Auteur: jocelyne
Date: 01-11-2005 15:17
« L’épicurisme consiste à construire la totalité et le détail du réel en éliminant l’Idée, le Bien, l’Esprit, l’en soi sous toutes ses formes, afin de libérer l’homme de toutes ses superstitions et de toutes les craintes. Elle conçoit la Nature comme la totalité immanente, dont la réalité et les lois sont purement matérielles.
Ce matérialisme est un nihilisme métaphysique : au fond de tout, il n’y a ni Etre ni Esprit, seulement de la matière élémentaire, du désordre et du non-sens. L’homme n’existe pas comme tel. »
Que sais-je ? : « Les grands philosophies »
Que gagnons-nous à savoir tout cela ? Juste la possibilité de nous libérer des craintes et des explications illusoires. Il ne reste qu’une seule chose : le fait que le vivant se complait dans le plaisir et fuit la douleur.
Mais alors, pourquoi les insensés et les ignorants qui croient qu’il suffit de jouir dans l’instant pour être heureux provoquent-ils leur malheur ? Le sentiment de plaisir serait-il trompeur ?
Il ne l’est pas. A condition comme le résume Pierre Brasile : « la recherche du plaisir et la quête suprême de l'homme; il n'y a rien à craindre de la mort car la mort et un vide absolu dans lequel l'homme n'existe pas, rien à craindre de la douleur car la douleur est éphémère il faut rechercher le plaisir comme mode vie mais les plaisirs qui n'entraînent aucun désagrément ............. un peu de pain, un peu d'eau et de la philosophie et vous avez atteint l'ataraxie, plaisir suprême car le plaisir n'est pas jouissance mais paix de l'âme et du corps »
C’est la tempérance qui est la vertu du sage. C’est cette absence de trouble qui est la clef du bonheur.
C’est Socrate qui parle d’Eudémonie (recherche du bonheur). Au cœur de sa philosophie, se trouve la question du bien (agathon) et de la vertu (arétè). Ce qui nous pousse à une telle investigation, nous dit Socrate, c’est l’inscription de l’oracle Delphes : « Connais-toi toi-même ». J’y reviens encore et encore. Pas de plaisir épicurien ou hédoniste, si toutefois c’est ce que l’on recherche, sans une pleine conscience et une connaissance de l’âme, de notre âme dans le sens que lui donne Socrate (arétè). Le Bien est donc l’arétè (aptitude) spécifique de l’âme humaine ; la connaître et l’atteindre est le plus haut devoir.
L’âme atteint l’arétè qui lui est propre lorsque ce sont la connaissance et la raison qui gouvernent, mais lorsque l’ignorance prédomine, elle la jette dans l’erreur et l’entraîne dans le mal. C’est de l’âme que naissent tous les autres biens pour l’homme, mais aussi son bonheur (eudémonie) qui consiste dans son ordre et son harmonie.
Les Cyrénaïques transforment l’eudémonisme en un hédonisme qui fait du plaisir la maxime de l’action. Définition du Petit Robert Hédonisme :doctrine qui place la recherche du plaisir au dessus de toutes autres valeurs.
Tous les plaisirs ne méritent pas d’être recherchés, ni même qu’ils soient tous acceptables. A chacun son ou ses plaisirs pourvu que ce soit en toute conscience : le maximum de bonheur dans le maximum de lucidité.
André Comte-Sponville nous conseille : Jouir ? Sans doute. Se réjouir ? Le plus qu’on peut.
J’ai pris beaucoup de plaisir à vous lire et à écrire ses quelques lignes. Ce n’est ni un plaisir épicurien, ni un plaisir hédoniste, c’est juste le plaisir de la connaissance car apprendre et jouir vont ensemble.
Bonne journée à tous
Jocelyne
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