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 Actualités des expositions: Documentary and anti-graphic photographs
Auteur: Nicolas Marailhac 
Date:   08-09-2004 10:18

Bonjour,

La fondation Cartier-Bresson présente actuellement, je cite, "la reconstitution de l’exposition à la galerie Julien Levy de New York en 1935. Cette exposition historique rassemble l’œuvre de jeunesse de trois grands maîtres de la photographie", à savoir Manuel Álvarez Bravo, Henri Cartier-Bresson et Walker Evans, dans l'ordre alphabétique.

Chacun comprendra ce qu'il voudra par "œuvre de jeunesse", mais ça vaut le coup de voir des originaux, notamment les images de Manuel Álvarez Bravo et de Walker Evans, sans doute plus difficiles à voir originales sous nos latitudes que celles d'Henri Cartier-Bresson. Quelques beaux contacts 8x10 en particulier.


 
 Re: Actualités des expositions: Documentary and anti-graphic photographs
Auteur: claude 
Date:   08-09-2004 11:02

de quand à quand?


 
 Re: Actualités des expositions: Documentary and anti-graphic photographs
Auteur: Nicolas Marailhac 
Date:   08-09-2004 11:20

Bonjour,

Comme présenté sur le site de la fondation, c'est du 8 septembre 2004, aujourd'hui, jusqu'à la Saint Urbain, le 19 décembre, même année.

Vous voulez plus d'infos? Je ne vais pas tout recopier, tout est sur leur site (accès, horaires, tarifs, etc.).

N


 
 Re: Actualités des expositions: Documentary and anti-graphic photographs
Auteur: claude 
Date:   08-09-2004 14:09

parfois, il est vrai que l'on est un peu parresseux, ....
merci


 
 À venir: R. Capa, E. Hosoe, B. et H. Becher, A. Stieglitz…
Auteur: Nicolas Marailhac 
Date:   21-09-2004 17:15

Bonjour,

C'est l'automne qui tombe aujourd'hui plus que les feuilles…

À noter sur les agendas, quelques expositions à venir:

Eikoh Hosoe, "Ukiyo-e Projections", à la galerie Acte 2 (41, rue d'Artois à Paris dans le huitième district), depuis hier jusqu'au 5 novembre; Eikoh Hosoe semble abandoner l'image noir-et-blanc fixe et en deux dimensions qu'on lui connaît pour présenter ses travaux de "Photographic Theater", je n'ai encore rien vu.

Capa - connu et inconnu, à la galerie de photographie de la Bibliothèque nationale à Richelieu (58, rue de Richelieu, second secteur, Paris), du 6 octobre au 31 décembre; rien vu pour le moment non plus.

Eve Morcrette: Voyage au Shandong et Pok Chi Lau: Rêves de la Montagne d'Or, à la Maison Robert Doisneau à Gentilly (1, rue de la division du général Leclerc, 94250 Gentilly), du 30 septembre au 28 novembre; voyage d'une occidentale en Chine dans un cas, long regard sur l'histoire de la diaspora chinoise pour l'autre.

Bernd et Hilla Becher, rétrospective au centre Pompidou (place Pompidou, au miliou de Paridou), du 20 octobre au 3 janvier 2005. Encore rien vu, qui l'eût cru?

Éric Poitevin, au Plateau (salle d'exposition du FRAC d'Île-de-France, à l'angle des rues Carducci et des alouettes, Paris, dix-neuvième zone), du 16 septembre au 21 novembre; j'en dirai certainement plus après ce week-end.

Alfred Stieglitz et son cercle - New York et l'art moderne - la modernité à New York, 1905-1930, au musée d'Orsay (Paris, septième quartier), du 19 octobre au 16 janvier 2005; ça promet!

Fumées. Hommage à Etienne-Jules Marey, même endroit, presque les mêmes dates: du 11 octobre au 23 janvier 2005; il y a des chances que l'on s'éloigne de Marey photographe pour s'attacher à ses études sur les mouvements, la mécanique des fluides, etc. pour lesquelles il a fabriqué de belles machines à vent et fumées.

