Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 24-11-2004 00:01
On peut faire des instruments à aiguille très précis ou au contraire très peu précis. Guillaume à raison. Prenons par exemple la Lunasix F de chez Gossen. Elle est équipée d'un élément silicium très précis et d'une très bonne électronique analogique. L'affichage se fait par aiguille avec galvanomètre à zéro central. Non seulement on apprécie les tiers de diaphragme sans problème mais on apprécie également les tendances + / - avec le confort de l'aiguile mobile très lisible quelles que soient les conditions d'éclairage ambiant. De plus aura d'un coup d'oeil toutes les indications sur la règle à calculs circulaire, y compris des indications en zônes au sens d'Ansel Adams ; les décalages de sensibilité ou de corrections volontaires s'effectuent simplement par roation d'un bague et pas en faisant (fichier -ouvrir- etc -etc). Là où le bât blesse c'est que l'angle de vue est de +/- 30 degrés : l'imprécision et là par la difficulté à piquer les zônes de l'objet. Voir les discussion en parallèle concernant le spotmètre, on sort du sujet.
Le problème est qu'un très bon instrument à galvanomètre est plus cher qu'un instrument à affichage par cristaux liquides, ce qui rend au prix catalogue neuf de 2004 les deux Lunasix assez peu peu compétitives. Personnellement étant équipé de posemètres à aiguilles qui refusent de tomber en panne je les garde sans souci, il sera bien temps de les remplacer lorsqu'ils ne voudront plus fonctionner.
Le progrès dans les posemètres traditionnels à angle large et celui des spotmètres 1 à 5° est indissociable du mouvement technique tendant à supprimer les aiguilles et les galvanomètres sur tous les instruments, cela forme un tout. Un spotmètre n'est pas une montre mécanique à complications où le maintien incroyable de fonctions mécaniques par cames & engrenage est un privilège réservé à quelque uns ; c'est l'instrument de mesure moderne par excellence, il vit avec son environnement de prix et de marché. Donc affichage par cristaux liquides et le moins de mécanique possible.
On peut mimer une aiguille ou une barre coulissante avec des cristaux liquides, mais je n'ai jamais trouvé cela intéressant. La lecture directe de l'ensemble des couples vitesse-diaphragme sur une règle à calculs m'a toujours semblé plus efficace que le laborieux menu déroulant, mais comme toute lecture ou manipulation d'un appareil, il faut un certain entraînement.
Sur les instruments de bord des pilotes dans le cockpit d'un avion de ligne moderne il n'y a plus de galvanomètre ou d'afficheur mécanique à aiguille (comme le vario, l'alti ou l'horizon artificiel mécaniques encore en vigueur sur les avions légers) mais beaucoup d'indications sont analogiques par des écrans qui miment les anciens instruments mécaniques. Il y a la question de la rapidité de lecture analogique qui n'est pas incompatible avec la répétition, en parallèle, d'une valeur numérique chiffrée. Je pense que le progrès est là, un excellent écran de bonne définition et de bon contrsate, un bon logiciel d'affichage et des boutons de commande ergonomiques... nous y sommes avec les posemètres ou spotmètres avec leur écran de plus en plus grand et contrasté. Le galvanomètre en tant que tel est effectivement indéfendable alors que l'affichage analogique a une santé de fer... il suffit de regarder non seulement les montres mais aussi les instruments électroniques modernes, ce n'est pas, loin de là, le règne sans partage des chiffres 7 segments...
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