Auteur: E. Bigler
Date: 13-11-2002 18:24
Quelques chiffres pour situer le problème.
De façon très réaliste on peut partir de l'idée qu'un 80 ou 90 apo
d'agrandsseur est limité par la diffraction sur tout le format 6x6 ou
6x7 à f/11. À f/8 ce sera au centre, on peut chipoter sur les bords.
Pour un 80-90 à six lentilles non apo mais de bonne qualité on va dire
qu'il faut fermer à f/16 pour avoir la limite de diffraction sur tout
le champ.
En prenant lambda = 0,8 mu ce qui est assez conservateur, on trouve finalement les
valeurs suivantes pour les fréquences de coupure et le pl/mm à la limite.
Pour l'apo limité par la diffraction sur tout le champ à f/11,
ceci nous donne une f_c de 110 pl/mm environ, je
serais heureux si j'avais déjà la moitié de cela à tous les coups en pratique. Pour numériser sans
perte une image à 110 pl/mm il faudrait une fréquence d'échantillonage
double soit 220 points par mm soit environ 5600 points par pouce.
Avec l'objectif standard 6 lentilles, supposé limité par la diffraction à f/16, la f_c tombe à 78 pl/mm soit un
échantillonnage requis à 156 points par mm ou encore pas loin de 4000
points par pouce. C'est encore du domaine du scanner 'pro' mais demain
vous l'aurez sur votre table en neuf ou en occasion.
Par rapport à l'achat d'une chaîne de tirage numérique complète, une optique APO reste encore moins chère (5600 dpi équiv.) Et si vous pouvez travailler avec une ouverture optimale de f/11 au lieu de f/16 ou de f/8 au lieu de f/11 avec un apo, en supposant atteinte la limite de diffraction, ceci fait un gain linéaire de 1,4 en nombre de pixels équivalents soit un gain d'un facteur 2 en nombre total de pixels sur toute la surface.
On peut dire aussi qu'une optique d'agrandisseur limitée par la diffraction sur tout le champ à f/16 donne des images équivalents à un scan 4000 dpi. Le transfert optique direct présente donc encore un rapport qualité/prix supérieur par rapport au scanner, mais à terme le scanner gagnera parce qu'on peut encore faire baisser le prix des machines pro 4000 dpi et au-delà, alors que je ne vois guère de mécanisme technico-économique qui ferait baisser le prix d'un objectif d'agrandisseur apo qui est déjà à la limite de la diffraction sur tout le champ 6x6 - 6x7. Les optiques de scanner ne couvrent qu'un champ très faible et on pratique par raccordement de champs. C'est cela qui fait la force du scanner par rapport au trasfert optique direct, à long terme. Si vous regardez une optique de microscope très courante 10X / 0,20 elle a une limite de diffraction de l'ordre de 500 pl/mm et cela ne coûte pas cher. Le champ couvert n'est que de quelques millimètres.
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