Voilà, petite sélection plutôt photographique parmi des tas d'autres choses, sans doute par trop parisienne mais qui ne demande qu'à être augmentée d'autres choses!

N


 
 Re: Actualités des expositions: Documentary and anti-graphic photographs
Auteur: Olivier B. 
Date:   21-09-2004 18:05

Quelle misère, toujours pour les mêmes ...

Dans mon petit village de pêcheurs illettrés de 800.000 hab. du bord de la Méditerranée, dans le cadre du Festival "Mexico Magico" , on a 2 mini-expos de Bernard Plossu.

Mais qui est ce Bernard Plossu ?
Photographe français est né en 1945 à Dalat au Sud Vietnam.
Il prend sa première photo à 13 ans dans le désert avec un Brownie Flash. Sept ans plus tard, il devient photographe professionnel.
Lors d’un séjour au Mexique , il se joint à une mission ethnologique et apprend le métier sur le tas.
Les photographies qu’il prend en 1965/66 forment le " voyage mexicain " qu’il publie en 1979.
Ce recueil bouleverse l’équilibre des prises de vue traditionnelles.
En toute innocence Bernard Plossu rejoint les recherches de Robert Frank.

Du jeudi 16 septembre au vendredi 1er octobre 2004

* LA CARAVELLE
34 quai Port 13002.

** LA CANTINE DU MARSEILLAIS
13 r Glandevès 13001 Marseille.

Bon, autant le dire, ces 2 lieux ( un bar et un restaurant ) ne sont pas du tout prévus pour des expos photos.
Pas d'éclairage spécifique, banquettes, tables et chaises bloquant l'accès aux images.
L'horreur ...
Bon alors, quoi ?
La magie des images, bien sûr ... mêmes si les tirages sont petits (18x24) , et si les sous verres bouffent un peu la subtilté des gris.
Il est bon de voir les tirages originaux de photographies, qui, en ce me concerne, me sont extrèmement précieuses et
m'accompagnent dans des livres depuis presque 20 ans.


Donc, voilà, si vous êtes dans le coin ...

Olivier BERTRAND.


 
 Re: À venir: R. Capa, E. Hosoe, B. et H. Becher, A. Stieglitz…
Auteur: Jimmy Péguet 
Date:   21-09-2004 19:31

Nico, je suis preneur de tes commentaires sur l'expo d'Eric Poitevin, si tu as un moment.

Et pour ne pas me faire reprendre par Olivier que ça doit démanger : oui, oui, je sais, j'y pense... :-)


 
 Re: Actualités des expositions: Documentary and anti-graphic photographs
Auteur: olivier BERTRAND 
Date:   22-09-2004 11:32

Ca va, cool ...
Trang-kill comme on dit dans mon village.

Je viens de finir le très beau et très troublant " Parfum de glace " de Yoko Ogawa, chez Actes-Sud.
Ne peut-on établir un parrallèle entre les livres de Yoko et les images de Rinko ??

Bon, c'est juste une piste, pour aider Jimmy à écrire un article plein de subtilité et de poésie ...

A+

Olivier


 
 Re: Actualités des expositions: Documentary and anti-graphic photographs
Auteur: olivier BERTRAND 
Date:   22-09-2004 12:01

Les notes de chevet de Sei Shônagon

Composées dans les premières années du XI siècle, au moment de la haute splendeur de la civilisation de Heian, par une dame d'honneur, Shei Shonagon, attachée à la princesse Sadako.

Les notes de chevet appartiennent au genre Sôshi c'est à dire "écrits intimes" et proposent sous forme de tableaux, de portraits, et de récits une illustration du Japon sous le Fijirama.


Choses qui font battre le coeur :

- Des moineaux qui nourrissent leurs petits.

