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 La phrase du mois - février 2005.
Auteur: robert colognoli 
Date:   29-01-2005 09:38

Merci à tous ceux qui ont participé le mois dernier.

Ce mois-ci, quelques réflexions su l’utilisation du noir et blanc et/ou de la couleur. Ca tombe à pic avec les expositions de Stephen Shore et Luigi Ghirri, deux coloristes, actuellement à Paris, et avec les photographes présentés ce mois-ci sur Galerie photo : Angus Boulton et John Sternfeld.




- Gabriel Bauret :
Approches de la photographie.
Nathan Université – 2002.
ISBN 2-09-190564 X

« Dans un premier temps, la couleur reste, si l’on peut dire très dépendante d’une vision en noir et blanc, historiquement fondamentale. Puis, peu à peu – compte tenu du temps nécessaire à l’acquisition de l’expérience, mais aussi des difficultés techniques rencontrées – certains photographes vont se libérer des contraintes de cette vision en noir et blanc qui privilégie le rapport ombre/lumière, pour s’intéresser, tout comme le peintre l’a fait avant eux, à la couleur en soi. Etre coloriste, c’est bien sûr donner à la couleur le premier rôle, voire l’exclusivité, mais c’est surtout penser en couleurs, réagir à des éléments de la réalité uniquement et purement colorés. C’est concevoir une image qui ne peut exister et qui n’a d’intérêt qu’en couleurs. La couleur dans ce cas n’est pas un élément complémentaire ou supplémentaire ; elle est la matière première de l’image, elle lui donne sa dimension. »





- Michel Guerrin.
Présentation des expositions de Stephen Shore et Luigi Ghirri.
« Le Monde », vendredi 21 janvier 2005, page 24.
Voir aussi le fil de Chung-Leng, à propos de l’exposition de Stephen Shore à l’Hôtel de Sully à Paris.

« Dans les années 1970, des pionniers – dont un Américain et un Italien – délaissent le noir et blanc, faisant entrer la photographie en couleurs dans le monde de l’art.
Il se produit à l’aube des années 1970 un petit miracle dans la photographie. Une poignée d’artistes s’emparent de la couleur. (Auparavant), la couleur était méprisée, trop proche de l’amateur et du bas commerce. « Trop vulgaire », disait-on. Elle est bonne pour les cartes postales, les albums de famille, la photo de mode, la publicité, la presse, pas pour l’art.
Shore et Ghirri ont d’ailleurs répété que l’adoption de la couleur est une évidence : le monde ressemble plus à une photo en couleur qu’à une photo en noir et blanc. L’Américain ajoute souvent que l’image en couleur permet une transparence visuelle. C'est-à-dire ? « C’est comme si vous voyiez le monde sans être arrêté par le support du papier ». C’est une attitude d’observation froide. « J’ai la conviction, comme d’autres, qu’être au plus près de la réalité est la meilleure façon de faire de l’art. C’est l’assemblage de ces informations visuelles, dans lesquelles la couleur joue son rôle, qui crée une poésie. »





- John Batho.
Photocolore
Colona – AMC Mulhouse – 1985
ISBN 2 904 232 0044
Entretien réalisé par Annie Chambonnet.

«A.C. : Vous avez choisi la photographie comme moyen d’expression, pourquoi la couleur plutôt que le noir et blanc ?
J.B. : J’ai appris à photographier en utilisant le noir et blanc, son usage s’est poursuivi durant une dizaine d’années. Parallèlement je me suis intéressé à la captation de la couleur, cette recherche a fini par exclure l’autre pratique.
Le noir et blanc concentre mais aussi réduit l’image aux rapports de valeurs ; je préfère la couleur parce qu’avec elle, l’image obtenue me semble plus vivante et plus complète. Bien sûr, par son attrait et son poudroiement, la couleur complique les apparences mais elle est une joie, une attirance, une dimension pleine de sens dont je n’ai pas envie de me priver.
A.C. : Quelle différence faites-vous entre photographier en couleur et photographier la couleur ?
Comment vous situez-vous par rapport à cette différence ?
J.B. : Ce que je vois n’est pas simplement coloré ; la couleur participe à l’être des choses, l’herbe est verte, nos cheveux sont blonds châtains ou noirs, etc. Je conçois mes photographies à partir de ce constat, en considérant la couleur comme constitutive, sans la dissocier des autres éléments de l’image. Le propos que Cézanne tenait pour la peinture est également vrai pour la photographie : « lorsque la couleur est à sa richesse, la forme est à sa plénitude. » Je ne photographie pas en couleur en oubliant la couleur, je photographie en tenant compte de sa présence dans l’épaisseur matérielle des choses. »





