Auteur: Jimmy Péguet
Date: 07-05-2004 09:16
Cédric,
Des adresses de sites ne me viennent pas maintenant. Seulement une remarque sur les bascules : ce qui compte, c'est de visualiser le plan de netteté recherché. On comprend immédiatement ce qu'on va isoler ou au contraire rendre net.
Techniquement, dans l'exemple simple et classique du portrait que je donne plus haut : l'homme est assis, mains sur une table. Le visage et les mains sont donc sur deux plans parallèles différents par rapport au plan vertical du film. La chambre n'est pas très loin du sujet, et l'objectif doit être un 300 pour 20x25, donc faible pdc. Si le photographe veut les mains et le visage nets, il lui faudra diaphragmer. Mais ce faisant, le corps du personnage sera net. En basculant très légèrement (en faisant passer le plan de netteté par le visage et les mains, au lieu de le garder parallèle au film) et en ouvrant le diaph, le photographe parvient à rendre nets deux points qui apparaissent éloignés sur le tirage (c'est très rigolo de monter une telle image à un photographe qui n'a jamais utilisé de chambre et de le voir se gratter la tête en se demandant comment on peut avoir un point proche et un autre éloignés nets, l'espace entre les deux étant flou !) : le visage est net, les mains sont nettes, le corps du personnage et l'environnement se perdent dans un flou subtil. L'effet est ici très léger et au service d'une photographie assez classique, il y a d'autres photos où cet effet est beaucoup plus marqué dans l'ouvrage en question.
Dans la galerie du site de Castro Prieto, quand on fait défiler les photos, en les agrandissant, il y en a plusieurs où on voit cette technique mise au service d'une vision poétique : par exemple l'indien sur son radeau sur le Titicaca, le paysan sur son petit cheval, et d'autres encore.
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