Auteur: Christian Martin
Date: 11-10-2004 17:06
C'est pourtant tout simple.
La photographie peut être pratiquée comme un art, si elle est pensée comme un art.
Maintenant à savoir si le numérique modifie la done positivement ou négativement, autrement dit si ce numérique permet au dernier des couillons qui n'a jamais su tenir un crayon, un pinceau, mélanger deux couleurs, qui n'a aucune notion des perspectives, des techniques des ombres, de la profondeur de champs, de la relation diaphragme vitesse sensibilité du film, qui ne sait rien sur le plan de netteté, sur la loi de schemflug (les puristes corrigeront l'orthographe), qui d’ailleurs peut être ne s’est jamais intéressé à la photographie ni à la peinture, qui de plus n’a jamais su faire la différence entre un pastel, une gouache, une aquarelle, un lavis, une lithogravure, une huile ou une acrylique, et même qui parfois ne voit pas trop la différence entre une photographie et un dessin (vécu, je le jure !), qui surtout et essentiellement n’a jamais manifesté d’émotion particulière devant le beau, le laid, le mal, le bien, la souffrance ou le bonheur des autres, donc à savoir si cette personne académiquement couillonne et entièrement insensible au monde des autres, du fait du numérique va devenir un génie, une artiste, un super zoro de la photographie ?????
Ma réponse ne concerne que moi, mais je pense sincèrement que cette personne va rester ce qu’elle était avant. Avec la différence qu’elle va peut être se croire devenu artiste. Mais croire et être ne sont pas synonymes. Heureusement tous les pratiquants du petit numérique ne sont pas ainsi, la plupart utilisant la machine à faire un instantané du moment qui bouge sans aucune ambition autre que l’amusement de le faire, et l’envie de partager le souvenir avec soi même dans un autre contexte, et avec les autres devant un écran ou un album.
Le numérique ne fait pas plus d’artiste que ne faisait l’argentique. Par contre il fait plus de couillons.
Excusez ce vilain mot qui revient sans arrêt. Mais comment qualifier autrement cet homo demi-sapiens qui racle les fonds de tiroirs du ménage tous les 6 mois, qui se laisse leurrer par les publicités et les articles fracassants des journaux spécialisés à vous vider les poches, tout cela parce que ce machin numérique qu’il vient d’acheter il y a 6 mois, est dépassé par le dernier sorti. Comment qualifier aussi cette personne qui hier n’enquiquinait personne, est devenu subitement envahissante à montrer ses images aux couleurs saturées, aux contours soulignés, aux aberrations chromatiques chroniques (si si, sur les bords), sans parler des cadrages à la volée, des sur ou sous expositions d'un automatisme éprouvant, des distorsions apparentes, les hautes lumières complètement cramées, sans aborder le manque d’intérêt de l’objet photographié, et des sublimations liquéfactions pointillisations, déformations, scarifications et autres filtres déformant de photoshop, tous cela vous n’y comprenez rien mon cher monsieur, ça fait parti des nouveaux trucs artistique ( !), et bien moi, j’appelle cela se faire couillonner.
On confond création et outil de création.
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