La polarité d'un support : négatif ou positif, qu'il soit gélatino-bromure ou résine photosensible, se définit sans ambiguïté par l'action de la lumière sur le support et ce qui sort d'un développement donné, indépendamment de la chaîne graphique qui entoure le procédé
(les ambrotypes, vus par réflexion, sont un peu l'exception à cette apparente simplicité, il sont jutement ambigus, à la fois négatifs et positifs).
Dans le domaine de la microélectronique et de la micro-technique, la définition des résines positives et négatives est simple et claire.
Résine positive : un trou dans le masque donnera un trou dans la résine après exposition et développement.
Résine négative : un trou dans le masque donnera une bosse de résine restante après exposition et développement. Exemple : le bitume de Judée, qui continuera à être utilisé au cours du XIXe siècle même après Niépce.
Si les plaques de Jimmy étaient fabriquées par contact à partir d'un photo-masque, il faudrait bien entendu que les lettres soient transparentes sur fond sombre, donc exactement comme un négatif du texte noir sur fond blanc. Mais si la plaque est insolée directement par une flasheuse à partir d'un fichier numérique, la notion de polarité du masque disparaît, ne reste que la polarité de la résine.
Et tous les jours, au boulot, je trace des textes à la craie blanche sur un tableau noir, je n'ai jamais pensé que mes cours étaient donnés en négatif !! Donc les notions de négatif et positif sont ... relatives ;-)
En microtechnique, les résines positives sont en général très fines et capables de résolutions sub-microniques, ce sont celles les plus employées pour la fabrication des circuits. Bien entendu on ne peut pas faire de la typographie avec de telles résines de 1 micron d'épaisseur, voire moins !!!
Mais pour les micro-systèmes, on aime encore bien les résines épaisses négatives, jusqu'à 1 mm d'épaisseur, qui sont le plus souvent de la classe des epoxy, au fonctionnement un peu différent des photo-polymères dont parle Jimmy, mais dont la classification creux/bosse de type négatif est la même que le bitume de Judée.
J'ai toujours trouvé ces définitions logiques, si on regarde un masque au chrome, le profil du chrome est le même que le profil de résine positive, et il est l'inverse du profil de résine négative.
Voilà pour la terminologie microtechnique.
Mais il ne faut pas oublier que lorsque l'industrie des semi-conducteurs a commencé, dans les années 1950, à fabriquer des transistors par photo-lithographie, on est allé chercher le savoir faire photochimique dans l'industrie des arts graphiques et la photographie ! Donc il est très logique que cette terminologie de résine négative ou positive ait été, au départ, celle en vigueur dans le monde des arts graphiques.
E.B.
Modifié 4 fois. Dernière modification le 12/01/2013, 12:42 par Emmanuel Bigler.