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 S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: dan van orbeek 
Date:   23-07-2004 09:34

Bonjour a tous
J'aimerais connaître votre démarche avant une prise de vue
Je parle bien d'un endroit qui vous tient a coeur et d'où vous voulez tirer la quintessence
Y allez vous à "l'instinct" ou bien devez vous vous y rendre plusieurs fois pour vous imprégnier de l'endroit, de sa beauté, de son impact émotif etc..
Question à HG
Bonjour Henri
Vous qui vous rendez dans des endroits où l'architecture religieuse est prédominante vous arrive t'il de ressentir des émotions plus intenses (je parle sur le plan architectural) qui vous oblige à parcourir le monument en plusieurs étapes avant de pouvoir y installer votre matériel car ce lieu à un plus sur le plan psychologique et que vous ressentez plus l'endroit et sa beauté , sa lumière "avec vos tripes"?
dan


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: Michel.Guigue 
Date:   23-07-2004 10:47

Bonjour,

Il y a un endroit où je vais régulièrement au fil des saisons et que je photographie de temps en temps ; n'ayant pas encore eu le "bon moment". J'y vais parfois sans matériel, pour voir.

En d'autres lieux, où je ne retournerai pas, je tourne et vire, observe le mouvement du soleil, etc. Puis décide de poser le pied à un endroit précis, installe et déclenche rapidement ; très peu de temps derrière le dépoli. Le cadrage, choix de perspective, de point de vue, d'éventuel effet, ayant été déterminés et visualisés avant l'installation du matériel.

Voilà, dan ; et vous ?


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: Joel Pinson 
Date:   23-07-2004 11:20

Bonjour, la démarche de Michel est celle que j'ai longtemps pratiquée, et qui fait un peu partie de la "philosophie" du grand format. Pourtant, depuis quelque temps j'ai completement changé ma façon de voir les choses parce que, finalement, aprés des heures de repérages on finit parfois par ne jamais être satisfait de ce que l'on fait, et on ne rejoint jamais la photo que l'on a intériorisé pendant longtemps.

Je pratique maintenant trés différemment, un exemple récent: une petite église sur le bord d'une route, je la vois un jour rapidement en passant en voiture, l'ensemble "plait à mon oeil" mais en quelques secondes pas le temps de savoir quoi exactement. Je décide donc d'y retourner "un de ces jours", avec la chambre. Quelques jours plus tard, je reviens donc avec l'idée de faire des photos. Je me pose, fais le tour de l'édifice à pied, et bien que toujours séduit par l'endroit je ne vois pas tout de suite comment aborder le sujet. Auparavant, je serais reparti sans faire de photo; là je sors la chambre, me place à différents endroits, essaye différentes optiques, et puis le miracle se produit, le dépoli me révèle ce qu'il faut faire. En une petite heure je reviens avec quatre photos, heureux.

Ma morale de l'histoire: ne pas hésiter à se mettre en place et à chercher sur le dépoli la photo que l'on aurait peut-être pas faite en restant là à contempler le lieu ou la lumière.


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: Jean Paul 
Date:   23-07-2004 14:37

Bonjour,

À mon sens il n'y a pas de méthode idéale... je m'explique... si j'y arrive !
Étant photographe professionnel, comme on dit, depuis deux décennies, quelques pavés m'ont frappé au coin de la g... comme au visage d'un flic ;

dans un premier temps on fait des photos sans se poser de questions, du moins le moins possible ; ensuite on réfléchit d'une part pour être plus efficace (obligation de résultat) et d'autre part pour exacerber cette sensation indescriptible quand on photographie.
La nécessité de vivre de son métier-passion vous pousse à chercher à comprendre pourquoi des clients ou amis apprécient vos visuels; donc à essayer d'analyser cette particularité que l'on a.

Mes constats :
Beaucoup de photographes le sont car ils ont du mal à communiquer et souvent ce n'est que son propre nombril que l'on cherche à montrer et à faire exister... il y a maldonne.

Donc une observation de mon propre fonctionnement m'a fait comprendre qu'il me fallait me dédoubler pour être le meilleur possible :
l'un, sur le terrain ou devant l'élément à photographier avec tous les sens en éveil
et l'autre... situé à une dizaine de metres au-dessus qui observe la scène de façon froide et cherche à analyser le pourquoi le comment ...
Un dialogue entre ces deux personnages (non je ne suis pas schizophrène) s'installe, une négo en quelque sorte , puis une partie de ping-pong se crée dans ma tête.

