Auteur: henri peyre
Date: 18-09-2002 15:59
Dans le livre "Les collections Photographiques, Guide de Conservation Préventive" de Bertrand Lavédrine (30€, ARSAG, Museum d'Histoire Naturelle, 36 rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris - 2000), il y a quelques lignes sur les flashs :
"Les flashs employés comme éclairage d'appoint en prise de vue sont des lampes à décharge. Couramment dénommés flashs électroniques, ils émettent en une fraction de seconde une lumière d'une température de couleur d'environ 6000K. Une grande partie des radiations UV est généralement arrétée par un filtre incorporé. La quantité de lumière fournie par la lampe est indiquée par son nombre guide qui croît avec la puissance du flash, les valeurs courantes s'échelonnant entre 20 et 60. L'intensité d'irradiation dépendra donc du modèle utilisé. Le nombre d'éclairs susceptibles de fournir la dose de rayons ultraviolets équivalents à une heure d'exposition à 50 lux, varie de 9 à 220, suivant le type de lampe. Pour les flashs les plus puissants, il convient d'être attentif à la fréquence d'utilisation face à une oeuvre fragile en se souvenant que leur effet est cumulatif. Jusqu'à présent on n'a jamais relaté une détérioration de photographies provoquée par des lampes flash". (p180)
Les interdictions dans les grottes proviennent probablement plus du danger de la prolifération d'organismes vivants qui vont profiter de l'humidité engendrée par... le souffle du photographe et de l'appoint de quelques petites lumières plus permanentes.
Concernant la détérioration dûe aux pigments eux-mêmes, si on remonte avec Pierre Pizon (Le Rationnalisme dans la Peinture, Dessain et Tolra, Paris 1978) aux pigments connus aux environ de 1650, on trouve certaines couleurs peu stables :
L'outremer naturel, le vermillon, le jaune de naples noircissent.
Delacroix, en 1851, les avaient encore dans sa palette et y avait ajouté les dangers de la laque garance foncé, qui palit, et de la terre d'ombre, qui diffuse.
Le blanc d'argent noircit par sulfuration (foncant certains mélanges) mais a probablement aussi amélioré la conservation de certaines peintures, par sa grande adhérence. Le bitume a envahit les tableaux de la fin du XIXème, ne séchant jamais.
Enfin, les papiers acides du XXème siècle s'auto-détruisent joyeusement....
Avec quoi peignaient nos aïeux des grottes ? Sang et terres. A l'instant qu'ils avaient cessé de peindre leur oeuvre avait déjà changé de couleur et nous nous prosternons pieusement devant des reflets qu'eux-mêmes probablement auraient bien du mal à reconnaître ! Accordaient-ils même autant de valeurs à ces dessins que nous en accordons nous-mêmes ? Celui qui lui donne la valeur est celui qui s'en occupe... forcément il montera un peu le trait !
En fait cette question sur les flash renvoie à toute la problématique de l'art moderne !
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