- Passer dans un endroit où l'on fait jouer les petits enfants.

- Se coucher seule dans une chambre délicieusement parfumée d'encens.

- S'apercevoir que son miroir est un peu terni.

- Un bel homme arrêtant sa voiture, dit quelques mots pour annoncer sa visite.

- Se laver les cheveux, faire sa toilette, et mettre des habits tout embaumés de parfums. Même quand personne ne vous voit, on se sent heureuse au fond du coeur.

- Un nuit où l'on attend quelqu'un. Tout à coup, on est surpris par le bruit de l'averse que le vent jette contre la maison.

Désolé, c'est l'automne, je fais ma petite crise de Japonaiserie ...

Jimmy viiiiite !!!!


 
 Choses qui permettent de prendre son mal en patience…
Auteur: Nicolas Marailhac 
Date:   22-09-2004 12:32

Bonjour,

Ah, les Choses qui ne font que passer, les Choses qui sont proches, bien qu'éloignées… Ces notes me transportent toujours sur le même petit nuage que celui sur lequel vivait cette cour!

Olivier me semble du genre à apprécier les belles choses de Masao Yamamoto dont il est question ici

N


 
 Re: Choses qui permettent de prendre son mal en patience…
Auteur: Jimmy Péguet 
Date:   22-09-2004 12:42

Nous sommes au moins trois à aimer Sei Shonagon.

Complètement HS : partant pour quelques jours, j'emporte plusieurs livres de Kenji Nakagami, dont les quelques pages lues jusqu'ici m'ont emballé (chez Picquier et Fayard). Et je suis à la recherche de poésies de Shiki, mais en dehors des anthologies que j'ai lues, il semble qu'il n'y ait aucun livre entièrement de lui traduit en français. Si quelqu'un a des lumières à ce sujet...


 
 Re: Actualités des expositions: Documentary and anti-graphic photographs
Auteur: Olivier BERTRAND. 
Date:   22-09-2004 14:10

ARRRGGGGHHHH ...
Je ne suis qu'un paysan illétré.

Moi pas connaitre Kenji Nakagami, désolé.
A ma bibliothèque préférée, il y en a 3 : le Cap, Hymne et Sur les ailes du soleil.
Samedi, je verrai si je peut en emprunter un ou 2.

Pareil pour Masao Yamamoto.
Je vais voir sur le Net ce que je trouve sur ce monsieur.

Je dois encore progresser.

Olivier.


 
 Re: Actualités des expositions: Documentary and anti-graphic photographs
Auteur: Jimmy Péguet 
Date:   22-09-2004 16:21

Je ne connais pas non plus Nakagami. J'avais d'abord lu son nom en relisant "D'une mer l'autre" de Thierry Girard. Ce sont les plus grands plaisirs de lecture, chercher des livres dont parle quelqu'un qu'on aime, suivre la trace, se laisser porter en en lisant un autre dont le dernier cite un mot ou une phrase, comme quand on suit les rivières. Ça peut durer des semaines comme ça. J'ai donc lu après Girard juste quelques phrases de Nakagami, qui doit être très connu vu le nombre de traductions disponibles. Les titres devraient te plaire, Olivier : "La mer aux arbres morts", "Le bout du monde, moment suprême" :-)

Nico : tu sais si on peut en trouver à Paris, des Yamamoto ? J'avais noté dans mon carnet Omizuao et Nakazora il y a un moment, mais il fallait les faire venir de loin, et sans les voir, j'avais hésité malgré la beauté des objets.


 
 Re: Actualités des expositions: Documentary and anti-graphic photographs
Auteur: Olivier BERTRAND 
Date:   22-09-2004 16:40

Masao Yamamoto :

" A Box of Ku " à 100 $ sur Amazon.com ... Photos érotiques ??
:-)))

" The Path of Green Leaves " me semble être un titre totalement ... prometteur.

