allé voir l'image en question sur le site de Michel G.
Ce que je vois…
Je ne sens pas la légèreté que je pourrais attendre d'un ange. Cette balançoire est plus posée en bas de l'image que suspendue. D'autre part, le modèle semble un peu crispé, raide, avec sa main accrochée à la corde : elle ne semble pas vraiment assise, comme si elle se tenait à la corde. Cette corde m'intrigue d'ailleurs… elle s'éfiloche ; chute prochaine de l'ange ?
J'ai en tête les anges dans 'Les ailes du désir' de Wim Wenders qui sont toujours posés comme s'ils avaient toujours été là et dont le regard montre une certaine tendresse à l'égard des humains. Cet ange là (celui/celle de l'image) n'a ni cette tendresse, ni cette décontraction, cette évidence de la posture qu'ont les anges de Wenders.
En fait, je ne sais pas très bien par où entrer dans cette image.
Le regard du modèle est défiant ou interrogatif, je ne sas pas trop. Sa position est trop humaine, trop entre deux : elle va se lever ou vient de s'assoir, je ne sais pas. J'ai l'impression qu'elle vient de se faire surprendre : elle affecte l'air de celle qui vient de se rendre compte qu'on la photographie à son insu.
Un mot sur la composition (ô que j'aime pas ce mot !)…
La masse blanche du corset-ailes est trop serrée, trop bord-cadre, et malheureusement un poil (une plume) coupée. Plus d'air autours aurait peut être permis de mieux sentir l'effet de suspension en montrant vraiment la balançoire et en recentrant cette masse blanche qui a tendance à attirer le regard (ce genre de remarque pue l'académisme).
Je ne saurais dire si cette image est râtée ou réussie. C'est à l'auteur d'en décider.
En tout cas, elle ne me parle pas car, comme je l'ai dit, je ne sais pas par où y entrer. Elle ne me parle ni de la femme, ni de l'ange, et le vêtement est trop présent, comme s'il était le sujet même de l'image (c'est pour ça que j'ai au début pensé à une image publicitaire, désolé pour la méprise). Au fond, la lumière, le mannequin, sa pose, le vêtement et le côté très lisse de l'ensemble épousent les codes de l'image de mode, mais rien ne nous fait sorir de cette logique, rien ne vient en contrepoint proposer une autre logique.
Peut être cette corde fragilisée…
Voilà, je vous livre ça brut de décoffrage.
Sans mépris pour ce travail, ni condescendance.
Cordialement.
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