Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 25-08-2003 13:17
La discussion sur le thème "un spotmètre sinon rien" me rappele le
célèbre sketch de Jean Yanne et Laurence Riesner sur le passage du
permis de conduire.
Dans le rôle de l'inspecteur des permis de photographier en
inversible : Henri G...
Dans le rôle du candidat rétif : Emmanuel B... (seul l'accent change
par rapport au regretté Jean Yanne)
- L'inspecteur : Bon, vous avez devant vous l'Abbaye de Solesmes, la
façade ouest, il est 17h30 un 22 septembre, ciel dégagé, muni de
votre spotmètre de chez M...ta, décrivez-moi la séquence des
opérations menant à l'exposition correcte d'un inversible grand
format.
- Le candidat : c'est quoi un spotmètre ?
- L'inspecteur : bon reprenons, je sais que vous avez suivi les cours
de M. L... à Vaugirard, donc je prends votre remarque comme une
plaisantererie que j'apprécie ; je sais que les candidaits sont
toujours un peu tendus. Donc : soit "FA" une façade d'Abbaye de
Solesmes standard (voyez, je vous aide un peu) et soit "SM" un
spotmètre M...ta, ...
- Le candidat : jusqu'à présent je n'ai jamais touché un spotmètre de
ma vie.
- L'inspecteur : j'ai dit : SUPPOSONS que vous êtes...
- Le candidat : Y'a pas à supposer j'vous dis. Je n'utilise
jamais de spotmètre ; c'est cher ; c'est incompréhensible à
utiliser ; c'est pour les pros. Moi je suis un amateur, j'utilise
des Gossen Sélénium (en particulier celles des Rollei bi-objectifs
qui vous donnent le bonjour, oui, elles fonctionnenent toujours bien
trente ans après, merci, et non, je n'ai encore jamais perdu le
diffuseur pour la lumière incidente) ou une Gossen silicium à 30
degrés, ou encore une Weston (Euro-Master et son Invercône,
évidemment). Depuis un quart de siècle, septante pourcent de mes
images moyen format sont en diapositives, et sur ces septante
pourcent d'images j'ai utilisé soit la lumière incidente soit la
lumière réfléchie au pifomètre et pour moi cela marche à quelque
pourcent près. J'ai même acheté des cartes à 18% de matière grise
pour avoir l'air moins bête mais elles dorment quelque part entre
deux accessoires de labo ou entre deux volumes des oeuvres complètes
de René Bouillot. Quand j'ai un bon soleil comme celui dont vous
parlez à Solesmes, je prends la lumière incidente pour les diapos çà
marche bien pour moi et je ne me pose pas de questions. Évidemment
lorsque je photographie une façade lointaine et que je ne peux pas
venir mettre la cellule au soleil il faut se débrouiller autrement.
Y compris avec la règle du f/16 par soleil brillant.
- L'inspecteur (la sentence tombe comme un couperet, évidemment) :
VOUS ÊTES RECALÉ.
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