Masao Yamamoto traces the path he walks with his son every day from their home to his son's school. The 8 pages of this limited edition book are filled with reproductions of Yamamoto's work, a drawing by his son, poerty, and one hand-printed gelatin silver print by the photographer. Printed by Nazaerali Press. Edition of 500.

Trouvé plein de petites images de M.Y.
Vraiment très bien. Les nus donneraient presque l'envie de m'y remettre.
Mais faut que je trouve un belle japonaise pour ça ...

Olivier.


 
 D'un livre l'autre…
Auteur: Nicolas Marailhac 
Date:   22-09-2004 17:05

Bonjour,

Il y a peut-être des endroits où on peut en trouver à Paris, mais je ne les connais pas (encore). J'ai parlé d'Omizuao et de A Box of Ku (on m'a traduit "Ku" par aussi bien "vide" que "ciel": déjà tout une histoire pour moi!) car on m'avait parlé du second que j'ai commandé chez un libraire loin-loin. Je lui avais écrit pour lui dire pourquoi je voulais le livre, et, en plus, il m'a offert Omizuao avec un simple remerciement. Quand j'ai ouvert le colis, il y a quelque chose qui a explosé comme une fleur entre ma tête et mon cœur…

Donc il y a ces deux-là à lire dans un certain endroit de Paris: c'est trop touchant pour que je les garde sagement rangés sur une étagère. J'en suis encore à les découvrir, peut-être plus tard je regarderai mieux ses autres travaux.

Peut-être à Paris Photo (lieu de perdition!) les trouverez-vous?

N


 
 Re: Actualités des expositions: Le Monde...
Auteur: jean-louis SALVIGNOL 
Date:   23-09-2004 15:14

Bonjour !

Et un article du Monde, ne serait-ce que pour rappeler à tous ce maître entre tous : Manuel Alvarez Bravo

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_article/0,1-0@2-3246,36-380294,0.html

http://www.arte-mexico.com/juanmartin/alvarezbravo/selec.htm

JLS


 
 Du collodion humide, de champs et de lucioles…
Auteur: Nicolas Marailhac 
Date:   09-10-2004 16:35

Bonjour,

La galerie Karsten Greve (5, rue Debelleyme à Paris dans le 3e, à deux pas du boulevard Beaumarchais) présente du 11 septembre au 27 novembre un accrochage d'images de Sally Mann, de la série Battle Fields tirée de son dernier ouvrage What Remains.

Je suis souvent assez disert sur ce que je vois. Aujourd'hui, pour cette série et pour cet ouvrage en général, je ne dirais rien.

C'est très beau.

Essayez d'y passer voir, le moment vaut le coup.

N


 
 Re: À venir: R. Capa, E. Hosoe, B. et H. Becher, A. Stieglitz…
Auteur: Michel 
Date:   09-10-2004 18:15

Bonjour,

Et des photographes actuels, y-en a pas, à Paris ?

Michel
de Toulouse...


 
 Re: Actualités des expositions: Documentary and anti-graphic photographs
Auteur: jean-louis SALVIGNOL 
Date:   09-10-2004 18:24

Et des photographes actuels ?

Sally Mann n'est ni inactuelle ni virtuelle

JLS


 
 Re: Actualités des expositions: Documentary and anti-graphic photographs
Auteur: Michel 
Date:   09-10-2004 19:32

Jean Louis

Oui, Sally Mann...
Vous oubliez Bernard Plossu, d'ailleurs, qui a a peu près le même age, autour de 55 ans... Eric Poitevin est plus jeune...
Ce que je voulais dire, c'est qu'à lire cette énumération de photographes, on pourait croire que la photographie est plus une affaire du passé que du présent ou de l'avenir.
Cordialement,

Michel Meilhac


 
 Re: Du collodion humide, de champs et de lucioles…
Auteur: Denis 
Date:   09-10-2004 19:50

Nicolas,


je ne partage pas votre enthousiasme pour Sally Man; je trouve ça un peu rebattu.

