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 Expo des BECHER : Help !
Auteur: frederic cornu 
Date:   23-12-2004 10:03

Bonjour,

Je viens de faire le déplacement Province - Paris pour voir l'expo des Becher à Beaubourg.
Trés belle expo au demeurant, mais cruelle désillusion ;

En effet, bien que l'expo se termine le 03 janvier, le catalogue est déjà épuisé depuis plusieurs jours.
Aucune librairie parisienne n'en a eu en dépot.

Ce catalogue était pour moi trés important, car seuls écrits détaillés à ma connaissance en francais sur leur travail. J'ai bien sur des livres sur ces artistes, mais pas de texte en francais, et je ne lis ni l'anglais, ni l'allemand.

Alors, je viens vous demander de l'aide, si par hasarz l'un de vous avez un exemplaire à revendre, ou surtour si quelqu'un pouvait me faire une copie de ce texte et me l'envoyer par mail, fax ou courrier, contre bien entendu dédommagement.

Merci d'avance.


Frédéric


 
 Re: Expo des BECHER : Help !
Auteur: Daniel Bouzard 
Date:   23-12-2004 10:06

Bonjour,

J'ai un dépliant de 6 pages. Est ce que cela vous intéresse? Je pourrais le scanner et vous l'envoyez.

Daniel


 
 Re: Expo des BECHER : Help !
Auteur: Franck 
Date:   23-12-2004 10:09

Bonjour,

Je peux vous en envoyer des photocopies.
Donnez-moi votre adresse.

Franck


 
 Re: Expo des BECHER : Help !
Auteur: frederic cornu 
Date:   23-12-2004 10:10

Merci Daniel, mais si c'est le petit dépliant format A5 qui était donné à l'entrée, je l'ai.

Néanmoins merci de votre p^roposition.


 
 Re: Expo des BECHER : Help !
Auteur: frederic cornu 
Date:   23-12-2004 10:15

A Frank.

Adresse envoyée sur votre mail.

Merci beaucoup


 
 Re: Expo des BECHER : Help !
Auteur: David G 
Date:   23-12-2004 10:41

Moi aussi je cherche ce catalogue !!!

article du monde
Hilla Becher, la mémoire industrielle
LE MONDE | 26.10.04 | 14h38

Avec son mari Bernd, la photographe allemande a enregistré l'image de milliers de bâtiments industriels en Europe, dont beaucoup ne sont plus en activité. Le Centre Pompidou consacre une rétrospective à leur travail.

On les appelle "Les Becher". Façon de définir une œuvre, un label, une école. Un style même, copié, par une liste longue d'artistes, au point que le tandem de photographes occupe une place centrale dans le paysage. Hilla est née en 1934 dans l'ex-Allemagne de l'Est, Bernd en 1931 dans le bassin de la Ruhr. Ils sont mari et femme depuis 1961. Une exposition au Centre Pompidou retrace quarante ans de photographies d'"édifices machines", enregistrés, comme on collectionne les papillons, dans le monde industriel : hauts-fourneaux, silos à charbon, fours à chaux, chevalements de puits de mine...

Hilla Becher est venue seule à Paris. Son mari, souffrant, est resté dans leur maison de Düsseldorf. Elle reçoit, assise dans un fauteuil Le Corbusier, au milieu de quatre-vingt-treize châteaux d'eau. Est-elle capable de dire où chacun a été "collectionné" ? "Pas tous". De noir vêtue, elle attaque : "Certains disent que Bernd est le chef. D'autres, qu'il est le théoricien et moi la photographe ; d'autres encore que c'est moi qui lui ai appris la photographie. Tout cela est faux. Nous formons un couple. C'est une fusion pas facile... Nous possédons le matériel en double exemplaire ; au cas où. Mais peu importe de savoir qui appuie sur le bouton."