- Benoit Hardy-Vallée.
La poésie du regard.
Essai d'esthétique photographique.
Département de philosophie, UQÀM.

« La photo noir et blanc est une syntaxe de l’image isolée d’une sémantique de couleurs. La couleur nous ancre dans un contexte bien précis et attire l’attention sur des caractéristiques périphériques. Par exemple, les couleurs particulières des pays tropicaux nous sont familières : le bleu du ciel, le vert, le sable beige ou blanc. On ne fait qu’apercevoir l’image un instant et nous sommes immédiatement situés. Alors qu’avec le noir et blanc, la localisation ne va pas autant de soi. Le regard se fie aux formes et aux éléments de la composition plutôt qu’aux zones de couleurs. »




- Gianni Berengo Gardin.
In : Lire la photographie - Ferrante Ferranti.
Editions Bréal – 2003.
ISBN : 2749500028

« Il me semble que dans la photographie, la couleur est un élément distrayant. On a tendance à la regarder en oubliant ce qu’il y a dans l’image, en ne cherchant pas à en percer le contenu. Au contraire, celui qui regarde une photographie en noir et blanc l’approfondit davantage. La couleur reste pour moi plus superficielle. »




- Roland Barthes.
La chambre claire – Notes sur la photographie.
Cahiers du cinéma – Gallimard - Seuil – 1980.
ISBN 2-07-020541-X

« J’ai toujours l’impression que, …, dans toute photographie, la couleur est un enduit apposé ultérieurement sur la vérité originelle du noir et blanc. La couleur est pour moi un postiche, un fard (tel celui dont on peint les cadavres). »





- Jacques Vilet
Conversation avec Yvonne Resseler.
Edition Tandem – 2002.
ISBN 2-87349-060-8
C’est un joli tout petit livre de 11x18 cm, 60 pages.
Ce sont de ces livres qu’on ne voit pas parce qu’ils sont petits, minces, ils n’accrochent pas le regard. Il faut aller les chercher entre les autres.
Un entretien avec Jacques Vilet ; du texte donc mais il y a 13 reproductions de photos en petit format, 4x5 cm, paysages surtout, et natures mortes qu’il appelle « paysages domestiques ». L’auteur explique que pour les expositions, il tient à des tirages de petites dimensions (10x12 cm à 40x50 cm environ à partir de 6x6 cm et 4x5 inches), pour l’intimité, et pour que le regard ne se perde pas ; quand on ne distingue pas l’imagination supplée.
Jacque Vilet parle de son cheminement, son approche, sa philosophie de la photographie, c’est lu rapidement mais c’est très dense. Ca donne envie de connaître ce photographe et ses photographies.

« La photographie en couleur capte d’abord les couleurs; selon les cas, la couleur peut être gênante car elle aplatit l’image, lui impose une lecture limitée à sa surface et induit une fonction de constat. Le noir-et-blanc est d’abord un silence, il aide à ne plus voir la chose représentée, et à entrevoir ce qu’elle peut évoquer. Le parti-pris de la photographie en noir-et-blanc est un acte plastique et graphique. »





- Vilém Flusser
Pour une philosophie de la photographie.
Traduit de l’Allemand par Jean Mouchard.
Circé – mars 2004.
ISBN : 2-84242-171-X