Et c'est cette partie de ping-pong qui améliore mon approche et qui fait que je ne me lasse pas de photographier la vie chez les humains ou dans les paysages qui m'interpellent.

Jean-Paul.

J'espère avoir


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: Guillaume 
Date:   23-07-2004 16:22

N'est-ce pas le propre du grand-format que de s'obliger à regarder ? Regarder longtemps et photographier peu…
Un mot sur l'architecture… Si l'objectif est de raconter un édifice par la photographie, il est impératif de le parcourir avant toute prise de vue. L'architecture se révèle dans le mouvement, le parcours, et c'est peut-être la chose la plus difficile à retranscrire par la photographie.


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: Joel Pinson 
Date:   23-07-2004 16:29

>N'est-ce pas le propre du grand-format que de s'obliger à regarder ? Regarder longtemps et photographier peu…
Guillaume c'est un peu une image d'Epinal. On peut aussi regarder longtemps et photographier beaucoup ;-) mais ce que je voulais dire c'est qu'on peut aussi regarder sur le dépoli, ce qui ne veut pas dire prendre des photos, pour mieux s'imprégner du sujet (sujet initial du fil) et pas forcément faire de la contemplation. Enfin, tout ça est une affaire de "feeling". Je fais les deux, mais regarde de plus en plus à travers le dépoli, au lieu de m'interdire d'installer la chambre tant que je ne sais pas bien ce que je veux faire.


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: Jean-Louis Llech 
Date:   23-07-2004 16:53

Une des bases de la photographie en grand format est ce que Saint Ansel appelait "prévisualisation".

A l'origine, cela consistait seulement à placer les différentes zones de l'image dans une sorte de palette virtuelle des gris, pour ensuite mieux déterminer l'exposition et le traitement. (Pardon pour la caricature !)

Mais la prévisualisation ne réside pas seulement dans cette analyse.
Il faut s'imprégner du sujet, s'en pénétrer, le visualiser, un peu comme si on devait ensuite le redessiner de mémoire.
Il m'arrive souvent d'aller plusieurs fois au même endroit, sans appareil, (parfois avec le viseur) et de contempler...
Je peux rester deux heures devant un monument, un paysage, ou n'importe quel sujet que je trouve photogénique, assis (de préférence) et je change régulièrement de point de vue. Je peux aussi passer à des heures différentes de la journée.

Parfois, je m'aperçois de détails que je n'avais pas vus auparavant.
Et surtout, en fonction de mon humeur, je ne suis pas réceptif de la même manière d'un jour sur l'autre.
De là à dire que je ne ferais pas la même photo, au même endroit à quelques jours d'intervalle, il n'y a qu'un pas.

Je rejoins aussi ce que dit Joël, à savoir la "révélation par le dépoli".
Il m'arrive quand je suis en train de monter le trépied et d'installer tout le "chantier", de ressentir de l'impatience, parce qu'il me tarde de regarder dans le dépoli.

Je sais que je vais voir quelque chose d'un peu magique, et que de toutes façons, ce que je vois de mes yeux en levant la tête est différent de ce qui va apparaître quand je vais passser sous le voile et ouvrir l'obturateur.
En y réfléchissant, c'est un peu comparable à ce que l'on ressent dans une salle de théatre avant que le rideau ne se lève. L'attente des trois coups.

Vous allez trouver ça risible, mais il m'est arrivé de tout mettre en place, de passer la tête sous le voile noir, de placer le doigt sur le levier d'ouverture de l'obturateur, et d'appuyer brusquement, comme si je faisais apparaître quelque chose.
(Ça s'appelle "ne pas avoir l'électricité dans toutes les pièces...)

Quoi qu'il en soit, la photographie grand format est une école de réflexion et de patience.
Une activité de "moine contemplatif". (Bien que ce soient surtout les religieuses qui "prennent le voile"... comment dit-on pour les moines ? prendre la bure ?)

Quand on est déjà par nature contemplatif du monde qui nous entoure, comme moi, l'utilisation d'une chambre la première fois est une sorte de révélation.

Comme si on comprenait brusquement que la rencontre avec une chambre n'est pas seulement un choix technique d'outil, mais aussi et surtout le choix d'une philosophie.


 
 Re: S'imprégner du sujet avant la pdv
Auteur: Jean-Louis Llech 
Date:   23-07-2004 17:00

Tiens, je viens d'aller jeter un coup d'oeil sur le site de Subhankar Banerjee, dont on parlait dans un autre sujet "Des paysages contre G.W.B."

