Auteur: Jimmy Péguet
Date: 17-01-2003 08:53
Marc exprime comme toujours très précisément nos interrogations face à des œuvres qu'on ne connaît pas, qui demandent de l'apprentissage et de la curiosité.
Il y avait il y a peu de temps sur le forum LF de photo.net une petite discussion intéressante par bien des points, qui rejoint un peu celle-ci. Il n'y était pas question de contemporain dans le genre de Ruff, ou de contemporain dans la manière où on emploie généralement le terme, mais des photos de Michael Smith et Paula Chamlee. Smith et Chamlee sont des photographes connus, qui savent très bien se vendre et vivent directement de leur production, et dont les photos sont présentes dans nombre de collections et musées américains. Ils sont également reconnus parmi les meilleurs tireurs d'aujourd'hui, ils sont une sorte de légende en ce domaine. Ce qui est amusant, c'est que la plupart des amateurs ne connaissent pas leur images. Ce sont souvent des photos beaucoup moins faciles d'accès qu'on ne pourrait le croire au premier abord, où on va tenter de les caser dans la boîte "fils de Weston" ou dans celle "paysagistes du grand Ouest" ou encore "tireurs d'élite", très formelles, particulièrement dans le cas de Smith, et toujours extrêmement subtiles.
Smith et Chamlee ont mis en ligne des scans d'une de leurs dernières séries sur la Toscane. Scans plus que moyens, présentation standard, sans recherche de forme. C'était pour beaucoup la première occasion de voir les photos, et il est étonnant de voir les réactions, même si la qualité de l'écran et des scans pénalise la lecture. Peu ont cherché à dépasser la première impression superficielle, essayé de comprendre le travail, essayé d'aller plus loin. Certains de mes copains étrangers, connaissant mon intérêt pour le travail de Smith, qui me passionne et que je connais très bien, m'ont écrit pour me faire par de leur incompréhension, et de l'impression de "surfait" que donnaient ces images. Une autre chose me frappe également, c'est la difficulté à entendre que ce qui structure un travail et permet de le lire, ce sont les temps faibles, qu'on ne peut pas construire uniquement avec des moments forts.
Il est souvent dommage de s'arrêter à la première vision. Il apporte souvent beaucoup de creuser, de chercher à aller plus loin.
Pour ceux que ça intéresserait, le lien :
http://www.photo.net/bboard/q-and-a-fetch-msg?msg_id=004KCh
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