Des grands paysages nocturnes un peu brouillés, dans des tons "enterrés" au premier et second degrés (ce sont des champs de nataille) : mouaif, deux ou trois, je ne dis pas, mais 30, ça finit par ressembler à un procédé un peu facile. Bien sûr, à l'américaine, c'est super bien présenté, nickel.



Par ailleurs, j'ai été vraiment horrifié en jetant un œil sur le bouquin : il y a toute une série sur des cadavres humains en décomposition dans une forêt (il paraît que c'est un site où l'on étudie scientifiquement la décomposition, auquel elle a eu accès à titre exceptionnel). Beurk !


Denis


 
 Re: Du collodion humide, de champs et de lucioles…
Auteur: Nicolas Marailhac 
Date:   10-10-2004 19:40

Bonjour,

Denis, quelque part, il y a une petite part en moi qui ne se chagrine absolument pas que le travail de Sally Mann ne puisse pas plaire à tout le monde ou à toutes les sensibilités.

Néanmoins, le travail de cette personne me semble vraiment estimable car elle va au fond des choses. Soit, ses images traitent de la mort, on y voit des cadavres, des cadavres d'êtres qui ont pu l'accompagner. Aurait-il mieux valu qu'elle photographie des papillons sur un champ de blé si ce qui la questionne tourne autour de la mort, de la mémoire que les choses et les gens nous laissent?

Le titre de son ouvrage est explicite. Du moins, la question qu'elle (se) pose n'est pas cachée. Silencieusement, Sally Mann tourne autour des choses et ce que moi j'en retire, c'est que je m'apprivoise à cette question.

Rien de rebattu donc. Par contre, je comprends que ça n'enthousiasme pas forcément le spectateur. Ça n'enlève rien au travail.

N


 
 Re: Du collodion humide, de champs et de lucioles…
Auteur: Jimmy Péguet 
Date:   11-10-2004 16:16

J'aime infiniment le travail de Sally Mann. J'aime la profonde unité de son travail, où elle parle toujours des mêmes choses, depuis les premières photos, dans Immediate family, dans les images vénéneuses du Deep south qui me chavirent à chaque fois, ou dans What remains. Un engagement total.

What remains est certainement un des livres avec lequel j'ai eu le plus de mal. Je suis resté longtemps sans l'ouvrir après la première lecture, et j'y vais encore aujourd'hui sur la pointe des pieds, non sans une forte angoisse à chaque fois. Parler franchement de la mort, la photographier dans ce qu'elle a de plus difficile à regarder directement, la décomposition, est une chose qu'on ne voit jamais. Si, on le voit dans les photos de guerre, mais ce n'est pas la même chose, c'est loin, c'est presque du cinéma. Photographier des corps, ici, nous ramène à la proximité de la mort. Certes, ce sont des morts violentes, et des sujets scientifiques, mais comment photographier autrement ? Il est impensable de photographier la décomposition du corps d'un proche. En passant par par la médecine légale, sally Mann contourne l'obstacle et en parle franchement. Il me semble que c'est une erreur de prendre cela pour du voyeurisme. Sally fait face, elle suit un chemin difficile, son angoisse est palpable, tout la ramène à la

Je ne sais pas comment dire : ce livre n'est pas morbide, pour moi, il est difficile.


 
 Re: Du collodion humide, de champs et de lucioles…
Auteur: Jimmy Péguet 
Date:   11-10-2004 16:27

Pardon, appui intempestif sur "Envoi". Je reprends.

... tout la ramène à la disparition de ses proches, parents, animaux domestiques. C'est sa manière à elle d'affronter, d'accepter la mort.

Il ne faut pas pas regarder des fragmernts de ce livre, mais en regarder la construction, ne pas séparer les parties, les os de son chien, les images de médecine légale, le lieu de la poursuite, les champs de bataille, les portaits de la dernière partie. Les images aériennes et apaisées de cette dernière partie ne vous quittent plus ensuite.

