Auteur: chirollet
Date: 30-03-2004 17:35
Il y a quelques temps, j'avais slancé le sujet de la retouche d'images numériques en mode HDRI (High Dynamic Range Imagery ou "Plage dynamique étendue").
Je peux à présent donner mon expérience récente du travail dans ce mode.
Deux logiciels sont excellents pour travailler dans ce mode (il y en a et aura certainement d'autres). Ce sont :
"Photogenics HDR" de la société Idruna (http://www.idruna.com)
et "PhotoImpact XL" d'Ulead (http://www.ulead.com).
Je crois que le dernier "Photoshop CS - 8" en dispose également, mais je n'en suis pas sûr.
En quoi cela consiste-t-il?
A partir d'une image scannée en 16 ou 8 bits par canal RVB, ou bien à partir d'une photo numérique de photoscope, il y a la possibilité dans ces logiciels de convertir les valeurs lumineuses en mode HDR à 32 bits flottants (recalcul de la dynamique de l'image avec des nombres à valeurs décimales sur une étendue beaucoup plus large qu'en 8 ou même 16 bits en nombres entiers). Il s'agit d'une "anamorphose linéaire" des valeurs lumineuses de l'image.
En somme, le passage de 8 ou 16 bits "entiers" à 32 bits "flottants" n'apporte aucune information chromatique nouvelle, mais redistribue largement la dynamique des valeurs lumineuses de manière strictement linéaire, à la différence des modes classiques en 8-16 bits définis dans un espace de valeurs non linéaire. Par exemple, en mode non linéaire classique, un pixel ayant la valeur 100 est beaucoup plus lumineux que la moitié de la valeur d'un pixel de valeur double : 200; autrement dit sa valeur n'est pas rigoureusement proportionnelle. Tandis qu'en mode strictement linéaire HDRI, la valeur 100 est égale à exactement la moitié de la valeur lumineuse 200.
Mais là où le mode HDRI devient vraiment très intéressant pour la photographie en très haute résolution chromatique, c'est qu'il permet de COMBINER plusieurs images HDR en une seule qui prendra en compte toutes les valeurs de l'image analysée, des plus basses lumières aux plus hautes luminosités.
Explication concrète (j'ai testé cette méthode avec les deux logiciels évoqués au début):
On numérise une image en 16 bits par canal RVB en sortie; dans "Photogenics HDR" elle est automatiquement convertie (= recalculée) en image à 32 bits flottants. On peut alors lui appliquer tous les traitements voulus, une amélioration du contraste des valeurs hautes, basses et moyennes par exemple, puis l'enregistrer à nouveau dans un mode standard en 24 bits par pixel. On peut réitérer l'opération de conversion en HDR plusieurs fois avec des corrections différentes et des luminosités différentes. Chaque nouvelle image (rigoureusement identique dans sa découpe, bien entendu!) est enregistrable dans le même format standard (par exemple TIFF-8 bits ou PNG-8 bits).
Puis l'ensemble des images obtenues, y compris l'image de base, sont recomposées en une seule image par le logiciel, avec pour avantage de tirer parti de manière optimale de l'analyse des détails aussi bien dans les valeurs moyennes que dans les hautes et les basses lumières.
Dans "PhotoImpact XL", apparemment l'image de base doit être numérisée en 8 bits en sortie du scanner pour bénéficier de la conversion en mode HDR. Dans "Photogenics HDR", les images en 16 bits en sortie sont automatiquement converties en mode HDR 32-bits flottants, tandis que les images en 8 bits peuvent être au choix converties en 32 bits flottants HDR.
Les effets obtenus sur l'image composite sont très "spectaculaires"; l'image gagne en finesse de détails dans les hautes et basses lumières et les couleurs sont mieux modelées et différenciées. A condition de BIEN PARAMETRER les corrections appliquées à l'image HDR, avant l'enregistrement définitif dans un mode standard 8-bits.
Cette fonction est encore plus précise et techniquement pertinente avec les appareils photos numériques, si l'on dispose de la même image prise à différents niveaux d'exposition avec un pied photographique, et des informations EXIF attachées aux fichiers de ces images (de 2 à plusieurs images).
On ne peut qu'encourager l'adoption du mode de numérisation HDRI. D'ailleurs il se développe de plus en plus, en photo numérique tout comme dans le cinéma numérique où il trouve un terrain de choix.
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