Pour décrypter cette fusion, partons de son histoire. Elle est née Hilla Wobeser, à Potsdam, à côté de Berlin, dans une famille modeste. Sa mère lui offre, alors qu'elle a 12 ans, un appareil Rolleiflex. Son destin bascule à l'adolescence. Elle joue une pièce de Brecht, dans son lycée. Dans une réplique, au lieu de citer les jeunesses hitlériennes, elle mentionne les jeunesses communistes. "J'ai été virée." Elle ajoute : "On n'imagine pas ce qu'était l'Allemagne communiste. Il y avait de la délation partout ; jusque dans la salle de classe."

Hilla devient apprentie, à 17 ans, chez un vieux photographe, Walter Eichgrün. Elle apprend le métier : prises de vue, portraits, tirages. "C'était un photographe très solide, avec une vieille chambre photographique en bois. Il me faisait penser à August Sander, le maître allemand du portrait, ou à Eugène Atget, le Français. C'étaient d'excellentes années de formation."

Elle se "réfugie" en Allemagne de l'Ouest, en 1954, après avoir passé la frontière avec appareil et agrandisseur. "J'ai dit que j'avais des photos à faire ; on m'a crue. Je suis allée de ville en ville, pour enfin me fixer à Düsseldorf."

1957 est une belle année. Hilla décroche un travail de photographe dans une agence de publicité. Il lui faut reproduire au mieux du persil, une chaussure, une pilule. "C'était un bon job, bien payé, mais au bout de deux ans, ça va..." Dans un couloir, elle tombe sur Bernd Becher, qui effectue un stage d'été. Rencontre providentielle. D'un côté, Bernd : dessinateur de formation, il voit les usines de sa région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie se dégrader, fermer, être détruites ; il "sauve de la poubelle" des photos représentant ces sites ; pour aller plus loin, il se met à la photographie. De l'autre, Hilla : elle maîtrise l'appareil photo ; elle est convaincue que le "point fort" de cet outil est "sa capacité à reproduire" ; elle trouve "ennuyeuse" la beauté de la nature, lui préfère les ports, les locomotives : "Ce n'est pas aussi mignon, mais plus excitant."

Ils prennent leurs premières photos ensemble, en 1959, à Siegen, autour des mines de charbon qui ont marqué l'enfance de Bernd et qui vont fermer. Puis dans la région autour, puis le pays. "Nous étions guidés par la pression de l'environnement : jusqu'à quand ce que nous avions sous les yeux existerait ? Sans nous en rendre compte, c'est devenu notre sujet."

C'est aussi devenu un style documentaire qui n'a pas évolué : frontal, précis, objectif. "Ces machines industrielles ne sont intéressantes que si on voit tout, les clous, les fentes. Pour que le spectateur en ressente l'histoire." Le temps d'exposition dure vingt secondes, ce qui interdit toute présence humaine. Ils optent pour le noir et blanc, qu'ils tirent eux-mêmes. "La couleur dénature l'objet."


"COMPRENDRE UN BÄTIMENT"


Sur une table de bistrot, prenant les verres en guise de hauts-fourneaux, Hilla Becher montre comment ils tournent autour d'un édifice. Souvent, ils grimpent sur une échelle de 10 mètres. "Pour comprendre un bâtiment, être honnête, il faut être à hauteur. D'en bas, le haut-fourneau est une pieuvre métallique. D'en haut, c'est plus calme, on voit où il commence et finit ; on peut mettre de l'ordre."

Contrairement à ce qui a été dit, les objets sont encore en activité quand les Becher photographient. "On voit des vitres cassées. Il y a une impression d'abandon. Ce n'est pas le cas. Nous ne voulions surtout pas enregistrer des ruines." Mais, aujourd'hui, 90 % des chevalements enregistrés n'existent plus. L'aventure des Becher est assez dingue. Car ils ont exploré des milliers de sites industriels, d'Allemagne aux Etats-Unis. "Nous sommes proches des photographes du XIXe siècle, notamment ceux de la Mission héliographique, comme Baldus, qui, en 1851, sont partis sur les routes de France, avec leur lourd matériel, pour découvrir et enregistrer les monuments antiques abandonnés."

