je mets un nouveau fil pour sortir la discussion du sujet du futur Congrès du fil "Photographies du Congrès"

Après un certain nombre de mails proposant "Photographie et Cinema" comme sujet du prochain Congrès de GP:

Hum...

J'ai bien réfléchi à ces propositions d'un futur Congrès GP sur "Photographie et Cinéma".
J'avoue que j'ai quelques doutes sur le sujet, tout au moins quant à son attractivité pour des photographes, surtout grand-formistes.

Je trouve comme Gilles que photographie et cinema ne sont pas dans le même monde. Certes il y a des photographes qui font du cinéma (il y en a même plein qui en font, du cinema :-)) mais on est dans des registres totalement différents, notamment dans le rapport au temps. Je serais plus tenté par un Congrès "Photographie et macramé" :-)) car on resterait dans l'image fixe.

Blague à part, pour en avoir parlé, il me semble que ce sujet risquerait d'être peu attractif, avec un partage plus difficile. Personnellement, je viendrais, mais plus pour les copains et l'ambiance que pour le sujet, ce qui n'est pas la base d'un Congrès.

Combien sur la liste pratiquent le cinéma? Je ne parle pas de centre d'intérêt, mais de pratique à partager.
Ce que j'ai apprécié dans le dernier Congrès, c'est le partage sur une pratique ou une envie de pratique, sur des choses réelles et concrètes, sur une prospective de pratique personnelle, donc toujours des choses qui tournent autour de la pratique et de l'échange.
Là, à mon avis, on s'en éloigne.
Quels sont les points communs? L'éclairage, le cadrage... Mais ensuite, le sujet, le matériel, la réalisation, la "monstration" (néologisme horrible) on est à des années lumières.
Car bien sûr, j'entends cinéma et pas video, car même en HD 1080x720 px, les grands formistes, nous mangerions notre chapeau...

Comme ex-organisateur, je rappelle la contrainte de l'homogénéité du contenu et l'ouverture vers du faisable. Venir pour voir des films de Blaes ou de Tavernier, est-ce utile? (sachant en plus que sauf à avoir un projecteur 35 mm, on projettera avec un video qui est au cinema ce qu'un Iphone est à ma Sinar.)

Pour moi, à bien réfléchir avant de lancer la dynamique.

Pierre Corratgé
[www.pierrecorratge.com]
[pierrecorratgephoto.wordpress.com]

Le cinéma est une branche de la photographie, les influences mutuelles sont multiples : techniques et esthétiques.
Beaucoup de photographes citent les cinéastes comme références de leur pratique : Pasolini, Bunuel, Tarkovski, Antonioni, Lynch... / di Corcia, Wall, Bustamante, Crewdson ...
Par exemple di Corcia a construit une bonne partie de son œuvre (techniquement et stylistiquement) à partir de quelques plans de Zabriskie Point. Sans parler de Crewdson dont les figurants sont parfois des acteurs et les équipes techniques, des professionnels du cinéma ...
Donc je ne vois pas de hiatus entre photographie et cinéma, mais un beau terrain d'exploration.



Modifié 3 fois. Dernière modification le 28/10/2010, 11:03 par Zoran.

Changer de domaine pour regarder la photographie (sujet de la remarque de novembre) c'est justement ne pas "considérer la photographie pour ses propres possibilités, fanatiquement", et rompre avec l'idée purement orthodoxe que le médium doit être considéré de façon exclusivement réflexive.

(Pierre Boulez rappelait récemment qu'il avait essayé de lancer des ponts entre musique et peinture, notamment avec jackson Pollock à une époque où malheureusement il était trop malade d'alcoolisme pour élaborer quelque chose d'un peu construit.)

J'avais rebondi sur une proposition de Laurent C. mais il me semble évident que si le sujet peut être vaste, hormis tout rapprochement " technique " qui me paraît vite limité et peu pertinent, il n'entre sans doute pas dans le cahier des charges, comme on dit, d'un congrès " grands formistes " !
A titre d'information j'avais cité Karl Strûss, grand chef opérateur hollywoodien, qui débuta dans les années 1910 en grand format en pleine période pictorialiste, après avoir suivi les cours de Clarence White, puis publia son travail dans Camera Work. Un bel album sur sa carrière et sur son travail de photographe GF est sorti en 1995.
voir ce site

Quant à Bertrand Tavernier, j'évoquais bien le cinéphile qui, dans ses écrits (" Cinquante ans de cinéma américain " ; “ Amis américains ”) mentionne très souvent le travail à l'image.

