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De: E. Bigler
Date: 06 Jun 2002
Time: 09:36:57
Remote Name: belenos.ens2m.fr
Un mot en plus. Au mieux peut-on espérer restituer l'image analogique optique telle qu'elle était avant d'être enregistrée et échantillonnée par le capteur.
Dans le cas d'une image photographique limitée par la diffraction tout espoir de reconstituer l'objet avec toute sa finesse de détails est vain au-delà de cette fréquence de coupure.
Le problème est différent pour les systèmes entachés de fortes aberrations.
L'exemple le plus célèbre est la première version du télescope spatial Hubble qui était équipé d'un miroir parfait, mais parfaitement ajusté sur une surface mathématique parfaitement fausse. La perfection de l'erreur a permis de faire une restauration de l'image, presque (mais pas tout à fait) telle qu'elle aurait dû être si le miroir avait été poli à la bonne forme.
L'idée étant que le défaut étant parfaitement connu et que ce défaut étant caractérisé par une courbe FTM pas partout nulle, un filtrage inverse est possible. évidemment toutes les fréquence pour lesquelles on passe par un zéro de la FTM sont perdues. S'il n'y en a pas trop, on peut bricoler mathématiquement.
Bon cette correction numérique a posteriori n'était pas parfaite puisqu'on a finalement fait monter par des astronautes une optique de correction. l'analogique-optique l'a emporté finalement dans ce travail. Et maintenant les images de Hubble sont, dit-on, encore plus belles.
Autant dire que vous n'avez pas fini de rêver à de belles optiques photographiques. Plus les capteurs seront performants en termes de finesse de grille des pixels et rendu chromatique, plus on poussera les optiques dans leurs derniers retranchements. Jusqu'à présent on n'a pas encore trouvé une façon purement électronique et numérique de capturer la lumière émise par un objet distant sans l'usage d'une optique de transfert et d'imagerie. Ce jour viendra peut-être. Pour l'instant nous sommes encore dans la phase où le "Challenger" numérique se mesure au "tenant du titre" argentique en termes de qualité d'image... mais le challenger l'emporte déjà dans certaines compétitions si on définit les règles comme : facilité de balance des blancs, retouche sur écran, effacement d'images inutiles, essais successifs jusqu'à la perfection du cadrage et de l'éclairage en studio, délai de fabrication d'images en mode et publicité, etc...
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