Auteur: E. Bigler
Date: 25-09-2002 19:06
Quelques précisions, je ne pense pas avoir été très clair.
La règle de la vitesse mini en fractions de secondes = inverse de la
focale en mm suppose que le flou de bougé moyen provient d'un mélange
entre basculement (rotation involontaire) et une translation pure du
couple --rigidement fixé-- objectif + film par rapport à l'objet.
Pour un objet fixe à photographier, ceci nous définit une tache de
bougé équivalente dont la dimension est à peu près proportionnelle à
la focale, c'est clair pour la rotation, un peu moins clair pour la
translation, peu importe.
Comme avec un cercle de confusion en profondeur de champ, il est
légitime --chez les "laxistes"-- de le faire croître lorsqu'on
augmente le format. Dans ce si on acceptait une tache de bougé de
dimension proportionnelle à la diagonale ou au côté du format, toutes
les optiques normales auraient donc logiquement la même vitesse
minimum conseillée, celle du 24x36 en prenant l'inverse de la
diagonale du format, soit ~ 1/43-ième de s. ;-);-)
Si on suit le raisonnement de René Bouillot en refusant "l'inflation
des cercles de confusion" avec le format, de la même façon il faudrait
passer au 1/125-ième de seconde avec un standard 100mm en 6x9 et
utiliser la même règle qu'en 24x36 indépendamment du format couvert.
Il me semble que la règle réaliste doit être quelque part entre les
deux hypothèses.
Là où le bât blesse un peu, c'est qu'entre un gros moyen format réflex
à obturateur à rideaux et un appareil à viseur et obturateur central,
le niveau des réactions mécaniques des pièces mobiles à l'intérieur de
l'appareil n'a rien à voir, l'appareil à viseur (avec ou sans
télémètre) et obturateur central étant beaucoup plus 'calme'. Je ne
vais pas vanter le 'calme' du 6x6 bi-objectif avec son Compur et son
miroir reflex fixe, dire que 1/30 à main levée avec un 'flex c'est
plus que jouable, on m'accuserait de propagande ;-);-)
On raconte d'ailleurs les mêmes choses en 24x36 entre un reflex
classique et un télémétrique (surtout certains télémétriques dont les
ingénieurs 'brident' l'obturateur au 1/1000 pour qu'il ne "claque" pas
;-);-).
Roger Hicks dans son bouquin dit que les photographes de presse
d'autrefois avec leurs chambres 9x12 à main levée arrivaient à poser
des temps incroyablement lents. Il en fait la démonstration avec la
chambre posée sur l'épaule et il argumente en ces termes : d'abord le
lourd appareil ne va pas "broncher" lorsque l'oburateur central est
actionné, puis il il y a la meilleure tolérance du grand format pour
une qualité d'image finale. Si je suis d'accord avec R.H. sur le
premier point, sur le deuxième point cela dépend de combien vous
relâchez la tolérance de netteté entre un petit et un grand format.
``Medium and Large Format Photography, Moving Beyond 35mm for Better
Pictures'', Hicks, Roger & Schultz, Frances, éditions David et
Charles, ISBN 0715311174 (Mars 2001).
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