Et je lis : "Je qualifierais mon travail de contemplatif. Je me suis intégré dans les paysages pour montrer la fragilité, la vulnérabilité de la nature."

La coïncidence est amusante... mais y a t-il des coïncidences ?

"Le hasard est un refus d'explication"


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: Guillaume 
Date:   23-07-2004 17:03

Joel, bien entendu que l'on peut photographier beaucoup, ou parfois, le temps étant compté, devoir regarder intensément et photographier vite…
C'est une image (pas d'Epinal) pour dire (une fois de plus) qu'en grand format, c'est la pensée qui est privilégiée, et il me semble primordial de percevoir l'espace avant d'en produire une image. Votre approche (que je ne visais pas dans ma première intervention) est presque celle des formats "à viseur" où l'on perçoit à travers le viseur. Comme vous le dites, c'est une affaire personnelle…
La question n'est pas pour moi de m'interdire d'installer la chambre tant que je ne sais pas bien ce que je vais faire… ça me semble naturel et va dans le sens du regard que je veux porter sur l'architecture, regard qui tend à éviter les compositions spectaculaires et cherche plutôt à explorer les rapports au contexte, au territoire.


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: Antony 
Date:   23-07-2004 17:25

Bonjour,

Un endroit, un moment avec son avant, son aprés et moi avec ma boite à images dans tout ça. Dans ma petite cervelle ca part dans tous les sens.

Je me bouscule, je mets dehors les prejugés à la c... (les miens), me donne des coups de pieds dans le derrière et fini pour retrouver mon instinct, que je trouve pas trop mauvais finalement.

Etre honnête avec mon milieu, pas écolo, pas moralisateur ou pédago mais honnête.

Mon honneteté n'est peut être pas celle des autres mais si je ne vais pas au bout de cette affaire (une affaire personnelle) qui est de savoir ce je fais là et ce que font les autres, je me dégoute et n'ai plus envie de faire d'images. Certains appellent cela être à la hauteur et cette idée m'énerve (quintessence, subtantifique moelle et autres absconneries).

Faire des photographies en se sentant bien, le nez sous le vent, ma paire d'yeux grande ouverte comme les feuilles de choux, parceque des fois il y a voir et a entendre pour mieux voir, bien boire pour mieux voir n'etant par contre pas toujours vrai, cela dépend de l'orientation du coteau.

Etre dans l'endroit les deux pieds dedans les cinq pieds parfois, à des heures pas banales, sans Helios au dessus de la tête avec accessoirement quelqu'un du pays, du village, de l'endroit, dans vos pattes; quelqu'un qui vous regarde comme une bête étrange mais souvent d'un oeil sympathique et qui souvent vous emmène là où tout seul vous n'auriez jamais mis les pieds.

Ne pas faire une photo en passant, en voyant, mais en regadedans.


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: henri peyre 
Date:   23-07-2004 18:20

Assez d'accord avec beaucoup de ce qui s'est dit :
Il y a les lieux qu'on trouve magiques, et on saura - bien après les avoir pris - pourquoi, et en le découvrant on se connaît chaque jour un peu mieux.
Vient peut être après le besoin de "densifier" la sensation, une sorte de besoin d'agriculteur, de premier homme lassé de revenir affamé de cueillettes malchanceuses : on décide de réunir tout ce qui nous fait bouger dans la même photo. Alors là c'est parti dans la création du sujet. L'écueil est celui de la perte de fraîcheur dans le style... rester honnête, toujours et toujours !


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: Philippe Berger 
Date:   23-07-2004 19:25

Un carnet de croquis
Je dessine la photo sur papier au cryon
Je l'imagine en image terminée et je la corrige sur papier
Avec le croquis en t^te, l'image dans les yeux, je photographie
Le carnet de note et son croquis reviennent lors de la création de la gomme

Philippe B


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: Jean-Marie Solichon 
Date:   23-07-2004 21:48

Bonsoir à tous,
En ce qui me concerne, de moins en moins d'imprégnation et de plus en plus de déplacements avec captures de petits extraits du lieu, presque au vol.
JMS


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: Luc Régnier 
Date:   24-07-2004 03:59