« Les photos en noir et blanc sont la magie de la pensée théorique, dans le mesure où elles transforment le discours théorique linéaire en surfaces. Là réside leur beauté propre, qui n’est autre que la beauté de l’univers conceptuel. Ainsi, nombre de photographes préfèrent les photos en noir et blanc aux photos en couleur du fait qu’elles manifestent plus clairement la signification propre de la photographie – c’est-à-dire le monde des concepts…
Les photos en noir et blanc sont plus concrètes et, en ce sens, plus vraies : elles manifestent plus clairement leur origine théorique. Inversement, plus les couleurs photographiques deviennent « authentiques », plus elles sont mensongères et plus elles dissimulent leur origine théorique. »





- Clyde Butcher.
Propos recueillis par Michel Braud le 16 octobre 2003.
Article paru sur Galerie Photo.

« M.B. : Clyde, pourquoi exclusivement le N & B ? En visitant votre galerie à Venice, j’ai découvert un tirage de la photo des Dunes en couleur, est ce à partir de cette image que votre choix s’est opéré ?
C.B. : J’ai commencé la photographie de paysage dans les années soixante en ne faisant que des images en N & B. J’essayais de gagner ma vie en tant que photographe paysagiste mais à cette époque la photographie n’était pas considérée comme un art à part entière. J’avais une famille à nourrir et je décidai alors de photographier en couleur, ma photographie devint alors « décorative » et se vendait, elle répondait aux goûts de l’époque… des jaunes, des verts des or…. Cela fonctionnait parfaitement et j’ai photographié en couleur pendant vingt ans mais j’ai toujours voulu revenir au N & B.
Dans le N & B, il n’y a pas de couleur majeure directive qui transcende les sens ; son unité offre une image plus apaisante et fait ressortir les détails les plus fins. »





- Auparavant, pour accorder tout le monde, Edward Weston écrivait en 1953 :

« Il est stupide de dire que la couleur tuera le noir et blanc. Ce sont deux moyens différents dont les buts sont différents. Ils ne peuvent en rien se concurrencer. »


… Et vous comment voyez-vous ça ?


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: guillaume p 
Date:   29-01-2005 09:40

Je croyais que c'était une phrase…
Bon, on lit et on en parle.
Merci !


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   29-01-2005 09:47

Et vous comment voyez-vous ça ?

Au début j'ai vu çà presque tout écrit en italiques ; Robert : çà passe mieux si on ferme les italiques avec [barre i] plutôt que l'inverse [i barre] soit [i/], séquence qui ne ferme rien du tout ;-);-)

(chuuut, par miracle le truc s'est auto-corrigé apparemment tout seul: c'est peut-être cela la supériorité d'un logiciel libre pour gérer un forum, par exemple un logiciel libre qui corrige les fautes de tous les logiciels libres qui ne se corrigent pas eux-mêmes ;-)


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: robert colognoli 
Date:   29-01-2005 09:52

J'en profite pour poser ici une question à Henri Peyre et à Joël Pinson :
Les deux photographes que vous avez présentés font des photos en couleur mais a aucun moment n'expliquent ce choix.
Angus Boulton dit juste qu'il utilise des films couleur et John Sternfeld n'en parle même pas.
Pourtant j'ai l'impression que la couleur participe au message, surtout chez John Sternfeld; je n'imagine pas ses photos en noir et blanc.
Il me semble que la couleur apporte ici une neutralité, que le noir et blanc pointerait trop du doigt, ferait trop parti prix et troublerait le message.
RC.

PS: Excusez les italiques[i/] un peu n'importe comment sur "la phrase du mois"; je me suis cassé la tête pour séparer les citations du texte de présentation... ça n'a pas marché partout!


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: robert colognoli 
Date:   29-01-2005 09:54

Ca y est j'ai compris merci!
RC.


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   29-01-2005 10:24

Merci Robert pour ce travail de typographie soignée. On reconnaît et on apprécie la rigueur de celui qui sépare la citation du commentaire avec les références en bonne et due forme.

