Auteur: Jean-Louis Llech
Date: 17-08-2003 13:00
Je réponds sous le contrôle des autres membres de la communauté (dont je sollicite les corrections et objections éventuelles) :
En théorie, toutes les optiques peuvent se monter sur tous les appareils, pourvu que :
1°) le format du film soit couvert par le cercle d'image nette de l'objectif, (un objectif de moyen format peut se monter sur un 24x36, un objectif de 6x7 sur un 4.5x6 - exemple des Pentax- mais pas l'inverse.) Il faudrait savoir quel Tessar vous voudriez ré-utiliser, focale, tirage etc...
2°) la distance entre le plan du film et le foyer de l'objectif soient compatibles avec le type de montage.
3°) dans les optiques de chambre, la focale de l'objectif (par exemple 150mm pour un 150) est obtenue par le déplacement du soufflet. C'est pourquoi un télé-objectif et un grand-angle n'ont pas une longueur "physique" proportionnelle a leur focale. (un Apo-Tele-Xenar 5.6/400 mm mesure 116 mm de long, un Super-Angulon XL 5.5/90 mesure 105 mm etc...)
C'est une fois l'objectif monté sur la chambre que le photographe "crée" la longueur focale en procédant à l'extension du soufflet, jusqu'aux butées d'infini, par exemple ou au delà, si le sujet est plus rapproché.
4°) L'adaptation d'un objectif de chambre sur un appareil dépourvu de soufflet s'effectue donc en montant l'objectif sur une monture à mise au point dite "hélicoïdale". Cette monture va être plus ou moins longue en fonction de la focale de l'objectif. Selon le type de monture hélicoïdale, l'objectif va tourner pendant la mise au point ou bien va rester immobile.
5°) Selon le type d'objectif et de monture hélicoïdale, certains obstacles vont se présenter :
----> le type d'obturateur (parce qu'il faut bien en avoir un...) : les obturateurs Copal ou Compur 0 et 1 ne posent en général pas de problèmes. A partir du 3, c'est beaucoup plus difficile à monter. Le résultat est ce qu'on appelle des "fix-focus", c'est à dire des objectifs mis au point une fois pour toutes sur l'infini, sans aucune possibilité de mise au point. Je crois que beaucoup de Mamiya ont un obturateur Seiko. A voir comment les utiliser...
----> le format du négatif : plus la focale augmente, et plus le format de négatif acceptable va diminuer. Un 120 mm couvrira le 6x9, un 250 péniblement le 6x7 etc...
Et encore, on risque de se trouver avec une monture "fix-focus" (voir plus haut).
----> le diamètre de la monture arrière : certains grands-angulaires ont une monture arrière de grand diamètre (76, 80, 86mm) qui ne peut être montée sur l'appareil qu'avec beaucoup de difficultés.
5°) Ce type de montage n'est pas du bricolage :
Il ne peut être effectué qu'en usine (pour les appareils "en vie") ou en atelier, pour les appareils dont la production a été arrêtée. (Ex : SK.Grimes aux USA). Cela suppose que l'on puisse trouver une monture hélicoïdale compatible avec les Mamiya 23. Peut-être en réutilisant une monture d'une focale correspondante existante et en la bidouillant.
6°) Dans tous les cas, ce sera extrèmement cher : 500 à 800 € sans compter le port et les taxes, et en fournissant l'objectif ! C'est le prix qu'on m'avait proposé pour réutiliser des optiques Schneider sur un MF. Moi qui croyait que je ferais des économies en fournissant les objectifs... 54 ans et encore des illusions...
A vous de trouver et d'interroger un atelier en France ou aux USA où ils vous "maileront" un devis.
Très honnêtement, je ne crois pas que le jeu en vaille la chandelle pour se trouver finalement avec un appareil qui n'est plus fabriqué, c'est à dire qui peut vous lacher un jour.
Sauf si cet appareil est un prolongement naturel de votre corps et que vous ne puissiez envisager de faire des photos avec autre chose. Cela se comprend.
Non pas que cela confine au bricolage, mais est-ce que cela en vaut la peine ?
Vous seul pourrez l'apprécier.
Cordialement
Jean-Louis Llech
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