Ce projet n'intéressait absolument personne dans les années 1950-1960. Sauf eux. Et les ouvriers des sites représentés. Le monde de l'art ? "Il n'y en avait que pour la peinture abstraite. Faire de la photo réaliste était tabou. Le pop art a bousculé tout ça ; on en a profité."

Aujourd'hui, après avoir pris 16 000 négatifs, exposé dans le monde entier et publié une vingtaine de livres, la renommée est là. Sans doute l'aura des Becher ne serait pas aussi haute s'il n'y avait leur "casquette" d'enseignants. A l'Académie de Düsseldorf, en 1958, le couple crée un studio photo fréquenté par des artistes illustres : Gerhard Richter, Sigmar Polke, Johannes Brus, Bernhard Blume. Ou Konrad Fischer, futur galeriste du mouvement minimal.

Bernd Becher ensuite, entre 1976 et 1996, toujours dans la même école d'art, a vu passer comme élèves - l'exemple est unique - des grands noms d'aujourd'hui : Ruff, Struth, Gursky, Höfer, Hütte. Tous réinterprètent le style des Becher. Certains sont plus "cotés" que leurs maîtres. Jaloux ? "Fiers ! Certains sont des amis."

Face à ses images, Hilla Becher réfléchit. "Finalement, le lien entre tous ces objets est que leur forme définit strictement une fonction, sans qu'ils soient modelés par le moindre indice ornemental. Vous pouvez aussi les voir comme des variations musicales avec un thème principal - un château d'eau par exemple
- autour duquel la gamme des possibles se développe."

Michel Guerrin

"Bernd et Hilla Becher". Centre Pompidou, galerie sud, niveau 1, Paris-4e. Métro Rambuteau. Tél. : 01-44-78-12-33. Tous les jours, de 11 heures à 21 heures ; fermé le mardi. 7 € et 5 €. Jusqu'au 3 janvier.
Catalogue, 100 p., 15,90 €.

Biographie

1934
Naissance à Potsdam.

1959
Premières photos à Siegen.

1969
Exposition à la galerie Sonnabend de New York.

1970
"Anonyme Skulpturen".

1990
Lion d'or de la sculpture à la Biennale de Venise.

2004
Rétrospective en Allemagne et à Paris.

Sculpteurs ou photographes ?

Comment interpréter l'œuvre des Becher ? Ecoutons d'abord Hilla Becher : "Nous avons commencé avec l'idée que les photographies resteront comme des documents quand ces objets auront disparu. Il y a aussi notre préoccupation pour la forme. Mais le plus important est notre aventure au sein d'un territoire inconnu, que nous avons appris à reconnaître : la société industrielle."

A partir de 1969, le monde de l'art salue un répertoire de formes et de sculptures présentées en séries typologiques. D'ailleurs le premier livre du couple, en 1970, a pour titre Sculptures anonymes. "Il ne faut pas prendre ce terme au sérieux, corrige Hilla Becher. On l'a choisi en pensant aux enfants, afin qu'ils s'intéressent aux formes, car les objets n'ont rien de plaisant. Sinon personne ne s'y serait intéressé." A la même époque, deux figures du mouvement minimaliste, Carl Andre et Sol LeWitt, s'emparent des Becher. "Ils sont des amis, on échange des œuvres, on dîne ensemble. Mais dire que nous sommes des artistes conceptuels ou minimalistes est ridicule." En 1990, les Becher reçoivent le prix de sculpture à la Biennale de Venise. "Parce qu'il n'y avait pas de prix de photographie !", explique Hilla. Mais, depuis dix ans, le virage est complet, cette œuvre est souvent analysée comme un témoignage sur le monde industriel, donc dans un contexte patrimonial. Commentaire d'Hilla Becher : "Nous n'avons pas changé ; c'est la société qui a changé et, de ce fait, interprète différemment notre travail."
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 27.10.04




 
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