Un jour on abordera la délicate question des guillemets spéciaux capables de mettre entre guillemets les autres guillemets incapables de se citer eux-mêmes, et avec un clin d'oeil vers Douglas R. Hofstadter dans Gödel, Escher, Bach: nous citerons :
«...est souvent écrit en italiques sur galerie-photo.info lorsque la séquence est bien refermée par un [barre i]» ... est souvent écrit en italiques sur galerie-photo.info lorsque la séquence est bien refermée par un [barre i].


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: henri peyre 
Date:   29-01-2005 14:13

Merci Robert pour ce gros travail de mise en perspective !
Je trouve que ces citations placent bien les problèmes.

Je trouve intéressante celle de Vilém Flusser :
« Les photos en noir et blanc sont la magie de la pensée théorique, dans le mesure où elles transforment le discours théorique linéaire en surfaces. Là réside leur beauté propre, qui n’est autre que la beauté de l’univers conceptuel. Ainsi, nombre de photographes préfèrent les photos en noir et blanc aux photos en couleur du fait qu’elles manifestent plus clairement la signification propre de la photographie – c’est-à-dire le monde des concepts…
Les photos en noir et blanc sont plus concrètes et, en ce sens, plus vraies : elles manifestent plus clairement leur origine théorique. Inversement, plus les couleurs photographiques deviennent « authentiques », plus elles sont mensongères et plus elles dissimulent leur origine théorique. »


A cette réserve près que je dirai que l'emploi de la couleur s'étant généralisé aujourd'hui, le noir et blanc peut commencer à apparaître comme une pose :
"attention regardez, je vais commencer à faire de la photo artistique"...
comme parfois, quand j'étais étudiant, je pouvais trouver que les braves gars qui s'occupaient du ciné-club scolaire nous proposaient parfois des trucs assommants, et posaient en intellos, cette légitimité reposant sur l'ennui qu'ils nous affligeaient et leur supériorité étant mesurée par le fait que nous restions assis jusqu'au bout.
Attention : je critique les prétentions de la mauvaise photo en noir et blanc.
Quand c'est bon, noir et blanc ou couleur, on est bien content ;-))

J'adore la couleur en fait. Mais évidemment c'est beaucoup plus compliqué à maîtriser (au sens de conduire un message et être compris) que le noir et blanc. Le principal problème vient probablement de l'aspect tenant à la psychologie de la couleur, qui dépend d'une culture plus complexe que celle de la sensation aux valeurs.

L'idée qu'il peut y avoir une sorte de confusion entre le réel et la photo couleur, un "ça ressemble" qui dissimule l'origine théorique de la photographie, ce qu'évoque entre autre la citation de Flusser, est vrai. Mais c'est toujours la même chose. Si la photo tombe sur un type un peu cultivé, noir et blanc ou couleur, les codes d'appropriation sont en place et le risque de confusion n'existe pas.

Dit autrement, plus la culture artistique de l'observateur croit et moins, à mon sens, le fait que ce soit noir et blanc ou couleur peut importer à la jouissance. Un public averti repère rapidement les normes qu'a adoptées le photographe, et sait brancher son système d'analyse à l'intérieur de ces codes. Si on craint la bêtise du public, on force un peu le réglage en annonçant une série (voir fil récent sur la série). Aujourd'hui si on veut vraiment marquer lourdement le côté artistique on marquera que c'est une série et en noir et blanc... mais on peut finir par avoir l'air un peu lourdaud !


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: robert colognoli 
Date:   29-01-2005 17:34

Henri, peux-tu voir le quartième message où je posais une question?
RC.


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: guillaume p 
Date:   29-01-2005 19:09

Quelques choses très banales :

Le noir et blanc pour les envies de dessiner.
La couleur pour les envies de peindre.
Mais aussi,
le noir et blanc quand le sujet et l'idée même imposent le dépouillement,
la couleur quand il faut surmonter la complexité.
Et surtout,
le noir et blanc haut en couleurs et la couleur qui se fait oublier…
Et quoi d'autre ?
No comment…


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: MathieuD 
Date:   29-01-2005 20:14

Moi je donne "raison" à Jacques Vilet.
Parce que je "trouve" qu'il résume très bien les enjeux de ce qui est aussi pour moi, au cœur de mes préocupations:

« La photographie en couleur capte d’abord les couleurs; selon les cas, la couleur peut être gênante car elle aplatit l’image, lui impose une lecture limitée à sa surface et induit une fonction de constat. Le noir-et-blanc est d’abord un silence, il aide à ne plus voir la chose représentée, et à entrevoir ce qu’elle peut évoquer. Le parti-pris de la photographie en noir-et-blanc est un acte plastique et graphique. »

Le travail de Jacques Vilet est tout sauf clinquant et superficiel, et ça ne m'étonne pas du tout de lui, qu'il parle si simplement et si en profondeur de cette grave question.

Merci pour ce fil intéressant


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: Caro 
Date:   29-01-2005 21:01

Bonsoir,
merci pour ces réflexions intéressantes sur le choix du noir et blanc ou de la couleur pour créer une image.

La photo noir et blanc souligne en général davantage les détails de la composition: : profondeur d'escalier, arrondi d'une rampe,volume d'un arbre.
De même la matiére ex : voile , dentelles , satin , tapisserie et par opposé métal , bois ,fer se trouvent accentués.

J'ai gardé en mémoire une photo de la mer en noir et blanc où toutes les nuances de gris donnaient le modulé au vaguelettes...La richesse du noir et blanc existe peut-être dans cette gamme trés étendue .

La couleur peut également être un jeu délibéré , restituer une chaleur , une ambiance( photo le soir en lumiére ambiante) , ou une rêverie irréelle( dans le cas d'un taitement croisé).

Finalement le sujet traité peut imposé le noir et blanc plutôt que la couleur .
Ou bien il s'agit de l'aisance du photographe qui préfére une sensibilité.


Bonne soirée à tous
Caro


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: Xavier 
Date:   29-01-2005 21:30

La phrase du mois....
Proust est battu.


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: Henri Gaud 
Date:   29-01-2005 21:52

Moi je suis comme Xavier,

Je suis intéressé par un débat virtuel sur une phrase,
Mais sur un ensemble de longue phrase
Je vois pas bien (c'est pas grave d'autre voient à ma place),
Je suis désapointé ;-)))

Je me vois pas me taper Proust sur un écran,
Les editions de La Pleïades sont pour moi préférable.

Au lieu de resserrer le propos,
Les phrases proposées sont un vaste arrosoir,
Qui arrose très large ;-))))

HG


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: robert colognoli 
Date:   29-01-2005 23:00

C'est sûr que j'aurais pu tenir presque un an avec une citation par mois... mais sur le même thème.
J'ai essayé de réunir plusieurs auteurs pour donner deux points de vue différents, sinon opposés, enfin, je crois?

Le mois dernier j'avais proposé une seule phrase, nous n'avons pas eu l'honneur des commentaires de Henri Gaud!
Je ne demande à personne de "se taper quoi que se soit sur un écran" mais simplement de lire quelques phrases que j'ai choisies et essayé de mettre en forme le mieux possible.

Rassurez-vous, je ne me prends pas pour Proust, vous pensez bien!
J'ai simplement plaisir à faire certaines lectures et à en faire profiter ceux que ça peut intéresser, sans prétention, et de mon côté, je profite des réponses constructives.
En quelque sorte un échange.
Et il n'y a aucune obligation, ni d'un côté, ni de l'autre.
Bonne Pléïade.
RC.


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: henri peyre 
Date:   30-01-2005 08:06

Oui je vois. Mais je n'ai aucune idée.
Pour Sternfeld je pense que couleur = monde moderne. Je ne le trouve pas coloriste. au sens où la couleur dicterait quoi que ce soit à la composition ou serait le sujet principal de l'image. Comme dit dans l'article il me semble avoir l'obsession d'un vide dans lequel on va se perdre. Voilà. Mais ce sont des conjectures. Je ne répondais rien parce que je ne savais rien.


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: Gérard F. 
Date:   31-01-2005 10:46

En comparant les diverses citations proposées, on aboutit à des propos voire opposés. A moins d'être d'une intelligence supérieure pour ne pas transformer ces paraboles d'évangile en magma conceptuel ordonnée informe.

