Auteur: E. Bigler
Date: 05-09-2003 12:10
Si vous avez une idée de comment marche un posemètre, alors pour le noir et blanc on peut dire qu'un densitomètre est une espèce de posemètre mais qui regarde une petite surface de film ou de papier, et qui affiche la comparaison avec un blanc de référence. Les posemètres regardent plutôt au loin, les cellules classiques ne font pas de mise au point sur l'objet visé, elles prennent tout ce qui tombe dans un cône d'angle donné, elles affichent une valeur absolue et non pas un rapport de valeurs photométriques.
Les spotmètres aussi sauf qu'à 1 degré d'angle, il est tout de même bon de voir ce que l'on vise, donc il y a une image de l'objet qui est visible par l'opérateur et qui est analysée. Si l'objet est à quelques décimètres, une bonnette sera à ajouter sur l'objectif du spotmètre. On pourrait dire qu'un densitomètre c'est une espèce de spotmètre mais qui regarde un objet situé très près d'un objectif, à quelques centimètres, ou même quelques millimètres dans les micro-densitomètres, sur une toute petite surface. Dans certains densitomètres pour film on pose directement un détecteur derrière une fente sur le film sans conjugaison optique.
On mesure la lumière reçue soit par transmission en incidence normale soit par réflexion en incidence oblique en délimitant une petite surface de film ou de papier par une méthode de conjugaison optique entre l'objet et une fente d'analyse. Parfois il n'y a qu'un fente d'analyse, parfois il y a une première fente projetée par le système d'éclairage comme dans un microscope.
On compare ce qu'on reçoit comme lumière sur une surface de référence, partie transparente du film, ou partie blanche du papier, puis on fait le rapport des flux lumineux reçus sur la surface à mesurer et on affiche en échelle logarithmique. Les méthodes les plus précises utilisaient autrefois la comparaison avec un coin de verre noir de référence. Les densitomètres modernes sont des cellules photoélectriques comme les autres mais c'est moins précis qu'une méthode de comparaison avec un étalon. En particulier la méthode à double faisceau et coin de référence s'affranchit totalement du vieillissement de la source d'éclairage.
Lorsque la dimension de la fente d'analyse devient très petite, inférieure à 100 microns, se pose le problème des fluctuations de la grandeur analysée à cause de la granularité du film. Si vous balayez une surface de film en apparence d'un gris uniforme, avec une fente de quelques dizaines de microns l'enregistrement fluctue à cause de cette granularité. Lorsque la fente est circulaire de diamètre 48 microns on est dans les conditions qui définissent la granularité RMS des films. A priori l'amateur équipé d'un densitomètre classique n'a pas à se préoccuper de ce qui se passe pour de très petites fentes. Le lien entre le pouvoir résolvant des films et la granularité RMS n'est pas simple, surtout pour les films négatifs couleur.
En analyse couleur, on se place en général dans une vision trichrome des choses, les densités colorées correspondent à trois mesures à travers des filtres de référence, là encore les résultats sont affichés en échelle logarithmique. La signification précise des densités colorées est décrite dans des protocoles utilisés par les professionnels et qui ne sont pas forcément accessibles facilement. Par exemple on pourrait penser que les normes ISO sont faites pour être largement diffusées gratuitement pour le bénéfice de tous, pas du tout il faut payer pour avoir accès aux documents sur le site WEB de l'ISO. Bon c'est ainsi.
Il se trouve qu'en règle générale la densité optique d'un gélatino-bromure d'argent classique est remarquablement constante dans tout le spectre visible, ce qui évite de se poser des questions sur le spectre de la lumière utilisée dans le densitomètre. Si le film a une tranmission non uniforme dans le spectre visible, on conçoit que l'analyse de sa densité va dépendre du type de lumière ou de son filtrage, même si on ne vise qu'une image finale monochrome.
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