Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 05-11-2003 16:23
Ah Ah !! Voilà une question qui n'avait pas encore été posée. Dommage pour vous, vous allez être obligé de lire jusqu'au bout ;-);-) 'Faut pas ouvrir de "boîtes de Pandore" techniques comme cela sur Galerie-photo ;-);-) vous prenez le risque de recevoir une explication détaillée.
En un mot : hélas il est difficile de répondre avec précision pour ce qu'il advient du meilleur diaphragme en macro. Mais on peut au moins essayer de voir les tendances sans aucun calcul compliqué.
L'idée que je me fais du meilleur diaphragme, c'est qu'il est déterminé par la comparaison entre les aberrations géométriques résiduelles et la tache de diffraction. Si le constructeur préconise un meilleur diaph de f/22 cela veut dire qu'en infini-foyer pour une optique non macro la tache de diffraction à f/22 (soit environ 22 microns pour fixer les idées) est de l'ordre de grandeur de la tache résiduelle d'aberration. S'il était possible d'annuler la diffraction cette tache de flou géométrique serait donc de 22 microns aussi. La tache combinée des deux effets sera un peu plus large que les 22 microns de la diffraction seule. Disons 32 microns pour faire x1,4.
Maintenant on passe en macro en 2f-2f. Marc Genévrier a testé sur des optiques de chambre modernes la limite entre une optique classique et une optique macro, elle se situe autour du grandissement 1:2. Autrement dit à 1:1 l'optique classique non macro est clairement mauvaise et sa tache d'aberrations résiduelle beaucoup moins bonne qu'en infini-foyer. De combien ? mystère. On pourrait donc s'arrêter ici mais cela ne serait pas drôle.
Imaginons que cette tache d'aberration géométrique ramenée au niveau du film soit doublée. Ou ce qui est identique, que les pl/mm utilisables soient divisées par 2 en passant de l'infini-foyer à 2f-2f. Donc la tache idéale de flou géométrique deviendrait sans diffraction égale à 45 microns, pour l'objectif réglé sur la graduation "f/22" et utilisé au rapport 1:1 pour lequel il n'est pas fait. Disons 45 et non pas 44 pour rester dans la série normalisée des nombres d'ouverture. Dans ce cas le meilleur diaph est celui pour lequel la tache de diffraction serait de 45 microns. Pour une optique utilisée en 2f-2f si l'ouverture effective est de 45 cela veut dire que la bague des diaphragmes doit être réglée deux crans plus ouverte, soit... f/22 donc rien de change, le meilleur diaph tel que lu sur la bague dans cette hypothèse resterait f/22 (mais le diaph effectif est f/45 pour la photométrie et la tache de diffraction). Amusant non?
En revanche si la tache d'aberration géométrique théorique en 2f-2f restait égale à 22 microns, alors la tache de diffraction effective de 22 microns de large de dimension comparable, en 2f-2f, serait celle de la graduation de bague f/11 comme vous le suggérez de façon si pertinente.
Moralité : moi je ne ne changerais rien, si mon objectif, surtout un objectif un peu ancien comme l'Ysaron, est donné pour f/22, je laisserais tel quel en macro. Peut-être ouvrir d'un cran à f/16... mais sans doute pas f/11. Maintenant un "vrai" objectif macro optimisé pour le 2f-2f ou un apo-repro a un meilleur diaph indiqué par le constructeur, pour le 2f-2f ou 1:1. Je pense à un apo-ronar ou autres G-clarons symétriques que beaucoup utilisent, d'ailleurs, en infini-foyer avec bonheur.
Je ne sais pas quelle formule optique est celle de l'Ysaron : ne serait-ce pas le "Tessar" version Rodenstock ?
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