Les rédacteurs de citations ne sont pas clairs, complets ou vrais. Ils se réfèrent à une expérience individuelle ou à une histoire personnelle qui par définition ne sont pas transmisibles.
D'ailleurs, il n'y a pas de vérité conceptuelle en photographie. On aboutit trés vite à des formulations inintelligibles ( à moins d'être d'une intelligence,,,) ou inapplicables ( autre critère de vérité opérationnelle).
C'est pourquoi les écoles photographiques se veulent hégémoniques pour éliminer ou faire taire leurs rivaux - économiques.

Les peintres n'ont jamais opposé la peinture (en couleurs) aux dessins, lavis, gravures ( monochromes ou polychromes). Pourquoi les photographes feraient -ils moins en opposant la couleur et le noir-et-blanc? Si ce n'est pour se justifier ou s'expliquer?

Les vraies pistes du problème sont données par les citations elles-mêmes. La couleur est d'abord un problème technique et commercial ( relisez les chapitres de la "nouvelle histoire de la photgraphie" sous la direction de michel Frizot - Larousse 2001- , consacrées à la couleur).
La couleur serait attractive, vulgaire et toucherait directement plus de spectateurs public ( toujours ces fameux codes esthétiques et les conditions du succés public ) . Elle serait coûteuse.
Le Noir-et- blanc serait plus dépouillé, plus autonome techniquement et économiquement ( voir l'histoire de Eugène Atget dans l'histoire précitée) , plus près de l'idée d'art pur qui s'attacherait à la forme.

Contrairement à ce que l'on a pu dire, il ne s'agit pas d'opposer deux modes de vision, mais bien deux supports d'image différents. Le décodage de l'image s'opére après, pas avant. Le public est ici le seul juge. Comme tous les juges, il peut se tromper. quant au photographe , il peut récuser le public et la critique., s'il en a les moyens.


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: Gérard F. 
Date:   31-01-2005 15:08

Je demande pardon à mes fidèles lecteurs : un traitement de texte revêche a créé des artefacts insupportables qui rendent ma contribution philosophique incompréhensible voire ridicule ( je sais, c'est déjà vu).

A tous, ne soyez pas rebutés par ce texte simpliste aux idées courtes dont la provocation a fait long feu.

Pour les plus compatissants d'entre vous et pour alimenter mon égo de photographe frustré en couleurs et en monochromie , je jure de continuer à écrire dans le désert . Nous sommes toujours les autistes des autres.

Cordialement


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: guillaume p 
Date:   31-01-2005 17:55

En tant que fidèle lecteur de Gérard, je m'insurge contre le magma conceptuel informe qu'il nous propose. Mettons cela sur le compte d'un traitement de texte revêche… (sourire cordial légèrement teinté d'ironie)

Juste une petite question : pourquoi pensez-vous en terme d'opposition ?


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: Juste Faurfeune 
Date:   01-02-2005 11:53

Debout les gars ! Réveillez vous !
Si il y a trop de phrases, prenez en qu'une !

JF


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: Gérard F. 
Date:   01-02-2005 15:00

Pour répondre à la question de Guillaume P qui a raison de me stimuler pour produire du sens ( ici marque d'auto-ironie pour les autistes) , l'opposition est féconde ( Bien que la coopération soit pacifique).

Ceci dit, le consensus (mou) , les évidences (qui ne se refusent pas) , les certitudes ( des gourous et autres faiseurs de paradis) , les formules absconses (de métaphysiciens et d'auteurs littéraires - Bergson, W. Benjamin, Sartre, Foucault, Barthes, etc.) sont-ils préférables à des oppositions bien tranchées voire au mépris?

Qu'apporte-ils à la photographie? En vérite, les conditions techniques et sociales ont produit la façon de faire et de voir la photographie ( ceci n'est pas une vision marxiste ou économiste libérale).

