Auteur: Henri Gaud
Date: 18-11-2005 09:21
Sujet sérieux :
Les camps et la photographie,
Je précise que je n'ai pas vu les travaux de Kenna sur le sujet,
Et que les travaux de Kenna en général, sont pour moi du très bon travail, mais qui me touche assez peu.
J'ai par contre lu et vu beaucoup de chose sur le sujet "Camp".
Cela fait des années qui je pense faire qq chose sur le sujet,
Pour des raisons qui dépasse la photographie.
Les Camps sont un drame absolu dans la vie de notre planète et surtout de l'humanité, il s'agit d'un drame mondial. Il s'agit aussi pour moi d'un drame personnel, ou plutôt d'un drame famillial (en particulier Buchenvald et Dora), c'est pour cela que j'ai toujours eu en tête de "faire mon devoir de mémoire" sous forme de photographie.
Je suis passé dans cette région en été,
Tout mon être a refusé d'aller "voir" sous le beau soleil de l'été,
Je n'ai donc jamais vu les lieux,
J'irai peut-être, mais cela me semble de moins en moins sûr,
Je ne suis pas sûr de pouvoir, et encore moins de pouvoir photographier,
La photographie tombe ou dans l'esthétisme, ou dans l'anecdote, il n'y a pas beaucoup d'autre solution, avec ce type de sujet.
Je crois qu'il faut admettre qu'il y a des sujet inphotographiables, que la littérature, le cinéma, ou encore la peinture, ou encore la musique, peuvent traiter, mais la photographie, je doute.
Pour décrire un parcours qui est un des pires moment de l'humanité, il faut un récit, ce que la littérature ou le cinéma peut réaliser avec un profond respect du lecteur et de l'histoire, on est plongé dans un autre monde et l'on sort transformé. La musique a aussi ce déroulement, paradoxalement la peinture l'a aussi et peut traiter ce genre de sujet.
La photographie plus le sujet est un drame de l'humanité, plus la photographie semble une anecdote décalé, ou un objet esthétique d'un mauvais goût sans pudeur.
Pour ma part, les photos de Kenna sont ce qu'elles sont, mais le sujet n'est pas abordable par la photographie, ce que la littérature peut faire, nous ne pouvons pas le faire, a aucun moment un livre de photo n'est capable d'imposer le rythme qui permet au lecteur d'être dans le sujet.
HG
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