Auteur: PdF
Date: 23-01-2004 17:42
Je suis d'accord avec vous, cher GuillaumeP.
Malheureusement, il arrive trop souvent que l'on se préoccupe plus de la marque des lunettes que de l'état de l'œuil.
Pour répondre à vous questions, je dirais :
1) Que sans sujet, pas de regard, et pas de photo. Ce sujet est premier. Vient ensuite le traitement. Et - très important - le choix du traitement. Avec plus ou moins de réussite, de talent et de technique. Mais un niveau technique ne présage en rien de la qualité du regard.
2) Qu'il y ait des sujets meilleurs que d'autre ne fait pas de doute. Qu'il y ait des sujets bateaux, c'est une certitude. Qu'il y ait des sujets difficiles en est une autre. Cette difficulté peut se matérialiser de diverses manières: entre autres choses par l'approche (nécessitant parfois de lourds sacrifices) autant que par les enjeux qu'elle sous-entend. On ne peut comparer celui qui tente de rendre visible à sa manière une réalité jusqu'à présent cachée, et celui qui s'efforcera de s'approcher le plus près possible d'un modèle académique déjà longuement rebattu.
3) La photographie, c'est un language (comme bien d'autres). Comme il ne répond pas à des critères aussi précis que d'autres, beaucoup plus codifiés, il faut l'inventer en permanence. Et dans ce cas-là, les critères sont ceux que l'artiste (quand il en est un) va - volontairement ou non - instiller dans son code de lecture. Dans l'espoir d'être vu, d'être lu. Car l'œuvre n'existera réellement que sous le regard des autres spectateurs à qui, en définitive, elle se destine. Un échange de regards, en quelque sorte.
On en reparle quand vous voulez.
PdF
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