Je ne sais pas. Il y a peut-être des choses maladroites dans la construction, ou des choses que je ne comprends pas bien, parce que je ne peux pas le regarder souvent. Ce que je sais aussi, c'est qu'on ne peut pas non plus séparer ce livre difficile des autres livres et des autres photos de Sally, y compris les plus accessibles, qui parlent toujours eux auusi de choses pas évidentes et pas toujours très "nettes", mais où le chemin jusqu'à What remains me paraît très clair.

Peu de choses, peu de livres de photos m'ont autant changé que les photos du Deep south et du difficile d'accès Mother land.


 
 Re: Du collodion humide, de champs et de lucioles…
Auteur: Jimmy Péguet 
Date:   11-10-2004 16:32

Je disais que les photos de la mort sont peu courantes : il me semble qu'il y a une autre image qui se rapproche un peu de celles de Sally Mann, c'est la photo de la crémation dans "End time city" d'Ackerman. Ce n'est pas du voyeurisme là non plus, c'est loin mais pourtant si proche, c'est troublant et cela demande aussi "Qu'est-ce qui reste ?"


 
 Re: Actualités des expositions: Documentary and anti-graphic photographs
Auteur: Olivier BERTRAND 
Date:   11-10-2004 17:53

J'avais longuement emprunté en bibliothèque le End time city, avant de partir en Inde.
Les images de crémation et de cadavres m'ont beaucoup dérangé.
J'avais trouvé que c'était un peu " facile " de faire ce genre d'images.
Les images des vivants étant déja suffisament troublantes.
Je ne crois pas que cela soit du voyeurisme, mais bon il y a un tabou, visblement.

Pourtant c'est pas faute de pas en voir des cadavres, tous les jours aux infos ont a notre dose ...

Lors de mes errances indiennes, j'avais été invité à assister à une crémation ...
La séduction naturelle du Rolleiflex 3,5F avait encore agit.
Chouette ! j'vais faire du Ackermann !
Que néni, j'ai trouvé une excuse bidon pour m'esquiver.
Je me sentais pas vraiment prêt à assister à ça.
Encore moins de faire des photos, de toute façon la nuit tombait ...

Donc voilà ... c'est pas facile tout ça.


Olivier BERTRAND
http://foto13.free.fr


 
 Re: Actualités des expositions: Documentary and anti-graphic photographs
Auteur: jean-louis SALVIGNOL 
Date:   11-10-2004 18:10


Bonsoir !

H. Cartier-Bresson : la crémation de Ghandi :

http://www.magnumphotos.com/cf/htm/CDocZ_MAG.aspx?Stat=DocThumb_DocZoom&o=&DT=ALB&E=2TYRYD1D518O&Pass=&Total=125&Pic=83&SubE=2S5RYDY2BDXQ

C'est aussi cela, la vie

JLS


 
 Re: Du collodion humide, de champs et de lucioles…
Auteur: Denis 
Date:   11-10-2004 18:34

Bon, vous semblez tous bien mieux connaître son travail que moi. En fait, je ne connais d'elle que l'expo de Karsten Greve. Et je ne me battrais pas pour en dire du mal...

Je reste néanmoins un peu choqué par cette série sur les cadavres. Pas plus qu'on ne fait de la bonne littérature avec des bons sentiments, on ne fait automatiquement de la bonne photo avec des sujets durs. Ce n'est effectivement pas la première à photographier des cadavres. Weston l'a fait avant elle, ou encore, plus près de nous, Andreas Serrano (avec The Morgue, qui n'est pas non plus piqué des vers, c'est le cas de le dire !).

Je n'ai pas été séduit parce qu'au delà de la transgression que représente le fait de photographier un tel sujet, je n'ai pas trouvé d'intérêt particulier à ces photos.