Bonjour,
Pour moi , Je dirais les deux , (hé hé , je suis Normand), car je ne peux m'empêcher de prendre aussi la photo coup de coeur .
Je dirais aussi que je réussi mieux la photo pré-pensée , lieu connu et reconnu plusieurs fois , pour son meilleur cadrage et la meilleure lumière (pour moi) , vous savez exactement ce que vous voulez , mais que je le fais d'un oeil plus "froid" , plus "pro" , je ne suis pas excité par ce que je vois , je le connais très bien , et le résultat est rarement autrement que je l'ai pensé .
Par contre , la photo coup de coeur , est une autre approche , vous tournez autour , vous cherchez , vous essayez de retranscrire ce qui vous a fait "tilter", vous êtes très excité , vous êtes un peu ou beaucoup ébloui par ce que vous voyez , vous comtemplez , c'est un pur bonheur , mais le résultat n'est pas tjrs à la hauteur de vos espérances .
LR


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: PdF 
Date:   24-07-2004 14:35

Bonjour à tous,

N'étant pas vraiment branché méditation, je travaille personnellement dans l'urgence, meilleure garantie d'un travail de qualité. Plus je dois foncer, plus les images rentrernt vite et bien. A l'arraché. Pas question, pour moi, de petits croquis ou de préalables divers. Généralement, lorsque j'ai repéré un lieu à un moment donné, il est rare qu'il m'apparaisse une seconde fois "aussi bien".

Une jopurnée de prises de vues en extérieur à la chambre ou au moyen-format, c'est plus une journée de stress que de repos. Mais avec, en soirée, la satisfaction du travail bien fait. Parfois remis en question après développement et observation de l'ekta ou du négatif...

PdF


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: Michel.Guigue 
Date:   24-07-2004 14:41

"c'est plus une journée de stress que de repos"

Ah ! ! ?


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: Guillaume 
Date:   24-07-2004 15:29

Je comprend bien ce stress dont parle PdF…
Pour photographier un bâtiment, il se peut que certaines vues doivent être réalisées dans un laps de temps très court du fait de la trajectoire de la lumière. Là, il faut travailler très vite, mais cette efficacité ne peut être atteinte sans un bon repérage préalable.


 
 Re: S'impregnier du sujet avant la pdv
Auteur: Henri Gaud 
Date:   25-07-2004 19:22

Bonjour,

>>Bonjour Henri
Vous qui vous rendez dans des endroits où l'architecture religieuse est prédominante vous arrive t'il de ressentir des émotions plus intenses (je parle sur le plan architectural) qui vous oblige à parcourir le monument en plusieurs étapes avant de pouvoir y installer votre matériel car ce lieu à un plus sur le plan psychologique et que vous ressentez plus l'endroit et sa beauté , sa lumière "avec vos tripes"?
dan>>>

Réponse à la-les questions :

Je crois que c'est plus compliqué que cela, et aussi plus simple, on passe son temps à se photographier sois-même à travers autre chose, le sois disant plus du grand format que certain découvre me fait parfois sourire, ayant apris la photo en grand format toute ma photographie relève de la même méthode, mais je préfère les bons résultats et les grand viseurs, donc le grand format c'est plutôt ce que je recherche.
La marotte beaucoup d'observation et peu d'image, oui pourquoi pas, mais c'est surtout une vie entière à observer et des moments photographiques, qui peuvent être du mitraillage, même en 8x10, mais l'observation de tous les jours d'un autre lieu, sert la scéance photographique.

Quand à la beauté du lieu qui pourrait me sécher sur place, non, ce n'est pas le cas, c'est plutôt que je vois une belle quantité de "matière" et que je me demande si la beauté n'est pas un truc culturel, qui n'existe que si l'on met le doigt dessus.
Je suis rodé à la beauté, je photographie les "Standards", l'effet n'est pas là ou l'on l'imagine.

En fait j'attaque souvent brutalement, les repérages sont moins nécessaire avec l'expérience, je préfère ce que provoque les risques ou les paris stupide (genre griller 10 chassis avant midi), le porte à faux, la découverte forcé, l'opportunisme, c'est là que cela ce passe, avec aussi l'imagination qui crée ce que n'ont a pas encore vu et met en place une méthode de travail.

Et si tout ce passe bien que tout s'enchaine comme un ballet frénétique calculé et totalement épuisant, que la journée fini, j'ai le sentiment que j'ai pu extraire la matière, ma matière, c'est là que la sensation de plénitude arrive, mais c'est le travail qui la procure, pas le lieu seul.
Si le lieu est plus fort qu'un autre, il faut m'y précipiter sans tarder, ces lieux sont de véritables adversaires la bataille promet d'être passionnante et il faut en découdre très vite, pour ne pas se faire avoir.
Les lieux bien ordinaire sont trop facile, le rapport de force est à mon avantage, les lieux sans aucun attout sont formidables, belle bataille également, mais pas trop de préparation, cela fait 30 ans que je me prépare.

HG




 
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