Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 13-04-2004 11:01
Bienvenu M. Goupy au club des bi-Rolleiphiles. Le Mamiya bi-objectif réalise ce que le Père Heidecke a finalement renoncé à fabriquer, malgré une étude-prototype citée par Claus Prochnow : un bi-objectif 6x6 à blocs optiques interchangeables. Le point dur dans cet affaire, outre la transmisison automatique de l'armement de l'obturateur, est justement le génial mécanisme de mise au point du 'flex avec ses cames en double escargot qui donnent au 'flex-bi cette douceur, cette rapidité de mise au point et cette absence de jeu inimitables. Ab ~1937 (sinon plus).
Hélas la course en est limitée à un peu plus du centimètre, ce qui « plombe » sérieusment, outre le modèle standard, un modèle comme le Télé-Rollei (f=135). C'est une solution à blocs fixes lancée en parallèle avec le Rollei Grand Angle alors qu'il y avait déjà le feu à la maison bi-objectif à Braunschweig : les deux incendiaires s'appelelaient d'ailleurs, outre l'armée des 24x36, Mamiya-bi et Victor H : le Télé Rollei et le Grand angle ne furent pas fabriqués en très grand nombre, c'est un sujet d'étonnement que de les voir ressortir (le télé rollei moderne a été annoncé, je ne pense pas qu'il soit sorti) en neuf ces temps-ci.
Donc la conclusion logique c'est que vous utiliserez votre MX-EVS comme votre objectif standard, en vous rappelant que pour le prix d'un dos-magasin interchangeable d'une autre marque 6x6, vous aurez avec ce flex-bi classique un appareil complet très agréable à utiliser.
Ceci ne vous empêchera pas si l'occasion se présente de vous laisser tenter par un Mamiya-bi, mais ce que je ferais c'est que je choisirais le Mamiya-bi pour le grand angle ou le télé, ce qui ne veut pas dire que le 80 du mamiya-bi soit mauvais, simplement il ne creusera pas l'écart tant que cela par rapport à un tessar, du moment que ce tessar est impeccable.
En revanche si vous n'avez pas peur des corrections de parallaxe complexes, vous utiliserez le Mamiya-bi jusqu'en photo très rapprochée. Mamiya a en effet opté pour une rampe à crémaillère à longue course et un soufflet, ce qui fait du Mamiya-bi une petite chambre reflex bi-objectif, très silencieuse, avec beau dépoli, etc... mais gros problèmes (pas du tout insurmontables) de parallaxe en proxiphoto. D'autant plus que si l'entre axes du MX-EVS est de 43 mm (il y avait une espèce d'obsession du Père H. à faire l'appareil le plus compact possible), sur le Mamiya-bi on rejette cette contrainte, on laisse un distance plus que généreuse entre les deux objectifs. On opte pour un déroulement du film à plat sans sans coude, solution de bonne planéité finalement adoptée sur les dos-magasins des Rollei SLX-600x. Un ingénieux dispositif à clapet auxiliaire permet de changer d'objectif sans voiler le film, quelque chose dont on n'a pas idée sur un Rollei, mais qui marche parfaitement sur le Mamiya-bi.
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