Auteur: biloko
Date: 28-02-2005 10:29
Des arguments inédits? Ca va être difficile. Je suis persuadé qu'il y en a autant que de photographes... mais qu'ils sont difficilement formulables.
Il y a d'abord des motivations immédiates: si je dois m'en tenir aux raisons de ma conversion au MF et maintenant au GF j'en retiendrais deux principales: le format carré (Blad pour le boulot sérieux, et plus récemment Holga pour le fun) et la (relativement) haute définition... L'un comme l'autre restent pour moi des motifs puissants pour continuer dans cette voie. J'ai l'impression que mon passage au MF et GF correspond à une modification de mon regard sur les choses, sans pouvoir dire si l'un précède l'autre: je vois carré parce que je photographie au 6x6 et je photographie au 6x6 parce que je regarde carré...
Mais ce que je trouve le plus intéressant, c'est tout ce qui vient avec ce choix initial, l'expérience et le vécu plus que la raison initiale. Notons, techniquement, le travail sur pied (en 24x36 cela me paraissait un outil archaique et définitivement inutile... maintenant, je me dis que si je retournais au 24x36, le pied ferait nécessairement bien plus partie de mes habitudes de prise de vue), la prise de lumière à la main (en 24x36 cela me paraissait tout aussi inutile, en MF on s'apperçoit qu'elle force à regarder l'image que l'on va composer et pas seulement à la voir...), un autre rythme photographique totalement différent de la pratique instantanée qui est de mise (avec des photos que l'on voit un ou deux ans avant de les prendre)...
Enfin, en écho aussi à ce rythme de la prise de vue, le temps de l'objet film (d'accord, il n'est pas disparu en 24x36... mais il va probablement se marginaliser rapidement) par rapport au numérique: attendre que le film soit terminé (deux à trois photos par jour le week-end... sur du 220, ça laisse de la marge), qu'il soit développé, posément, à la maison juger du travail sur planche contact, quelques jours après encore commander quelques tirages... attendre encore... mais le négatif ou la dia sont là... et dans dix ans, vingt ou cinquante ils seront toujours lisibles, ne fut ce qu'à l'oeil nu... Même mes photos ratées pourraient peut être servir de témoignage pour quelque chose... J'ai le sentiment de créer de la mémoire.
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