Denis


 
 Re: Du collodion humide, de champs et de lucioles…
Auteur: Jimmy Péguet 
Date:   11-10-2004 21:03

Je comprends qu'on soit choqué. Il me semble qu'il n'y a ici pas grand chose de commun avec "The morgue", il me semble également (je ne sais pas comment sont présentées les photos chez Karsten Greve) une fois de plus qu'elles ne prennent sens qu'avec ce qui les précède et les suit dans le livre, et on ne peut pas, je crois, regarder rapidement ce livre. Il y a là un travail plastique impressionnant, avec l'emploi des plaques au collodion et la dégradation de l'émulsion, procédé qui, s'il n'est pas neuf, prend ici un sens tout particulier. Mais je vois pas ce qu'on peut y lire en regardant ces photos coupées du reste du travail de Mann, sinon l'horreur ou le dégoût. Cela ne me paraît pas gratuit, ce n'est pas de la transgression pour le plaisir de la transgression.

En reprenant le livre tout à l'heure, je me demandais pourquoi j'avais parlé des "portraits apaisés" et comme transparents de la fin. Il n'y a rien de vraiment apaisé là-dedans. C'est peut-être le plus angoissant du livre, le plus beau aussi, peut-être simplement parce qu'on retrouve quelques repères presque rassurants.

Peut-être qu'au fond, on est finalement plus léger après avoir regardé ce livre en face. Comme les autres, il parle de la terre, de l'histoire, de la famille. De la terre, beaucoup.


 
 Re: Du collodion humide, de champs et de lucioles…
Auteur: Denis 
Date:   11-10-2004 21:38



je ne prétends pas qu'il y ait le moindre rapport avec the Morgue, si ce n'est de regarder les cadavres en face, ce qui fait quand même un point commun.

Pour le reste, il faudrait effectivemement que je regarde tout cela de plus près. Et pour ce que j'en ai vu, je suis assez d'accord pour dire que tout cela semble s'intégrer dans un ensemble global.


Cela m'a donné l'impression de quelque chose de très américain dans le rapport à la nature, son travail semble s'inscire dans un cycle naturel : ses enfants, la mort, la mort qui alimente la vie (les champs de bataille)...

Voilà, des impressions fugaces.

Pour le reste, c'est sans doute une affaire de sensibilité.


Denis


 
 Quelques notes sur quelques choses vues…
Auteur: Nicolas Marailhac 
Date:   14-11-2004 16:36

Bonjour,

Pour répondre à Jimmy, et pour, aussi, essayer de mettre à plat et faire part d'impressions…

- Eikoh Hosoe, "Ukiyo-e Projections"
Bof bof bof, je me sens très loin d'un propos qui me semble très simple, voire simpliste. Déception de voir ce type de travail après tout ce qu'a pu faire Eikoh Hosoe. En gros: projections d'images traditionnelles japonaises sur des corps de danseurs et danseuses, le tout photographié. Je comprends ce qui a pu pousser Eikoh Hosoe, je retrouve le questionnement du corps, de ce qu'il est comme "objet iconique" et même comme objet, mais bon, ça ne me touche que de loin, loin…

- Eve Morcrette: Voyage au Shandong et Pok Chi Lau: Rêves de la Montagne d'Or
Jolies images d'Eve Morcrette mais une criante absence de textes ("mais que font-ils? Pourquoi photographie-t-elle ce mouvement, ce geste précis?"), c'est un peu un carnet de voyage tranquille; pour les images de Pok Chi Lau, je crois en avoir déjà parlé il y a un moment.

