Auteur: E. Bigler
Date: 27-06-2003 10:45
Les critiques qu'on peut lire ci-dessus peuvent s'appliquer
à presque tous les moyens formats reflex mono-objectifs. Ou bien d'autres critiques blâmeront tous les appareils moyen format à viseur dont on regrettera la petitesse du cadre par rapport au côté somptueux et raffiné de la visée directe sur un dépoli, fût-il de 54x54mm.
Quant à la question des fuites de lumière au niveau des volets, elle
se posera sur tous les dos-magasins et châssis interchangeables.
Les systèmes à feutres pressés pour le posage des châssis de chambre sont mécaniquement très médiocres
par rapport au fraisage précis et la qualité de rectification d'un système rainure-languette de dos-magasin blad. On oublie
un peu vite que d'autres 6x6 mono-objectifs
qui n'étaient pas assez précis à ce niveau pouvaient induire, en plus des déficiences au niveau du volet,
des fuites de lumière au niveau du posage/encliquetage.
Les frais d'entretien, disons, tous les 10 ans, occasionnés par le changemenet des mousses noires d'étanchéité (pas de feutres sur un dos-magasin 'blad) en atelier SAV sont à comparer
au budget rollfilm et développement du photographe, même amateur, pendant la même période. Un professionnel avant l'ère du numérique tourne facilement à 500 rollfilms par an. Un amateur pourra ne tourner qu'à 20-30 rollfilms par an, mais dans ce cas le renouvellement des mousses noires ce sera tous les 20 ans.
Non, la seule vraie critique contre le moyen format reflex mono-objectif, et c'est une situation que j'ai découverte
à l'utilisation de la chambre Arca Swiss 6x9 après un bonne pratique amateur des 6x6 mono-objectifs et bi-objectifs, c'est que les prestigieux Zeiss Distagons de 50 et de 40
font peine à voir non seulement à côté d'un Biogon de la même maison, mais aussi à côté d'un Apo Grandagon de 55, le tout pour ne pas pouvoir donner facilement accès à des mouvements utiles en photographie de paysage ou d'architecture. Et pour une différence de prix colossale. Biogon de 38 compris, car si les performances en piqué et distorsion sont au sommet pour cette combinaison optique presque cinquantenaire, si on le compare à un ultra grand angulaire (120 degrés) de chambre moderne, la note est vraiment salée.
Je pense que s'il y à discuter, c'est peut-être sur ce point d'optique. Le poids, les limitations en tous genres (tirage, performance optique, ...) le prix à payer pour la visée réflex au grand angle en moyen format, disons à partir du 6x6 (car le 4,5x6 est plus dans l'esprit du 24x36),
c'est bien ce qui me chagrine le plus si on compare à ce qu'on peut faire avec une chambre possédant des mouvements.
Hasselblad l'a très bien compris, et a cherché à proposer des solutions qui s'intégraient dans le système V (comme il faut l'appeler maintenant). Mais commercialement l'Arc Body (retiré de la production) et le Flex Body (qui ne semble plus fabriqué non plus) sont justement là pour nous montrer les vraies limites du moyen format reflex mono-objectif.
De ces essais visant à donner des possibilités de mouvements à un reflex mono-objectif, il ne reste dans le système V que le convertisseur PC-mutar Zeiss. Au moins chez Rollei en gamme Schneider a-t-on ( ou avait-on ??) accès à un objectif grand angulaire décentrable... mais à quel prix, là aussi.
Mais si la photo grand angulaire de haute performance avec possibilité de mouvements ne vous intéresse pas, alors en moyen format vive le système Hasselblad V, et vive la concurrence.
Mais lorsqu'on a pris l'habitude du cadrage grand angulaire
à la chambre, avec la stricte discipline des niveaux à bulle,
le décentrement comme moyen de cadrage précis et le petit coup de Scheimpflug à l'avant (Hmmm!! quel régal, quelle sensation de liberté !!), on s'irrite vite avec le zèle du néophyte d'avoir à pencher l'axe optique pour cadrer avec un appareil dépourvu de mouvements, et on trouve le grand angulaire rétrofocus de moyen format bien lourd et bien handicapé par ce fichu miroir si bruyant.
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