Auteur: E. Bigler
Date: 20-09-2002 09:28
Disons-le tout net : les diapos en noir et blanc sont une merveille.
J'en ai développé moi-même autrefois par inversion photochimique d'un
film noir et blanc standard (agfapan 100), prise de vue avec mon 'flex
6x6. Je les projette avec mon vieux SFOM 6x6. Au premier coup d'oeil
les spectateurs non avertis ne voient pas qu'il n'y a pas de couleurs,
surtout si vous trichez une peu en choisissant une série d'images
hivernales. Car l'absence totale de grain et la luminosité de la
projection en moyen format donne, avec le carré qui remplit tout
l'écran sans cadre, une impression de fidélité saisissante.
Existent actuellement sur le marché en film dédié la Scala Agfa
disponible dans tous les formats dont le rollfilm et le plan-film,
plus en 24x36 le fomapan tchèque. Bien entendu les fabricant de films
pour le cinéma proposent des films de tirage pour le contretypage des
négatifs N&B ciné. Un seul labo parisien à ma connaissance développe
la Scala en France. (de mémoire à vérifier : Arka rue Notre dame des
Champs)
La Scala est un film argentique et pas un film chromogénique mais son
procédé de développement optimal n'est pas dévoilé par Agfa. Des
amateurs se sont néanmoins essayé à développer les Scala eux-mêmes.
Nous en avons un peu discuté, voici de la lecture sur le sujet :
n-f-895.html
L'inversion photochimique d'un film classique pour procédé
négatif/positif se heurte à plusieurs petites difficultés qui ne
doivent en aucun cas vous empêcher d'essayer.
Tout d'abord il n'a y pas assez d'argent dedans pour que la densité
max soit suffisante. J'entends pour une image qualité
extra-galerie-photo-Peyre-point-com ;-)
D'autre part il y a toujours un fond de voile sans importance en
tirage nég/pos mais qui est gênant en diapo. La scala n'a pas ce
problème de D_min gênant. Pour l'inversion photochimique classique, le
contraste général de l'image et son rendu final est très dépendant des
conditions de développement, car de petites variations dans la
température, l'agitation et l'usure du premier révélateur ont des
conséquences beaucoup plus importantes qu'en nég/pos.
Ensuite le procédé classique d'inversion photochimique suppose une
étape de blanchiment, naguère réalisé au bichromate de potassium, bain
qui est totalement banni pour cause de nocivité (c'est bien plus
dangereux que l'hydroquinone).
Une solution de substitution avec un bain de permanganate de potassium
existe, je ne la connais pas en pratique, la recette est donnée pour
les films Fomapan, entre autres par Foto-Brenner qui vend par ailleurs
tout le nécessaire.
J'avais utilisé le kit commercialisé par Tetenal qui n'existe plus ;
réintroduit avec une formule différente après le bannissement du
bichromate, il a de nouveau disparu, le nouveau procédé n'atant sans
doute pas satisfaisant pour Tetenal. Subsiste sur le marché un kit
Kodak avec toutes les indications pour traiter certains films Kodak.
Tin (voir la discussion référencée ci-dessus) conseille de faire de la
dia N&B par contretypage à partir d'un négatif, contact sous vide. On
peut aussi penser à re-photographier un négatif sur un film comme le
technical pan en adaptant le gamma. J'ai pratiqué cette solution avec
de l'Agfa Copex pan microfilm en photographiant des négatifs 6x6 vers
le 24x36. Au lieu d'être développé à grand contraste dans le D-19, je
développais le Copex dans de l'ID 11.
Avec le TP Kodak et en lisant les docs du constructeur vous trouverez
les abaques gamma-temps pour le D76 = ID11. L'adaptation est donc
facile potentiellement.
Voici mes notes de travail d'il y a 20 ans. valables pour le microfilm
Agfa Copex Pan.
- Cellule réglée pour 64 ASA ; fourchettage ;-) d'exposition sur 5
diaphragmes : -1, -0,5, 0 +0,5, +1 au moins pour la mise au point du
procédé.
- Développemetn dans de l'ID11 1+1 9 minutes à 20 degrés ; cela donne
un gamma qui remonte celui du négatif à une valeur correcte sur la
dia finale. La masse d'argent d'un microfilm permet de monter à un
D_max excellent. Sans doute les microfilms comme le Kodak TP ou le
Gigabit allemand sont-ils moins sujets au voile gênant qu'un film
nég/pos N&B classique, je ne sais pas.
- mesure de la lumière en intégral sur le négatif d'origine comme pour
photographier une écran de télé, sans chercher à trop finasser.
- posé sur le négatoscope que j'avais à ma disposition, (cela dépend
de sa puissance !!!) j'avais des temps de pose de 1/30s à 5,6 - 8 -
11. Soufflet macro au rapport 1:2 (6x6 -> 24x36). Au rapport 1:1
(6x6->6x6) il faudra ouvrir un cran de plus.
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