C'était juste quelques première pistes... Il me semble que les influences entre photographie et image cinématographique sont plus plus pregnantes qu'il n'y paraît, mais pour ce qui est de la pratique, il est vrai qu'un grand photographe ne fait pas un grand chef opérateur et inversement, ce qui n'exclut pas des influences, des passerelles...

Bonjour à tous,
j'ai dit la photo et le cinéma ne sont pas dans le même monde, j'exagère? chaqu'un peut faire son cinéma et sa photo.... comme William Klein, Marguerite Duras, Willy Kurant....
mais la photographie n'est pas dans la même technique du cinéma (mouvements, plans etc...) pour moi la photographie est un autre monde.
A+
gilles

Le problème d'un congrès, c'est le sujet, le thème principal, il est donc possible de choisir Photographie/Cinema comme thème, il y a mille choses à raconter, les points commun, les faux amis, les différences. Le 7ème Art peut nous en raconter ;-))

Le rapport avec le grand format est trouvable sans problème, même sur le plan technique, à tous les niveaux. On peut même dire que le cinéma c'est du super grand format, par le soin et la mise en œuvre. Je n'ai aucune inquiétude sur la richesse du thème, même les trichromistes y trouveront leur compte (Technicolor, Roux Color et plus encore).

La vraie question, c'est qu'un congrès c'est une équipe, une équipe qui bosse, un groupe d'intervenant, et un lieu pour nous accueillir.

Mais si une équipe prend ce thème en charge, pas de problème, c'est un peu l'équipe qui choisit le thème et non l'inverse.

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No Pasaran
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A vous lire on remarque que c'est un thème que l'on peut développer pour un congrès de différentes façons et qui en passionne certains.

Mais comme le dit Henri, le plus important est d'avoir une équipe organisatrice capable d'organiser le congrès concretement, lieu et intervenants compris

A-M

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[www.photographe-pro.com]

Henri Gaud écrivait:
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< même les trichromistes y trouveront leur compte (Technicolor, Roux Color et plus encore).>

Kinemacolor, Chronochrome Gaumont, Cinechrome, Prizma-Colour, Horst Trichrome, Multicolor, Raycol, Keller-Dorian, Splendicolor, Chimicolor, Ufacolor, Magnacolor, Hérault Trichrome, Gasparcolor, Francita, Harmoniacolor, Dufaycolor, Cinecolor, Trucolor, Thomsoncolor, Cinefotocolor...

:-)

J'ai lancé ça comme une blague par rapport à la réaction habituelle d'Henri quand on parle de technique cinéma ici !

Et de toute façon le bougre a raison, un congrès c'est d'abord des personnes qui mouillent la chemise pour l'organiser et c'est à elles d'en fixer les thèmes.

De mon île, je me vois mal prendre en charge ce genre de lourde tache. Je me permets seulement de proposer des pistes pour voir ce qui, dans la photographie en grand format, peut se nourrir de l'esthétique ou de la technique du cinéma.

Je pense à des parallèles qui peuvent paraître ténus, comme par exemple le succès ces dernières années et dans les deux cas de l'approche documentaire. A quels besoins et des créateurs et des spectateurs cette tendance obéit-elle ? Comment, chez certains auteurs, l'une et l'autre pratique se sont contaminées... ou pas (chez Franck, Klein, Depardon, JVDK...) ?

Dans la fiction également, les mises en scène de certains photographes empruntent énormément au cinéma (je les connais mal, mais il y a naturellement Gregory Crewdson ou Jeff Wall).

Et dans la manière même de découper le monde sur nos dépolis, je pense que nos images ne sont pas par hasard de plus en plus systématiquement horizontales. Sans parler de l'apparition de la notion de hors-champ, qui me semble souvent présente dans les photographies d'aujourd'hui.

--
Laurent
Bordeaux
[lc972.wordpress.com]