Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 10-11-2004 09:59
Mais pourquoi est-ce si cher ?
J'avais posé la même question au vendeur d'une grande surface parisienne en voyant la différence de prix entre l'un des derniers Rolleiflex 3,5F en vitrine à la fin des années septante et le valeureux yashica-mat qui résistait encore lui aussi. Le vendeur avait rigolé en me demandant si je m'étonnais de la différence de prix entre une Peugeot et une Mercédès (en bon franc-comtois monté dans la capitale, j'étais donc percé à jour comme provincial naïf et client inconditionnnel de chez Peugeot ; sur ce deuxième point, non, ce n'était pas mon cas ;-)).
Nicolas. Vous ne serez pas étonné de voir que les optiques photo professionnelles sont nettement plus chères que les optiques d'amateur. Certes les optiques pro' sont meilleures, mais surtout elles sont fabriquées en très petites séries. Par exemple on pouvait être surpris et presque choqué du prix tarif TTC des derniers Apo Ronar de chez Ro'stock, un bon vieux quatre-lentilles peaufiné et connu depuis des lustres. Petites séries, voilà une première clé d'interprétation possible.
Pour les capteurs en silicium il y a des causes techniques. Plus le capteur est grand, plus le taux d'échec en micro-fab est élevé, alors que paradoxalement ce doit être zéro défaut. Les professionnels qui nous lisent et qui ont des lignes de pixels de leurs capteurs qui sont défectuuex, ou même quelques pixels isolés "en rade", savent de quoi je parle.
Le marché actuellemment, et tel que je me l'imagine n'étant pas dans le secret, n'absorbe qu'un tout petit nombre de capteurs professionnels pour dos de moyen format ou de chambre si on compare avec l'appareil silicium & plastique des amateurs.
On est donc cher. Si on ajoute à cela une politique tarifaire dont le fabricant est leseul maître, la règle étant de maintenair l'écran le plus opaque possible vis à vis du client entre le prix du capteur et le prix du système-dos-numérique, on aura, me semble-t-il, quelques éléments de réponse concernant la cherté de ces matériels.
Pour terminer par une facétie horlogère, vous aimeriez bien connaître le prix du capteur Dalsa vingt-deux hemme-pixes qui équipe, entre autres, l'excellent dos Eyelike® qui nous vient de Iéna et qui fait vibrer le coeur des euro-patriotes. www.eyelike.de/cms_documentdir/precisionM22e.pdf
Vous vous dites que vous vous feriez fort à la loupe binoculaire de micro-souder le capteur sur une boîte de votre conception (vous avez de bons yeux et une bonne loupe sur serre-tête de chez Toutoy & Berthollon à Pirey, Doubs). Vous avez quelques compétences en développement logiciel, la partie d'acquisition ne vous fait pas peur.
Non, je blague. De fait, vous conviendez que vous seriez un peu comme une poule qui aurait trouvé un couteau ; ou comme un spécialiste de réparation en machines agricoles à qui un ami ferait passer en douce un calibre chronographe Valjoux septante-sept cinquante : certes le calibre est à un prix très abordable (votre ami n'aurait pas trahi le secret commercial), mais le calibre n'est pas la montre à lui tout seul, il y encore un sacré boulot derrière pour qu'il réalise, in fine, sa fonction de garde temps de luxe à votre poignet.
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