Auteur: Jean-Louis Llech
Date: 06-01-2005 15:07
J'avais oublié : planéité,mais aussi espacement des vues.
Globalement, les Pentacon 6 font partie d'une jungle. Ce n'est pas péjoratif dans mon idée, mais
a) Les matériels issus de l'ex RDA (en l'occurence Dresde) ne faisaient pas l'objet d'une grande publicité, comme les matériels allemands de l'ouest, et le suivi des différents modèles n'a que très rarement été effectué.
On peut par exemple suivre la "carrière" et les différentes versions des Leica, Hasselblad, Rolleiflex et autres Nikon à la sous-sous-sous version près. Il n'y a qu'à aller faire un tour sur le site Rolleiflex USA pour suivre tous les modèles du célèbre bi-objectifs depuis 1928 !
Pas de ça dans les productions est-allemandes.
Certains passionnés commencent à faire l'arbre généalogique des appareils est-allemands, mais il manque beaucoup de documents, du fait de la disparition des usines, et certains appareils ou objectifs, sortis en petite quantité, sont aussi rares à trouver que des mammouths entiers avec la chair et les poils. ;>)
b) Les appareils de l'ex RDA ont toujours été entâchés d'une réputation calamiteuse, souvent injuste. (La qualité des produits de l'ex URSS a beaucoup déteint sur eux).
Certes, la finition et la qualité générale n'étaient pas au niveau des productions occidentales, mais ce sont de bons appareils qui fonctionnent parfaitement.
Ainsi, les objectifs Zeiss n'étaient pas des copies au rabais des objectifs Zeiss des Hasselblad et Rolleilfex. C'étaient de vrais objectifs Zeiss, produits par la firme Carl Zeiss à Jena, la partie des usines Zeiss d'avant guerre restée dans le bloc soviétique. Pour avoir eul'occasion d'utiliser des appareils et des jumelles ou autres appareils de précision produits par "Carl Zeiss aus Jena", je peux vous dire qu'ils n'avaient pas rien à envier aux produits de l'ouest.
Simplement, quand on prenait en main un objectif Zeiss est-allemand, estampillé DDR, on pouvait constater que la finition était assez pauvre. Les "cuirettes" et les peintures manquaient de finition, idem pour les gravures, et parfois le métal des fûts des objectifs est corrodé, du fait de la mauvaise qualité des matériaux. Ce n'était pas au standard commercial de l'occident.
Il n'en reste pas moins qu'un Flektogon f/4 50mm Carl Zeiss Jena MC peut, un peu diaphragmé, rivaliser avec son homologue d'Oberkochen, et un Biometar III f/2.8 80mm Carl Zeiss Jena MC avec un Planar.
En plus, le prix n'a rien à voir, quoique, compte tenu de l'arrêt de la production et de la rareté, tous ces produits sont vendus actuellement plus chers qu'on ne les trouvait à l'époque neufs.
On trouve aussi pour les Pentacon des objectifs "Arsenal" ukrainiens, fabriqués à Kiev. Je ne me prononcerai pas sur leur qualité, ne les ayant pas essayés, mais ils sont probablement un bon cran en dessous des produits de l'ex RDA.
Seul problème, donc, une qualité irrégulière d'un appareil ou d'un objectif à l'autre, et une relative rareté des matériels sur le marché. Je n'achèterais pas un Pentacon 6 par correspondance sans l'avoir manipulé au préalable.
Il existe un autre appareil, l'Exacta 66 qui est une version ouest-allemande du Pentacon 6. Je ne les connais pas. Enfin, signalons les produits ex soviétiques, comme les Kiev 80, Kiev 88 etc... certains étant présentés comme des copies des Hasselblad (mais des 1600).
Pour revenir au Pentacon 6, il y a quelques astuces à connaître, notamment le chargement qui est assez délicat et réclame beaucoup de doigté. Le chargement du film 120 sur un Pentacon 6 n'est pas, pour l'avoir pratiqué, le genre de chose que vous ferez les yeux fermés.
Ne comptez pas non plus sur la qualité et la limpidité des manuels pour comprendre le fonctionnement, bien que celui-ci soit assez simple.
On m'objectera que l'utilisation d'un Hasselblad peut aussi provoquer des blocages, mais au moins, on ne peut pas en imputer la faute au mode d'emploi.
Sous réserve de bien pouvoir choisir le matériel qu'on achète, de pouvoir l'essayer, et surtout d'apprendre à le connaître d'abord, on peut s'équiper à moindre prix d'un bon appareil moyen format avec de très bonnes optiques.
La question à se poser est : est-ce que pour quelques dizaines d'euros supplémentaires, on ne trouvera pas un moyen format de marque "occidentale" qui risque d'occasionner moins de problèmes, et pour lequel on trouvera assez facilement un réparateur en France ?
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