- Éric Poitevin, au Plateau
Vu aujourd'hui. Bon, même si'il y a des choses déjà vues c'est quand même bien à revoir. C'est… très propre, tout s'appelle Sans titre, 200* et ça parle beaucoup de forêt. :-)
Plus sérieusement, je ne suis plus trop touché par les grandes images d'arbres ou de forêt, sauf une: une très belle scène en forêt, un arbre (feuillu et frêle) en premier plan, fin tronc noir au centre de l'image, fond de conifères et d'autres arbres, et une lumière magnifique, iréelle, un peu divine. L'arbre est comme mis en scène, alors qu'on en voit si peu.
Les poteaux de clôture photographiés seuls, grands tirages, me semblent faciles: il est simple au photographe de s'effacer, de laisser parler seul un objet qui, en soi, n'a rien à dire et s'en fiche sans doute complètement, et de nous laisser projeter tout ce qu'on voudra dessus. Un peu comme les os-à-moëles. Je comprends certes la question de notre rapport à la nature, mais quand même, c'est un peu le degré zéro de la question.
J'aime la présence de ses portraits.
À la relecture, je trouve que si on n'a pas les images en tête ou sous les yeux, on n'y va rien comprendre, donc: allez-y voir de quoi ça parle.

- Alfred Stieglitz et son cercle - New York et l'art moderne - la modernité à New York, 1905-1930
Bon, j'ai déjà dit ce que j'en pensais ici: c'est à voir, les à-côtés de l'exposition aussi. À voir à voir à voir.

- Fumées. Hommage à Etienne-Jules Marey
On s'éloigne de la photographie mais c'est très amusant, sensuel aussi de jouer avec la fumée. Je crois qu'on pourrait y passer des heures, à "voir ce que ça fait" de jouer avec les obstacles et la fumée!

N


 
 Re: À venir: R. Capa, E. Hosoe, B. et H. Becher, A. Stieglitz…
Auteur: henri peyre 
Date:   15-11-2004 07:14

"Les poteaux de clôture photographiés seuls, grands tirages, me semblent faciles: il est simple au photographe de s'effacer, de laisser parler seul un objet qui, en soi, n'a rien à dire et s'en fiche sans doute complètement, et de nous laisser projeter tout ce qu'on voudra dessus. Un peu comme les os-à-moëles. Je comprends certes la question de notre rapport à la nature, mais quand même, c'est un peu le degré zéro de la question."

Nicolas, j'approuve que soit posée l'idée du degré zéro de la question.
C'est une pose devenue très classique de montrer qu'on doute sur le sens et je pense aussi qu'il est vraiment nécessaire d'aller plus loin. Ce n'est qu'un point de passage obligé. La même question se pose peut-être après le nihilisme en philosophie. Il y a un moment, si l'on continue, où on ressent le besoin de construire, et où la question du sens se repose, après qu'on se soit débarrassé du sens (des autres). On n'y arrive probablement qu'à la condition de redevenir extrêmement modeste (après l'exercice d'un nihilisme qui a détruit le monde entier, ca peut être dur).
Mais là commence la grande libération et le travail pour soi tout seul !

(bon. On peut avoir l'impression que c'est sans rapport avec ce qui s'est dit, et c'est juste en passant).


 
 Du poteau, et d'un peu au-delà…
Auteur: Nicolas Marailhac 
Date:   15-11-2004 15:47

Bonjour,

Je ne désapprouve pas le fait qu'un auteur puisse se poser des questions et le montrer, qu'il puisse se perdre non pas tant dans l'objet du questionnement que dans la question elle-même. Mais il est nécessaire d'aller plus loin, nous sommes d'accord.

D'autant que dans le cadre de cet accrochage, Éric Poitevin peut montrer qu'il sait aller au-delà de la simple interrogation face à ce qui l'entoure. D'où, sans doute, comme une sorte de regret ou de déception de ma part quand je le vois se (re)tourner vers quelque chose d'aussi pauvre que cette série de poteaux.

Je ne parle pas de la possible pauvreté des moyens, je parle bien de la pauvreté du propos. Par ailleurs, il y a peut-être quelque chose que je n'ai pas saisi, dont l'absence me fait passer à côté de son message, c'est possible. Mais voilà, je parle de ce que j'ai vu, pas de ce que j'aurais dû ou pu voir.

Juste en passant… Il y a beaucoup de passants, sur ce forum, on dirait! :-)

N




 
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