Détail curieux relevé dans la "Nouvelle histoire de la photographie" chez Larousse ( pas de promotion, je l'ai acheté): il aurait eu peu de penseurs pour penser la photographie à son apparition.

Pire, les penseurs auraient été victimes en majorité de l'idée de la photographique comme moyen mécanique automatique de copier sans erreur la réalité. " On peut voir à la loupe les fissures du mur " aurait déclaré un membre d'une commision chargée d'examiner les procédés photographiques lors d'un fameux concours doté d'un prix ( 1879? ). Un procédé scientifique qui ne montrerait le monde tel qu'il est réellement.
Exit donc l'inventeur, le metteur au point, le preneur de vues, le commerçant et le consommateur, le public et le critique. Tous gens importants à notre époque qui ont fait la photographie.
Donc suspicion à l'égard du penseur qui interroge la photographie : " avoue, qui es-tu?";
la photographie ne répond pas (pour cause : photogénique, elle est muette!).

Relisez les citations proposées dans la " phrase du mois " ( je-moi-un autre ne résiste à faire un jeu de mots psychanalytique à dix centimes d'euros : "phrase du Moi ").
Ces citations sont contradictoires et obscures (effet de chambre sans doute à f/64). Elles stimulent donc le processus d'opposition si fécond et mon sarcasme de béotien.


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: Gérard F. 
Date:   01-02-2005 16:21

Pour faire suite ( "théoréme" ou théorie ) au courrier de Emmanuel Bigler du 29-01-2005 à 10 h 24 , je suis trés heureux en parfait autiste à prétention intellectuelle de lire le titre de " Gôdel, Escher, Bach, les brins d'une guirlande éternelle " de Douglas R. Hofstadter .

Premier point : étant un médiocre mathématicien, je n'ai pas réussi à terminer ce livre merveilleux (j'arrive à peine à ouvrir le manuel des appareils photographiques et de toutes façons, je préfère J.S. Bach).

Première question : l'image photographique serait-elle auto-référente ?

Deuxième question : la photographie serait-elle photo-référente?

Troisième question : les citations proposées dans "la phrase du mois" de février feraient-elles guirlande, suite, théorie ou théoréme au sens de Hofstadter?

Dernier questionnement : mes questions font-elles sens unique ou partie d'une guirlande de sens?

Cordialement


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: Gérard F. 
Date:   01-02-2005 16:31

Mon dernier message était incompréhensible à cause d'un traitement de texte trés récalcitrant et auto-référant.
Je propose à la communauté une nouvelle version de ce message. Il est clair et surtout plus complet. C'est la dernière version qui pose les questions ultimes sur la photographie. Il n'y aura pas d'autres car tout aura été dit sur la phrase du mois.

Ouvrez les guillemets :

Pour faire suite ( "théorème" ou théorie ) au courrier de Emmanuel Bigler du 29-01-2005 à 10 h 24, je suis très heureux en parfait autiste à prétention intellectuelle de lire le titre de " Gödel, Escher, Bach, les brins d'une guirlande éternelle " de Douglas R. Hofstadter.

Premier point : étant un médiocre mathématicien, je n'ai pas réussi à terminer ce livre merveilleux (j'arrive à peine à ouvrir le manuel des appareils photographiques et de toutes façons, je préfère J.S. Bach).

Première question : l'image photographique serait-elle auto-référante ?

Deuxième question : la photographie serait-elle photo-référante ?

Troisième question : les citations proposées dans "la phrase du mois" de février feraient-elles guirlande, suite, théorie ou théorème au sens de Hofstadter ?

Dernier questionnement : mes questions font-elles sens unique ou partie d'une guirlande de sens ?

Sans numéro d'opus : la description de la photographie nécessite-elle un métalangage?

Cordialement

Fermez le ban.


 
 Re: La phrase du mois - février 2005.
Auteur: robert colognoli 
Date:   26-05-2005 21:00

Dans le dernier numéro de la revue - Etudes Photographiques - N° 16, mai 2005 - p: 140 à 151.
Un article intéressant de Nathalie Boulouch - Couleur versus noir et blanc.
RC.




 
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