Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 28-09-2004 14:39
Henri Gaud nous dit : Ces boitiers sont des boitiers conçu pour les étagères...
Henri, entre un boîtier qui n'est pas conçu pour l'étagère (je pense à mon Rolleiflex T qui a cédé sa place dans mon sac à dos à un Rolleicord d'occasion) et un boîtier que tu prétends être conçu ab initio pour l'étagère, il n'y a qu'une différence : celle qui existe entre la réalité des faits et un procès d'intention fait à une honorable maison absente du marché depuis 32 ans, dont la tradition était de fabriquer des appareils qu'on emporte avec soi partout, et dont justement l'obsession à ne pas baisser la qualité des produits (prévus pour travailler sur le terrain) fut, finalement, désastreuse !! ;-);-)
Pour moi je dirais de façon la plus jésuite du monde que les intentions de la Zeiss Ikon AG sont pures. Que c'est l'usage des clients qui éventuellement pervertira ou non la fonction des nouveaux appareils Zeiss Ikon ;-);-)
Pour Jean-Louis Salvignol : la vie des entreprises est bien complexe. La structure du groupe Zeiss est, par comparaison avec la valse infernale des fusions/rachats dans l'horlogerie suisse, d'une clarté limpide. Je n'avais pas lu que l'entreprise finlandaise propriétaire de Ikon AG avait fusionné avec une entreprise suédoise, merci de cette précision. On aime la Suède tout autant que la Finlande, et d'ailleurs les rapports entre la Suède et la Finlande étaient historiquement plutôt tendus.
En ce qui concerne la structure de capital de la nouvelle Zeiss Ikon AG je n'en sais rien ; si la question avait été posée il y a cinq ans, la réponse aurait sans doute été simple, cela aurait été une filiale de la Carl Zeiss AG elle même contrôlée à 100% par la Stiftung. L'intérêt du contrôle par une fondation est de rendre impossible une offre publique d'achat amicale ou hostile par un groupe extérieur. Il en est ainsi de l'entreprise Rolex Genève (attention il y a plusieurs entreprises Rolex !!) et jusqu'à maintenant de la Carl Zeiss AG. En revanche vous verrez en lisant les documents Zeiss destinés aux journalistes d'affaires que la politique de la Stiftung a changé récemment, en laissant aller en bourse la filiale de Zeiss qui travaille pour la micro-électronique. C'est donc, discrètement, une vraie révolution dans le groupe Zeiss. On pourrait donc parfaitement imaginer que la Zeiss Ikon AG est un partenariat du groupe Zeiss avec une autre entreprise, avec des actions cotées en bourse.
Une structure d'entreprise gérée par une fondation pourrait paraître un peu curieuse vue de Paris, mais je ne serais pas étonné que l'Institut Pasteur ait en commun pas mal de choses dans son mode de fonctionnement et son mode de création à l'origine, avec la Zeiss Stiftung, fondée autrefois par des savants.
Et pour ce qui est du réalisme économique et de la gestion financière d'institutions ayant statut de fondation, outre l'excellence des finances du groupe Zeiss on pourrait aussi citer le mode de fonctionnement de l'Université Stanford en Californie. Le Père Fondateur, M. Stanford, a voulu explicitement que l'université ne puisse jamais aliéner le terrain qu'elle occupe encore actuellement ; "Vous n'aurez qu'à louer ces terres pour faire rentrer de l'argent dans votre budget !" Du coup il y a un superbe Stanford Shopping Center où on ne vend pas que du silicium ou des études historiques sur la Deuxmième Guerre Mondiale ; on y trouve, entre autres, un fromager de haut vol approvisionné (à travers la terrible barrière de la FDA !) aux meilleures sources européennes ;-);-)
|
|