Auteur: Christian Martin
Date: 25-06-2004 17:53
Je crée un nouveau fil comme suggéré par Jimmy.
Pour Fabrice.
Une mention qui m'étonne. La remarque sur le savoir de certaines personnes, et la rétention de l'information pour en garder l'originalité. Nous avons la chance en France et sur ce site, d'avoir des personnes comme Christian Nzé et Philipe Ayral qui naviguent haut en connaissance et qualité, ou encore Jimmy Peguet dont le savoir est proportionnel à la quantité de lignes qu'il édite dans ce forum, et ces gens là sont d'une générosité sans égale dans l'échange de leur savoir et expérience sur les procèdes platines, que la remarque est vraiment étonnante. A ce demander même comment font ces personnes pour à la fois travailler, et répondre aux questions du forum. Car ils répondent toujours.
Personnellement j'interviens peu souvent car je ne fais du platine que depuis un an, et j’estime qu'il y a plus compétent que moi. Mais quand je sais quelque chose je le dis, et c'est la grande aventure d'Internet que ces échanges d'idée et de savoir sans arrière pensée commerciale.
Et d'ailleurs à ce propos, je voudrais quand même mentionner que si le procédé est simple et à la portée du premier venu, du moins en théorie, il faut quand même s'attendre à quelques mauvaises expériences qui font que non ! ce n'est pas à la portée du premier venu. Et les déconvenues ne s'apprennent pas toutes en stages, parce que parfois elles sont tributaires de son environnement, tel que l'humidité ambiante (un sujet complet de conversation), la température du révélateur, le type de révélateur, le temps de séchage du papier émulsionné, etc... petits trucs qui rendent l'expérience incontournable, et le pratiquant à la longue en apprenti sorcier.
Ce ne peut pas être du tout cuit. Stage et soutien des meilleurs du forum, cela aide et aide beaucoup, mais la chose essentielle est de se jeter à l'eau et de nager seul.
Pour PatrickG et la taille du document original.
On peut faire des tirages contacts de 24x36 mais bien sur cela n'a pas de sens. Pour du plus grand on peut agrandir son 24x36 mais ce serait bien dommage pour le résultat final. Toutefois cela existe couramment lorsque l'on utilise le négatif jet d'encre à partir d'un original négatif numérisé. Cela fonctionne et donne des résultats mais ce que l'on n'a pas au départ, on ne l'aura à l'arrivée. Je veux parler de la qualité, de la richesse en tonalité etc... Si l'on aime de grain du 24x36 là, pas de problème on pourra le retrouver à l'arriver. Donc il vaut mieux partir d'un négatif plus grand, personnellement je fais du 6x6 et du 4x5 cela pour le moyen format, puisque le mieux est de faire directement du tirage contact à partir d'un format plus grand tel que 13x18 ou 20x25 et plus pour les mégalos.
La technique de l'agrandissement a déjà été racontée sur le forum, et pour résumer on fait un tirage contact du négatif original = on obtient donc une diapositive noire et blanche, et l'on agrandit cette diapositive avec son agrandisseur préféré, au format final, pour obtenir un nouveau négatif appelé internégatif qui servira au tirage contact final sous UV ou soleil selon. On le fait dans ce sans la par économie d’un plan film grand format, mais si l’on veut la meilleure qualité possible (il y aura de toute façon toujours quand même dégradation) on fait de suite la diapositive au format souhaité final, et l’internégatif par contact direct.
Le principe est simple, mais cela s'arrête au principe. En tirage platine et palladium, pour obtenir une image ayant le contraste et la densité nécessaire à une bonne épreuve, il faut un négatif ayant un écart de densité bien supérieur à celui requis pour l'argentique. Désolé, à ce niveau il faut comprendre un peu de sensitométrie. Les allergiques à la sensito, s’ils ne veulent pas faire l’effort d’apprendre, feraient mieux de faire du numérique, ils auront "aussi" des tas de recettes pour en mettre plein la vue aux profanes. Donc pour la sensito, là où l'argentique demande 1.1 de densité pour un grade 2, il faut 1.8/1.9 environ pour un pur platine et 2.1 pour un pur palladium. On peut toujours utiliser un négatif avec 1.1 en ajoutant ce que l'on appelle un agent contrastant Chlorate de potassium si je ne me trompe pas, dans l’oxalate ferrique), mais on risque d'introduire des anomalies dans l'image, telles que granulation, moutonnement etc... la littérature américaine ne manque pas d'imagination la dessus.
Et pour obtenir un internégatif de 2 en densité il faut utiliser un révélateur "énergique", mais ce n'est pas suffisant, il faut partir d'une diapositive "mole" donc utiliser un révélateur peu énergique pour cette diapo, ce qui sous entend d'être parti d'un premier négatif "normal" argentique. En résumé si l'original a des densités entre 0.35/0.50 et 1.25, la diapo "mole" aura entre 0.35 et 1.35 et avec un peu de chance quand même l'internégatif devra avoir entre 0.4/0.5 et 2.5 ...... sinon on peut encore "booster" les hautes lumières au sélénium si l'on n'a pas peur de s'intoxiquer. Pour le sélénium, dilution 1+3 il faut savoir que les parties claires du négatif ne bougent quasiment pas, et que les parties les plus insolées gagnent d'autant plus en densité qu'elles sont déjà dense. Avec 1.8 par exemple en densité max, on pousse vers 2.1 en 5mn de sélénium. A 1.5 on gagne pas grand chose. Au delà de 2.2 on risque de monter trop loin et de rendre l'internégatif inutilisable, le « bullet-proof » des anglosaxons.
Les utilisateurs des révélateurs à la pyro semblent avoir plus de bonheurs dans ces manipulations, mais je crois que le grand bonheur est de jeter son hasselblad et sa chambre 4x5 pour ne plus faire que du format qui n'a pas besoin de l'agrandisseur.
Mais mais tout n’est pas rose la non plus, et ici commence un nouvel apprentissage, c'est de faire directement son négatif (UNIQUE....) à la bonne densité.
Merci Jimmy de m'avoir suggéré de faire deux négatifs pour chaque photo. En fait ma première expérience en extérieur a été telle (?) qu'à la suivante j'ai fait 4 négatifs. Bien sur au prix des plans films 20x25, j'espère que mon apprentissage va vite progresser.
Toutefois et malgré tout, la partie tirage est plus simple.
Maintenant pour Emmanuel Bigler,
J'ai du mal comprendre, mais un profane fait immédiatement la différence entre un tirage argentique et un tirage platine. Certes il ne va pas savoir que c'est du platine. S'il est vraiment profane (et j'en connais même qui sont champion de je ne dirai pas qu'elle association bien pensante en photographie) ils trouveront qu'une des deux photos est loupée, parce que terne, peu de contraste, et 99 chance sur 100 pour que le sujet ne soit pas celui à la mode. En plus!
Sinon je ne suis pas d'accord pour le bracelet montre. Ma satisfaction n'est pas de porter du platine qui ressemble à de l'inox. C'est pour cela que je préfère l'or, mais l'hasselblad en or n'est toujours pas dans mes moyens. Et comme je ne joue pas au loto, il y a forte chance qu'il ne le sera jamais. Mais il faut toujours rêver, il n’y a que cela qui fait vivre…
Pour essayer d'être constructif, si certains d'entre vous ont une autre vue du problème et une autre expérience, et aussi un peu de temps pour répondre, et bien allons y.
Christian Martin
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